Yves Tchakounte

Festival Afropolitain Nomade, danses et musiques patrimoniales

Après dix ans d’existence, la 8ème édition du Festival Afropolitain Nomade se tenait à Douala pour la 2ème fois. Pendant deux jours, les 24 et 25 juin, j’ai assisté aux festivités culturelles pleines de surprises. De quoi s’agit-il ?

Hier c’était Fomaric, aujoud’hui c’est Festival Afropolitain Nomade

Festival Afropolitain Nomade 2022 est bouclé. Dans la ville de Douala, j’ai toujours eu l’habitude d’assister aux festivités musicales. La Foire musicale, artistique, industrielle et commerciale du Cameroun plus connue sur l’appellation de « Fomaric » est l’un des événements culturels qui a marqué mon enfance. Sa particularité est qu’il a tenu à marquer sa présence dans le temps avec 30 ans d’existence. Aujourd’hui, il a pris le nom du « festival » compte tenu de l’ampleur qu’il a sur l’histoire de la musique.

J’ai, pendant ma tendre jeunesse, assisté aux multiples concerts de musique en live sur podium géant. Et j’en garde très bons souvenirs. Je me souviens d’ailleurs de l’artiste Non Flavie que j’ai vu évolué sur le podium de Fomaric pendant plusieurs éditions. Aujourd’hui, artiste confirmée, alors qu’elle faisait partie de l’orchestre de Fomaric qui accompagnait les musiciens sur scène. Ce weekend, le Festival Afropolitain Nomade réveille mes vielles habitudes de mélomane de ma musique que j’étais.

Mes aventures avec les concerts de Fomaric n’ont pas fait long feu. Vous vous en doutez bien, pour un festival, les musiques devenaient monotones avec les mêmes style chaque. Les innovations y manquaient beaucoup et j’en avais assez d’assister aux concerts de musique camerounaise dite « moderne ». J’avais besoin d’autres choses d’émouvant et de captivant et non des musiques urbaines à la mode de la jeune génération.

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Les danseurs et musiciens d’Empire Moov sur la scène du podium du Festival Afropolitain Nomade à Douala. Crédit photo : René Nkowa

Musiques et danses patrimoniales (traditionnelles)

J’ai assisté à ce que je n’avais jamais vu lors des événements culturels aux podiums géants : les musiques et danses traditionnelles. Il faut préciser ici que musiques et danses traditionnelles ne sont pas des vains mots. Il s’agit des musiques jouées avec des instruments traditionnels qu’accompagnent les danses traditionnelles. Littéralement, traditionnel ici renvoie au patrimoine, aux instruments d’origine, comme le tamtam, le balafon, la percussion, etc. Ce genre musical est également accompagné de danses circonstancielles. A chaque style de musique correspond une danse.

On a souvent cette fâcheuse habitude de parler de musique traditionnelle avec des instruments modernes. Je veux dire des instruments qui ne proviennent pas du patrimoine culturel dont relève la musique en question. Mais, ma curiosité dans ce festival Afropolitain Nomade était constante. Les groupes de danses spécialisés dans les rythmes patrimoniaux étaient invités. Pour moi, bien que cela ne soit pas une grande première, j’ai considéré que c’était osé. C’est d’ailleurs une preuve de beaucoup de courage pour deux raisons au moins.

La première est celle d’avoir justement osé donner de la place à un style complètement en déphase entre deux époques. Au milieu d’une foule complètement jeune à plus de 90 %, c’était osé. La jeunesse a cette particularité qu’elle ne consomme que de la musique urbaine. Même si elle est colorée aux couleurs africaines (paroles, pas de danse), elle ne consomme que ça.

La deuxième raison est purement technique. Je me suis posé la question de savoir si les techniciens allaient réussir le pari de nous offrir la meilleure sonorisation possible. J’ai toujours assisté aux événements de ce type où les ratés ne manquaient pas. Les instruments traditionnels avaient du mal à être raccordés au système de sonorisation du podium pour une meilleure écoute. Le festival Afropolitain Nomade m’a donc permis de savoir que c’était possible.

Les compagnies de musique et danse patrimoniales Fokamaise et Empire Moov

Pendant les deux jours qu’a duré le festival Afropolitain Nomade, j’ai vu deux groupes, je veux dire deux compagnies de danses et de musiques. Ces sont des compagnies camerounaises basées à Yaoundé et à Douala. Elles sont spécialisées dans les musiques et danses patrimoniales. Leur principal instrument de musique, parmi tant d’autres, est la percussion. Elles ont pour activités principales, la formation des danseurs et musiciens et la promotion de la culture camerounaise.

J’ai affiché un air de villageois devant les prestations de la Fokamaise le vendredi 24 juin et celles de l’Empire Moov le samedi 25 juin. Cependant, durant un quart d’heure pour chaque troupe, j’ai été obnubilé. Curieusement, les danseuses, danseurs et musiciens sont presque les étudiants où la moyenne d’âge est de 20 ans. J’étais obnubilé, disais-je, par ce contraste entre la musique et la danse en face d’un public jeune friand de la musique urbaine en vogue. J’étais également obnubilé par le contraste entre style de musique et la danse exécuté par les jeunes. Une sorte de mélange de génération bien harmonisé dans un assemblage beau et féérique.

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Le groupe de musiques et de danses patrimoniales Fokamaise en action au Festival Afropolitain Nomade à Douala-Bonamoussadi. Crédit photo : René Nkowa

Mais, rassurez-vous, mon attention n’était pas limitée à la scène du podium aux couleurs moins larmoyantes. Heureusement ! Mon attention, disais-je, était focalisée sur la réaction du public. Il y a quand même des signes qui ne trompent pas. Les vibrations du son faisaient secouer les corps tandis que d’autres s’empressaient à filmer pour garder des souvenirs. Mais, ce n’était pas les signes les plus importants. L’intérêt du public était observable à partir de l’attention qu’il avait à scruter la scène comme s’il attendait le moindre loupé.

La Fokamaise et l’Empire Moov ont-ils réussi leurs prestations au Festival Afropolitain Nomade ?

Oui. Pour une seule raison : ils ont captivé l’attention du public. C’était un succès total et personne ne pourra nier cette évidence. Mais, c’est un style de musique et de danse qui ne sont pas encore dans les mœurs. Ce n’est pas lié au conflit de génération. Loin de là. Sinon, comment les musiques et danses patrimoniales exécutées curieusement par les jeunes n’attirent pas justement pas les jeunes ? Je mets cette défaillance sur le dos de l’éducation, bien que cela soit discutable.

Le festival Afropolitain Nomade est donc une belle occasion de rencontres culturelles ou ce que j’appelle la réconciliation culturelle. Il existe, dans la ville, de nombreuses occasions de festivités où les patrimoines culturels s’expriment. Mais, les programmer dans les festivals où les jeunes sont les plus nombreux est salutaire. Même si la part belle a été encore les musiques urbaines, du hip-hop, du rap, il faut au moins commencé quelque part.


Les chrétiens, la religion et moi

Nous sommes en, ce que les chrétiens appellent « semaine sainte », et Pâques c’est dans quelques heures. C’est justement l’occasion pour moi de clarifier certains points sur ma position par rapport au christianisme et à la religion en général.

Les chrétiens et le christianisme sont-ils en perte de vitesse ? Je ne saurai l’affirmer avec certitude car n’ayant aucun élément probant. Cependant, j’ai constaté que beaucoup parmi mes amis noirs Africains et chrétiens (et mêmes les musulmans) me vouent aux gémonies en lisant mes critiques. Mes diatribes antichristianismes en sont la cause. Ils se font tellement d’illusions sur moi et sur ceux qui les critiquent au point où ils finissent par devenir ce que je peux appeler « les colonisés repentis ». Il me revient aujourd’hui nécessaire de m’arrêter un peu. Ces illusions sont généralement dues au fait qu’ils se croient toujours au centre du monde comme à l’époque de la Rome antique. Au Cameroun, ne dit-on pas que l’église catholique connait les arcanes du pouvoir politique ?

Mes positions sur le christianisme concerne essentiellement des diatribes sur les comportements des chrétiens. J’ai tellement pris l’habitude de me marrer des contradictions que j’observe sur leur vie, leur vision et même certaines paroles de la Bible. Mes pamphlets ne plaisent pas à beaucoup qui réagissent violemment à mes publications sur les réseaux sociaux.

Pourquoi les chrétiens sont-ils allergiques aux critiques formulées contre la Bible, le « livre sacré », comme ils le disent eux-mêmes ? Le fait que la Bible soit considérée comme « sacré » suffit-il d’interdire la critique ? Au fait, qui a consacré la Bible de « livre sacré » ? Je présente ci-dessous trois idées fausses que les chrétiens se font en me lisant. A la suite, je donne quelques explications pour montrer comment leur béatitude n’est visiblement qu’une illusion.

Première illusion : critiquer le christianisme, c’est être un athée

Pour les chrétiens, critiquer les pratiques et les comportements des chrétiennes et des religieux, critiquer certaines passages de la Bible en les mettant en doute c’est être athée, ou encore c’est nier l’existence de Dieu. Les chrétiens sont toujours sur la défensive en pensant toujours que ceux qui les critiquent ne croient pas en l’existence de Dieu. Pour eux, Dieu se limite à la Bible et à Yéssu Christo (comme on l’appelle en Medumba’a, ma langue). Ainsi critiquer la Bible c’est nier Dieu, c’est être athée.

Je ne suis pas de la même philosophie athéiste que Michel Onfray même si j’épouse quelque fois sa démarche. Le philosophe s’inquiète par exemple de la perte de l’existence d’un surmoi. Pour lui, on assiste à la dissolution de la civilisation judéo-chrétienne en Occident. Cela s’explique par le fait que « nous sommes passés d’un monde de devoirs sans droits à un monde de droits sans devoirs« . C’est une position que je partage sans toutefois être athée comme lui.

Curieusement, cela n’empêche pas mes amis chrétiens à m’indexer d’être un athée. Ils sont convaincus d’être au centre du monde au point de penser que Dieu se trouve chez eux et nulle part ailleurs. Cette façon de se comporter me répugne parce que je suis contre l’extrémisme religieux (qu’on retrouve également ailleurs). Cette situation est d’ailleurs à l’origine des guerres les plus sanglantes dans le monde.

Deuxième illusion : être noir, Africain et critiquer le christianisme c’est être Kémite

Pour les chrétiens, lorsqu’un Africain critique le christianisme cela signifie automatiquement qu’il est kémite. J’aimerai préciser ici que je ne sais même pas de quoi il s’agit. Je n’ai jamais été à une école de Kémite, je n’ai jamais lu un seul ouvrage de Kémite de ma vie. Tout ce que je sais du kémitisme, ce sont des écrits que je découvre sur le net par hasard. Le kémitisme n’est pas un passé glorieux des personnes à pigmentation noire pour se hisser en race supérieure. C’est une philosophie basée sur la culture et la civilisation Egypto-nubienne pour construire son avenir. Donc, il faut éviter de me donner les qualités ou les titres que je n’ai pas.

Je suis d’ailleurs loin de m’identifier à un mouvement que la presse occidentale appelle « secte » en parlant de la tribu Ka. Dans un article publié en 2007, Kémi Seba avoue défendre les intérêts de sa race : « Nous défendons les intérêts des Noirs ». Je ne sais pas le lien que cette position a avec le kémitisme. Par contre, je trouve légitime qu’un peuple peut et a d’ailleurs le droit de se réapproprier et revendiquer ses origines, un héritage culturel et identitaire, s’il estime être bafoué.

Troisième illusion : Tchakounte n’a jamais été à l’église et se moque des chrétiens

J’ai été baptisé à l’église évangélique du Cameroun (je ne sais même plus en quelle année hein) comme tous les chrétiens « nés de nouveau », selon l’expression consacrée. Je ne suis pas un chrétien pratiquant pour des raisons personnelles, mais j’assume mon appartenance à cette obédience religieuse, malgré tout. Cette distanciation n’est pas seulement personnelle. Elle me permet de garder ma liberté et mon indépendance intellectuelle.

Ma distanciation vient du fait d’un constat assez curieux. A la différence des musulmans, les temples des églises se revendiquant du christianisme des tendances diverses sont florissantes. Quand on voit une mosquée, nul besoin d’identifier à une tendance particulière. Chez les chrétiens, on rencontre les noms bizarres sortis de l’imaginaires des promoteurs. Comment comprendre la naissance de ces diverses tendances créées sur la base d’un livre dont l’interprétation semble univoque ? C’est assez curieux tout de même, non ?

A la suite de ces curieuses illusions que les chrétiens collent toujours sur ma peau, j’aimerai maintenant faire des conclusions suivantes :

Quels sont les fondements de mes critiques contre les contradictions des chrétiens ?

Je ne me base sur aucun enseignement, aucune idéologie, aucune doctrine. Mon seul maître dans ma vie c’est ce que la philosophie m’a appris en classe de Terminale : c’est ce qu’elle appelle le « bon sens » et la « conscience morale ». Donc, pour moi, en religion, le cerveau doit primer sur le cœur. C’est ce que Jean-Jacques Rousseau appelait « instinct divin ». Une chronique de France Culture l’explique si bien. Cette disposition d’esprit évite souvent de se mêler aux scènes incroyables où les pasteurs sont pris pour des demi-dieux. Pour rien au monde, je n’accepterai ce que dit un pasteur si mon cerveau ne le conçoit pas.

D’ailleurs, je n’ai jamais compris pourquoi autant d’obédiences et de tendances religieuses chrétiennes et autant d’interprétations de la Bible. Pour un simple thème concernant le baptême, on rencontre des interprétations aussi diverses que multiples selon les tendances et les obédiences chrétiennes. Et chacune d’elle croit avoir la meilleure version et la meilleure interprétation. L’homme étant doté de la liberté de penser et de croire, on peut se féliciter de cette richesse de la diversité. Malheureusement, on ne peut pas se satisfaire totalement car, ce simple fait prouve à suffisance qu’il y a beaucoup de mauvaise foi dans la pratique de la religion en général.

Ce qui reste maintenant au chrétien c’est son bon sens et sa conscience morale. Attention, je ne parle pas de jugement, mais du bon sens. C’est en fait une présomption de bonne foi. Ce bon sens est ma posture idéologique, ma doctrine, c’est mon maître à penser, le juge de ma conscience.

Les chrétiens et les illusions culturelles du christianisme en Afrique

Depuis la sortie du livre « Nations nègres et culture : de l’Antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui » de Cheikh Anta Diop en 1954, les thèses sur les origines culturelles de la religion ont commencé à meubler les débats chez les Africains. Beaucoup d’Africains, et moi en premier, commencent à intégrer cette thèse selon laquelle la religion est un fait culturel comme le sont la langue, la musique, la danse, bref, l’art. Cette nouveauté a presque bouleversé les esprits, surtout ceux qui sont restés critiques.

Cette thèse constitue l’un des arguments forts de Cheikh Anta Diop et du Kémitisme. Est-elle venue mettre en difficulté le christianisme en Afrique ? Je n’en sais rien. Mais, ce que je sais c’est que toute personne critique et dotée de ce bon sens le comprend aisément. C’est donc à partir de la lecture de ce livre en première année sociologie à l’Université de Douala en 1998 que j’ai commencé à me poser des questions sur le christianisme.

Ce questionnement a pris de l’ampleur et s’enracine avec le temps. Dans la peur de perdre le terrain (je peux me tromper), les chrétiens ont décidé de jouer aux vatouts. Je me rappelle encore des écrits de ce prêtre jésuite et anthropologue du nom de Eric de Rosny. Il a séjourné au Cameroun pendant de longue année. Il s’est même intégré dans la communauté Duala au point de parler couramment cette langue. L’un de ses enseignements était de démontrer que le christianisme est d’origine africaine. Plusieurs chrétiens, pour se donner bonne conscience, postulent déjà sur cette hypothèse. D’autres vont même jusqu’à dire que Jésus était Africain, noir comme moi-ci là.

Qui vivra verra.


Concours de cuisine Maggi : le « futur chef 2022 » est connu

J’étais au Festival FOMARIC édition 2022, du samedi 5 mars. Invité par la marque de cube Maggi, j’ai assisté au concours de cuisine. Etaient en compétition les écoles de formation professionnelle en cuisine et hôtellerie de Douala. En pleine esplanade du festival, la mise en place était effective à mon arrivée et comblée a été ma joie d’y assister et de découvrir, comme à mon habitude chaque année, des merveilles culinaires de jeunes camerounaises.

L’édition de 2021

Les installations

Maggi, c’est la marque qui nous donne l’occasion de vivre ce concours. Il est prévu à 13h, mais j’étais là à midi. Le temps pour moi de me mettre en condition en ingurgitant une bonne dose de vin « made in cameroon ». Je visite également les installations de Maggi faites pour la circonstance.

Il s’agit notamment des tentes aux couleur jaune et rouge pour abriter le public venu nombreux assister les candidats : camarades, amis, parents, sans oublier les invités et surtout les curieux qui ne manquent pas.

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Les vainqueurs du concours Maggi « Futur Chef 2022 » (Crédit : Ludovic Kamdem)

En plus de ces tentes, on peut également voir des espaces foyers de cuisine et « l’espaces marché » d’approvisionnement où chaque équipe vient faire des emplettes. Il s’agit de procéder au choix de leurs ingrédients en fonction de leur menu. Il y a enfin le grand podium pour la proclamation des résultats.

Le concours de cuisine Maggi baptisé « Futur Chef » organisé chaque année lors des éditions du Festival FOMARIC est un événement récréatif de compétition, de promotion et de récompense de la meilleure école professionnelle de cuisine.

Les équipes

Les apprenants de ces lycées, collèges et écoles professionnelles de cuisine et d’hôtellerie doivent s’affronter à la concurrence avant d’affronter également le monde professionnel. C’est donc une bonne opportunité qu’offre la marque aux apprenants.

Pour cette édition 2022, onze écoles professionnelles, lycées ou collèges étaient invitées, dix ont confirmé, mais neuf ont répondu présents et sont en lice. Il s’agit de :

  1. CPFF (Bonangang),
  2. CAFRAD (Bonabéri),
  3. CAFERM (Akwa),
  4. Ecole d’Hôtellerie de Tourisme (Cité des Palmiers),
  5. CEFOR Hôtellerie,
  6. Centre Social d’Hôtellerie (Bonabéri),
  7. Lycée Polyvalent (Bonabéri),
  8. Lycée Technique (Akwa),
  9. Centre Professionnel et Excellence (Ndogbong).

Les menus

Le menu proposé pour la compétition est au choix de chaque école. Ces menus sont variés et d’origine diverse selon les tendances ethniques et communautaires au Cameroun. Je peux par exemple citer les plats de résistance les plus courant : le Kati-Kati, le Poulet Yassa, les Légumes aux poissons fumé et couscous de maïs, le Mbongo-Tchobi aux plantain vapeur, Fufu Corn and Ndjama-Ndjama, etc. Comme plats d’entrée, les candidates et candidats ont proposé les salades.

Pour les plats de sortie, ils ont proposé des fruits. Presque les mêmes partout à une exception prête.

Les critères d’évaluation

Les candidats (deux apprenants par établissement) ont eu deux heures chrono pour réaliser leurs menus : faire le marché, la préparation et la cuisson. Chaque candidat était accompagné d’une assistante mise à leur disposition par Maggi.

Avant le début de la compétition, le nutritionniste, Samuel Fotso, par ailleurs président du Jury, a entretenu le public composé essentiellement des lycéens, collégiens et étudiants sur l’hygiène alimentaires et quelques astuces santé en adoptant de bons comportements. Il a conclu en donnant les critères d’évaluation des candidats qui seront notés sur 20 points de la manière suivante :

  1. Communication : paroles et comportement (3 points) ;
  2. Hygiène, sécurité, santé (3 point) ;
  3. Techniques culinaires (5 points) ;
  4. Présentation : Service (4 points) ;
  5. Dégustation : Goût (5 points).

Les animations

Pendant que les candidats sont aux fourneaux pour la réalisation de leurs différents menus, des animations, comme depuis le début, sont organisées pour meubler la cérémonie. Le public a particulièrement eu à apprécier les concours de danses improvisés. Il ne faut pas oublier la participation des fans club de chaque établissement participant aux concours Futur Chef 2022. Pour le trophée du meilleur Fan Club, le Lycée Technique d’Akwa a remporté la mise.

L’une des animations phares était le jeu de questions-réponses sur la connaissance de la marque Maggi.

Au bout de deux heures de temps imparties pour terminer leur menus, les animations se sont arrêtées pour céder la place au Jury.

Le Futur Chef Maggi 2022

Samuel Fotso annonce les résultats du jeu Futur Chef au FOMARIC 2022 en déclaration solennelle selon l’ordre suivant :

  1. CEFOR Hôtellerie
  2. CAFRAD Bonabéri
  3. CPFF Bonangang

Il y a eu, bien entendu, des récompenses à hauteur d’un million de Fcfa répartis aux trois vainqueurs selon l’ordre hiérarchique suivant : 500.000Fcfa pour le premier, 300.000Fcfa pour le deuxième et 200.000Fcfa pour le troisième. Même le public n’est pas reparti bredouille. Comme à son habitude, Maggi a comblé tout le monde avec un paquet de cube comme souvenir.

Le rendez-vous est encore pris pour l’année prochaine, inchaAllah !


L’eau potable à Douala : de la borne fontaine au forage

Pour comprendre le comment et le pourquoi de la pénurie en eau potable au Cameroun et plus particulièrement à Douala, il est nécessaire de revenir sur l’historique. Il s’agit ici de montrer le processus de ravitaillement des habitants des zones urbaines et rurales en eau potable. Cette histoire est le début de la connaissance des mécanismes de fonctionnement dans l’alimentation en eau potable. Le cas de Douala me semble être le plus intéressant en ceci que c’est une ville économique avec de grands enjeux démographiques.

L’eau c’est la vie. Ce slogan devenu un rituel est maintenant loin d’être un slogan, c’est une lapalissade. Mais c’est loin d’être un vain mot. Au Cameroun, on aurait pu dire que c’est un slogan creux. Non, il ne l’est pas. C’est juste qu’au lieu d’être une expression de vitalité et d’acquis dans la politique d’approvisionnement en eau potable, elle témoigne plutôt cette soif de vitalité d’antan où les bornes-fontaines étaient une réalité. Aujourd’hui, face à la dégradation du système d’approvisionnement en eau potable en zones urbaines et rurales, les forages jouent-ils bien l’affaire ? L’historique sur l’approvisionnement en eau potable à Douala nous permettra-t-elle de comprendre la défaillance et l’échec d’une politique?

Les bornes-fontaines sont un lointain souvenir au Cameroun. Les habitants de Douala d’un certain âge, 40 ans minimum aujourd’hui, l’ont vécu. Les bornes fontaines sont des espaces publics destinés au ravitaillement de la population en eau potable. Ces espaces étaient ouverts 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Bien qu’étant dotées des robinets, les bornes fontaines coulaient à flot et sans arrêts. Malgré la disciplines des habitants, le gaspillage était généralement dû à l’absence ou le manque de la régularité de la maintenance.

Elles étaient toutes construites sur des lieux stratégiques des quartiers les plus populeux et les plus populaires de Douala. Je peux par exemple citer New-Bell, Bassa, Ndogbong, Bépanda, Nylon, Dakar, Ndokotti, Bonabérie, etc. Bien que situées à quelques kilomètres plus loin, la particularité de ces bornes fontaines était leur gratuité et leur permanence. Les quartiers les plus huppés, Bonanjo, Bonapriso, zones commerciales d’Akwa, zones industrielles de Bassa et de Bonabérie, étaient dotées d’un ravitaillement individuel sur la base d’un contrat avec l’entreprise de production et de distribution : la défunte Snec (Société Nationale des eaux du Cameroun), devenue Camwater (Cameroon Water Utilities Corporation).

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Réseaux et infrastructures de distribution d’eau à Douala. Source : L’action publique urbaine à l’épreuve des réformes du service d’eau à Douala (Cameroun),
Virginie Laure Nantchop Tenkap 2005 – journals.openedition.org

Pour satisfaire la population, Camwater installait des branchements en fonction de plusieurs critères. Les quartiers les moins couverts par les installations domestiques étaient privilégiés et dotés de bornes-fontaines. C’est ainsi qu’on a facilement pu faire la distinction entre les quartiers selon le niveau de vie. Par exemple, il serait plus difficile de trouver des bornes fontaines dans un quartier comme Bonapriso où plus de 60 à 70% des habitants avaient un branchement de la Snec à domicile (Source : INS, ECAM 2, 3). Et ces domiciles, par solidarité nationale, devenaient la source de ravitaillement des autres, particulièrement des voisins, des autres 30% qui n’avaient pas de branchement Snec.

Dans les quartiers populaires c’était l’inverse, 60 à 70% se ravitaillaient dans les bornes fontaines (Source : INS, ECAM 2, 3). Les autres 30% avaient, soit un branchement Snec, soit un puit d’eau dans la cour de la maison (pour ceux qui avaient les moyens d’en creuser). L’eau de puit servait uniquement aux travaux de ménage. Pour l’alimentation, il fallait aller se ravitailler à la borne fontaine la plus proche. Le ravitaillement de la ville en eau potable était ainsi régulé avant l’indépendance en 1960 par les collectivités locales. Ce mode de fonctionnement a été conçu par les collectivités locales avant et après l’indépendance en 1960. A la création de la Snec en 1967, ce mode de fonctionnement n’a pas changé.

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Evolution du principal mode d’approvisionnement en eau de boisson entre 2001 et 2007. Source : INS, ECAM 2, 3

Ce système a résisté jusqu’à la fin des années 1990 avec l’avènement des crises sociopolitiques après le discours de La Baule. Cette période charnière de l’histoire du Cameroun est dénommée par les spécialistes des sciences politiques de « années de braises ». De 1990 à 1991, le Cameroun a été secoué par une crise sociopolitique marquée par les « villes mortes » (Cf Flambeau Ngayap dans son ouvrage intitulé « L’opposition au Cameroun. Les années de braise »). Ces phénomènes, caractérisés par la vandalisassions des édifices publics, voire privés, ont mis le système de protection sociale à mal.

De 1990 à 2000, Douala n’a véritablement pas connu de problèmes d’eau avec la gestion de Clément Obouh Fegue à la Snec mort en 2014 à 75 ans. De 1975 à 2002, ce natif de Ekok Bekoe a dirigé de main de maître cette société en sabordant ce système social jusqu’à sa disgrâce en 2002. Cette gestion calamiteuse aura pour conséquence la mise sous administration provisoire de l’entreprise jusqu’en 2005, date à laquelle l’entreprise a connu une restructuration qui a abouti à la création de Camwater. C’est donc à cette période que commence le calvaire des Camerounais en ravitaillement en eau potable.

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Forage fermé d’un domicile privé. Douala-PK11

L’entreprise n’avait plus la même politique. Le capital devait désormais axer son objectif dans le retour sur investissement. Deux problèmes se sont posés : la vétusté des installations et la mobilisation des investissements. La conséquence est inévitablement la mauvaise gestion de la distribution de l’eau potable. L’organisation du fonctionnement de répartition en zones populaires et zones huppées disparaît, et les bornes fontaines avec. Les populations des quartiers populeux frappées par ce changement de système sont désemparées et abandonnées à elles-mêmes désormais.

Les 60 à 70% des habitants qui n’avaient accès qu’à la borne fontaine, se retrouvent en train de se voir priver d’eau potable. Ils seront obligés, soit de solliciter un branchement, soit d’acheter de l’eau potable chez ceux qui avaient eu un branchement. C’est ainsi qu’on a connu le phénomène de vente d’eau : un seau d’eau de 10L minimum à 25Fcfa. Le phénomène vente de sachet d’eau glacée est également apparu : un sachet de 50cl ou 500ml minimum à 25Fcfa, puis à 50Fcfa. Ce commerce demeure jusqu’à ce jour.

Les forages sont apparus essentiellement avec l’avènement de nouveaux quartiers comme Bonamoussadi, Makèpè, Kotto, Logpom, les quartiers PK 11 en allant vers Yabassi et Bonepupa, les quartiers situés dans la zone appelée « village » et Yassa, etc. L’accroissement de la ville de Douala avec l’augmentation de la population crée également l’augmentation des besoins en distribution d’eau potable que la Camwater est incapable d’assurer. Des coupures intempestives, régulières, de longues durées, et particulièrement la mauvaise qualité de l’eau a poussé les plus nantis de ces nouveaux quartiers à se doter d’un forage.

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CES FONTAINES PUBLIQUES QUI ONT DISPARU DE LA VILLE DE DOUALA Ce tableau est issu d’un travail d’enquête sur le terrain réalisé en février 2020, il ne reflète pas de manière exhaustive l’ensemble des fontaines publiques qui ont disparues à Douala. Source : Association OnEstEnsemble

De 10 à 7 millions de Fcfa dans les 2000, il faut aujourd’hui environ 3 à 5 millions en fonction de la qualité du sol pour avoir un forage. Même les quartiers des zones huppées n’y échappent pas. C’est malheureusement devenu la mode. La construction d’un forage est décidée en fonction de plusieurs critères :

  • Immeuble en construction avec exploitation commerciale (boutiques, appartements à louer ou appartements meublés où l’eau est disponible gratuitement et constitue un avantage commerciale face à la rareté de l’eau)
  • Habitation individuelle décidant de mettre un robinet d’eau à la disposition des voisins
  • Communautés d’habitants se cotisant pour l’acquisition d’un forage (voisins les plus proches)

Plus de 70% des habitants de Douala se ravitaillent en eau de forage. C’est particulièrement intéressant d’observer leurs nouvelles façons de fonctionner. Comment le voisinage va-t-il s’organiser pour se ravitailler vers un point d’eau appartenant à une personne qui peut décider de le mettre à disposition quand il veut et comme il veut ? Dans chacune de ces situations, et bien d’autres encore, les habitants qui n’ont pas les moyens de se construire un forage, doivent au moins faire le sacrifice de se plier aux caprices des propriétaires :

  • Respecter les heures d’ouverture et de fermeture des robinets mis à l’extérieur
  • Faire le rang et respecter son tour
  •  Prendre soin des robinets pour ne pas les endommager
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Immeuble conçu pour aménagement des appartements meublés. Un robinet de forage se trouve à l’extérieur. Actuellement fermé pour des raisons indépendantes du propriétaire ou du gérant de l’immeuble (Douala-Kotto). Crédit photo : tchakounte kemayou

Certains propriétaires de forage sont déjà devenus des distributeurs d’eau au détriment de Camwater devenu défaillant. Même si cette activité est devenue rentable financièrement, elle n’est pas encore bien organisée pour être considérée comme une niche dans l’élargissement de l’assiette fiscale.

Généralement, cette eau de forage n’est pas conseillée à l’alimentation même si certains ne respectent pas cette consigne. Par contre, il est conseillé, si on veut la boire, de la passer au filtre avant. Par contre, l’eau la plus prisée et la plus convoitée par les habitants de Douala, c’est celle mise à leur disposition par les entreprises industrielles comme la Guinness, les Brasseries du Cameroun (SABC), pour ne citer que celles-là. Cette eau de forage est la plus prisée pour la simple raison qu’elle est propice à l’alimentation.

Du coup, certains (venant même des quartiers huppés) accourent de loin, de plus de 5 à 10Km pour se ravitailler de l’eau de la Guinness située à quelques mètres du célèbre carrefour Ndokotti. Certains ont même osé comparer cette eau à l’eau minérale. C’est ainsi que l’on peut voir plusieurs d’entre eux, même avec des sommes d’argent supplémentaires, dépenser en transport pour se ravitailler. Curieux !

L’histoire de ravitaillement de l’eau potable à Douala est assez longue et édifiante. Pourrait-on, avec le temps, assister à la mort de Camwater et revenir au fonctionnement qui existait avant l’indépendance ? Avec l’avènement de la décentralisation, et peut-être du fédéralisme, Camwater pourrait perdre ce monopole au profit des communautés locales qui pourraient reprendre leurs pouvoirs.

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Sources :

Association OnEstEnsemble (2020), Rapport d’enquête sur l’accès à l’eau potable dans les quartiers de Douala, Cameroun

Programme Eau et Assainissement (2011), Approvisionnement en eau potable et assainissement au Cameroun

KAMGHO TEZANOU Bruno Magloire, « L’accès à l’eau potable et à l’assainissement au Cameroun : situation actuelle, contraintes, enjeux et défis pour l’atteinte de l’OMD 7»

Hilaire Nkengfack, Edmond Noubissi Domguia, François Kamajou (2017), Analyse des déterminants de l’offre de l’eau potable au Cameroun


Internet : Blue, l’option la plus fiable de la connexion à la fibre optique

Au Cameroun, avoir une connexion internet illimitée est devenu un parcours ue combattant. Ce qui était considéré jadis comme du pain bénit ressemble désormais à une mer à boire. Les Camerounais ont soif d’avoir internet à la maison. Une connexion à domicile ne suffit plus. Il faut désormais être connecté 24 heures sur 24. Les difficultés liées à l’acquisition de cette manne ont amené Camtel, l’entreprise publique de télécommunication à penser à une option efficace : Blue.

La difficile expérience de connexion internet au Cameroun

Internet au Cameroun a conquis les consommateurs de la téléphonie. Les facilités offertes par la connexion internet pour la communication facile a fortement modifié les habitudes. Désormais, il est possible de communiquer à travers non seulement des écrits, mais surtout de faire des appels voice ou vidéo. Mieux encore, il est possible de faire du streaming et de jouer. Ce qui n’était pas possible une décennie avant. C’est ainsi que la communication classique a perdu sa notoriété.

Le paradoxe dans toutes ces panoplies de possibilités qu’offre internet, est l’impossibilité qu’ont beaucoup de Camerounais à s’offrir ce luxe. Oui, internet est encore considéré au Cameroun comme un luxe même si cela ne paraît pas évident. Le luxe ici est lié aux coût qu’il faut mettre en jeu pour avoir une meilleure qualité de connexion internet.

https://twitter.com/BwamouFabrice/status/1456534043034542080

Le coût et la qualité de la connexion sont liés. Cela signifie que plus on dépense, plus on a une connexion de meilleure qualité. Curieusement, cela n’est pas toujours le cas. La qualité de la connexion internet est surtout liée aux coûts des charges que cela incombe aux opérateurs de la téléphonie. Parfois, malgré le coût élevé d’un forfait quelconque, les soucis techniques ne manquent pas d’interrompre la connexion ou de baisser le débit. Ces soucis ont surtout été remarqués dans les cas de la connexion avec la carte SIM GSM.

La téléphonie filaire ADSL redevient incontournable

Dans les années 2000, l’apparition des téléphones portables et la vulgarisation d’internet quelques années après marquent un tournant décisif dans la téléphonie. Au Cameroun, le téléphone filaire qui était considéré comme un lingot d’or était devenu désuet. Il n’attirait plus les consommateurs du fait, non seulement de son coût d’entretien mais surtout des formalités administratives exigées pour y avoir accès.

Au fur et à mesure que les consommateurs devenaient exigeants sur la qualité de la connexion, les techniques offertes par la connexion avec la carte SIM GSM présentaient déjà des failles. De l’autre côté, la connexion internet par téléphone filaire ADSL présentait moins de failles. L’attraction de la téléphonie filaire devenait donc évidente par l’afflux de la clientèle chez Camtel, la seulement entreprise à pouvoir disposer d’une telle offre.

Pour avoir accès à la connexion internet, cette affluence à la téléphonie filaire ADSL présente des avantages et des inconvénients. Le premier avantage, et l’un des meilleurs d’ailleurs, est sa permanence et la stabilité. On assiste rarement à des interruptions ou à des intermittences. Le second avantage est son caractère illimité et son taux forfaitaire. Camtel est le seul opérateur qui présente de type d’offre jugé attrayante. Pourquoi n’attire-t-il pas beaucoup de monde ? Son principal inconvénient reste toujours une absence totale de son Service Après-Vente (SAV) et son accès très difficile du fait des lenteurs administratifs pour son installation. Curieusement, ces deux inconvénients n’ont pas découragés les plus téméraires.

L’option Blue à la suite de la fibre optique attire déjà des curieux

La connexion internet à la téléphonie filaire à travers la technologie ADSL devenait déjà obsolète. La saturation et ses défaillances techniques étaient d’ailleurs évidentes. Sur ces entrefaites, les SIM CDMA virent le jour. Camtel, avec cette nouvelle technologie, voulait faire concurrence à la SIM GMA détenue par les autres opérateurs privés. Curieusement, ce type de SIM n’a pas eu le succès qu’on attendait de lui. Heureusement, l’avènement de la fibre optique a permis de corriger le tir.

La fibre optique est plus que convoitée pour avoir internet

La fibre optique est déjà dans l’opinion devenue la manne rare. Les qualité de la connexion internet avec la fibre optique sont vantées à travers le monde. Avec une capacité de « 20.000km de fibre optique ; 4 câbles sous-marins d’une capacité de 32TB ; des boucles optiques urbaine ; deux points d’échanges internet …« , la connexion internet à la fibre optique fait déjà des émules. Chacun veut en avoir à domicile et au bureau, voire sur son phone.

La demande est montée en flèche et l’offre ne suit malheureusement pas. La déception est perceptible chez les consommateurs qui en ont fait la demande depuis belle lurette. Pourquoi un produit si convoité devient-il plus rare sur le marché ? La fibre optique présente les avantages et les inconvénients de la téléphonie filaire ADSL que j’ai listé plus haut. En plus de cela, elle a également l’avantage d’avoir un débit plus élevé et une fluidité plus aisée.

Téléphonie filaire à fibre optique

L’option Blue de Camtel vient justement résoudre les problèmes posés par ces inconvénients. Blue possède les mêmes caractéristiques que la téléphonie filaire à base de la fibre optique sur le plan technique. En plus du même débit que la fibre optique, Blue possède les mêmes coûts. Sa valeur ajoutée est celle de ne pas avoir besoin de se soumettre aux modalités d’installation technique. Ainsi, pour l’obtenir, il suffit d’acheter tout simplement son modem d’un coût de 60.000 FCFA et bénéficier d’un accès à 30 jours de connexion gratuite au forfait L.

Avec Blue, les habitués d’internet vont remarquer que les forfaits proposés sont identiques au FAKO Home qui sera progressivement remplacés par l’option Blue. Ainsi, ils n’auront plus besoin d’attendre l’installation de la fibre optique pour avoir leur connexion internet illimité comme c’est le cas avec l’option de la téléphonie filaire. Le forfait L, le plus convoité, est idéal pour les jeux en ligne, les streaming HD 4K, les IPTV, et bien sûr les téléchargements ultra rapides. Je l’ai testé et c’est bien.


Abolir le travail des enfants en Afrique : les défis de l’Unicef et l’Oit

En juin 2021, un rapport conjoint sur le travail des enfants, du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et de l’Organisation Internationale du Travail (Oit) sur la situation du travail des enfants dans le monde de 2016 à 2020 est publié. L’abolition du travail des enfants dans le monde et plus particulièrement en Afrique constitue l’un des objectifs principaux de l’Unicef depuis 75 ans.

Le travail des enfants est un thème central dans les missions onusiennes. Dans leurs missions respectives de lutte contre le travail des enfants, chacune de ces organisations menait leurs batailles séparément. Curieusement, ce dernier rapport coïncide avec les 75 ans de l’Unicef. Pour cet anniversaire mémorable, un coup d’œil sur les tendances mondiales du travail des enfants de 2000 à 2020 est important pour deux raisons.

La première est que c’est le premier rapport conjoint entre les deux organisations depuis la première publication des statistiques en 2000 par l’Oit. La deuxième est que les tendances globales qui étaient à la baisse de 2000 à 2016, sont remontées de 2016 à 2020. Mais la curiosité est que l’augmentation de ces statistiques n’a pratiquement jamais baissé en Afrique depuis 2000 contrairement aux autres régions du monde. Réinventer le futur pour chaque enfant en ces 75 ans de l’Unicef, c’est montrer à cette organisation l’urgence d’agir en faveur de l’Afrique pour baisser les tendances sur le travail des enfants. C’est l’objet de cet article placé sous le signe d’interpellation.

Dans le rapport de l’OIT de 2017, le nombre d’enfants astreints au travail des enfants de 2000 à 2016 a baissé de 85.500.000, donc 34,83 % (BIT, 2017). Malgré ces résultats, les campagnes sur l’abolition du travail des enfants continuent de susciter beaucoup d’intérêts à la fois du monde scientifique que des associations des droits de l’enfant.

Figure 1 : Pourcentage et nombre d’enfants âgés de 5 à 17 ans astreints au travail des enfants et à des travaux dangereux

nombre d’enfants âgés de 5 à 17 ans astreints au travail des enfants et à des travaux dange-reux
Pourcentage et nombre d’enfants âgés de 5 à 17 ans astreints au travail des enfants et à des travaux dangereux (Graphique conçu par moi-même, et les chiffres figurent dans le rapport : BIT & UNICEF, 2021)

Que révèlent les dernières tendances sur le travail des enfants publiées en juin 2021 ?

Le rapport de 2021[1] fait surtout le constat selon lequel, depuis le rapport de 2000, le nombre d’enfants astreints au travail des enfants baisse, mais pas au rythme souhaité et par conséquent, les objectifs et les perspectives attendus risquent d’être hypothéqués. Pire encore, le plus embêtant c’est la particularité des statistiques du rapport de 2021 à savoir que la lutte mondiale contre le travail des enfants est au point mort depuis 2016 avec une augmentation du nombre d’enfants travailleurs :

Le pourcentage d’enfants astreints au travail des enfants est demeuré inchangé au cours des quatre dernières années, tandis que le nombre absolu d’enfants astreints au travail des enfants a augmenté de plus de 8 millions. De même, le pourcentage d’enfants effectuant des travaux dangereux est resté presque inchangé mais, en chiffres absolus, il a augmenté de 6,5 millions d’enfants.

BIT ; UNICEF, 2021, p. 5

La satisfaction qui était le comble de la communauté internationale depuis 2000 s’est estompée en 2021. Ce qui fait donc dire aux rédacteurs qu’au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la date butoir de 2025 fixée par les ODD ou celle de l’Agenda 2030, les statistiques présentent un bilan mitigé. Globalement le rapport sur la situation du travail des enfants dans le monde édition 2021 dresse un tableau récapitulatif 2016-2020 selon diverses variables explicatives. Présentons ici trois d’entre elles à savoir : la répartition selon les régions, le statut dans l’emploi et enfin le type d’activité.

Tableau : Répartition des enfants travailleurs selon les régions, le statut dans l’emploi et le type d’activité

enfants travailleurs selon les régions, le statut dans l’emploi et le type d’activité
Répartition des enfants travailleurs selon les régions, le statut dans l’emploi et le type d’activité (Tableau conçu par moi-même, et les chiffres sont contenus dans le rapport : BIT & UNICEF, 2021)

Particularités de l’Afrique subsaharienne par rapport aux autres régions

Après une description globale des statistiques, changeons à présent l’angle d’observation en scrutant les résultats de plus près en fonction des régions du monde[2]. Dans le rapport de 2017 de l’OIT concernant la période de 2012-2016, des estimations mondiales sur l’état du travail des enfants dans le monde présentent les tendances à propos de l’Afrique subsaharienne de la manière suivante :

Un cinquième de tous les enfants africains sont astreints au travail des enfants, un pourcentage plus du double de celui de toutes les régions du monde. Ainsi, 9 % des enfants africains effectuent les travaux dangereux, ce qui est une fois encore le pourcentage le plus élevé de toutes les régions du monde […]. Les estimations révèlent encore que les progrès dans la lutte contre le travail des enfants semblent avoir stagnés en Afrique. Le travail des enfants a augmenté en Afrique subsaharienne pendant la période de 2012 à 2016, contrairement au progrès continu enregistré ailleurs dans le monde et en dépit des politiques ciblées de lutte contre le travail des enfants mises en œuvre par les gouvernements africains. La région d’Afrique a aussi été parmi les plus touchées par des situations de fragilité des États et de crises, ce qui augmente à son tour le risque de travail des enfants.

BIT, 2017, p. 3

Le rapport de 2021, par contre, concernant la période 2016-2020 fait également le même constat concernant le continent africain sur la situation des enfants travailleurs dans le monde. Le continent est toujours considéré comme le parent pauvre de la lutte contre le travail des enfants :

La situation à l’échelle mondiale occulte les progrès réels accomplis pour éliminer le travail des enfants dans les régions d’Asie et Pacifique, et d’Amérique latine et Caraïbes. Dans ces deux régions, la baisse du travail des enfants s’est poursuivie au cours des quatre dernières années, en pourcentage et en chiffres absolus. De tels progrès se sont révélés impossibles à réaliser en Afrique subsaharienne : depuis 2012, on constate une augmentation, en nombre et en pourcentage, du travail des enfants dans cette région. Il y a aujourd’hui plus d’enfants astreints au travail des enfants en Afrique subsaharienne que dans tout le reste du monde. Sans une avancée décisive dans cette région, les objectifs mondiaux relatifs au travail des enfants ne seront pas atteints.

BIT ; UNICEF, 2021, pp. 5-6

Le tableau ci-dessus montre un bref aperçu de cette conclusion de l’OIT sur la situation bien particulière de l’Afrique subsaharienne. À l’observation, les statistiques sur le travail des enfants en Afrique subsaharienne sont bien particulières du fait des considérations diverses.

Pour les illustrer de manière schématique, une courbe statistique visible dans la Figure 2 ci-dessous a été conçue sur la base des chiffres du rapport 2021 de l’Unicef et de l’OIT. Les trois courbes (une série représente une courbe) représentent respectivement les données statistiques des trois régions que sont : « Asie et Pacifique », « Amérique latine et Caraïbes » et « Afrique subsaharienne » pour la période de 2008 à 2020. N’ont été prises en compte que les trois régions sur les six pour la simple raison que les nomenclatures[3] créées par l’OIT ne sont pas les mêmes pour chaque rapport périodique (publié chaque quatre ans).

Les trois séries nous donnent un aperçu général de l’ensemble des trois régions. La troisième série (Afrique subsaharienne), se distingue par une ligne descendante de 9 à 10 et une ligne montante de 10 à 12. Tandis que les deux autres séries présentent des lignes descendantes de 1 à 4 pour la première (Asie et Pacifique) et de 5 à 8 pour la deuxième (Amérique latine et Caraïbes).

Figure 2 : Estimations/Tendances sur le nombre d’enfants de 5 à 17 ans astreints au travail des enfants dans le monde réparties par région

Estimations/Tendances sur le nombre d'enfants de 5 à 17 ans astreints au travail des enfants
Estimations/Tendances sur le nombre d’enfants de 5 à 17 ans astreints au travail des enfants dans le monde réparties par région (graphique conçu par moi-même, et les chiffres viennent du rapport : BIT & UNICEF, 2021)

La première série, « Asie et Pacifique », représente la courbe des effectifs d’enfants astreints au travail des enfants contenus dans les rapports des années 2008, 2012, 2016 et 2020. La courbe ici est descendante ou décroissante. Ce qui signifie que, pendant cette période (de 2008 à 2020), donc 12 ans, les chiffres sur le nombre d’enfants astreints au travail des enfants sont considérablement en baisse. Ainsi, de 113 607 000 en 2008, le nombre d’enfants astreints au travail des enfants est passé à 48 700 000 en 2020. Ce qui représente un taux annuel moyen de réduction de 4% pour la période 2008-2016 (BIT, 2021, p. 25).

Pour ce qui concerne la région « Amérique latine et Caraïbes », la série 2 illustre bien les tendances de 2008 à 2020. L’analyse de la courbe se rapproche presque identiquement à celle de la région « Asie et Pacifique ». La courbe ici est également décroissante. Ainsi, de 14 125 000 en 2008, nous nous retrouvons avec un chiffre en baisse en 2020 évalué à 8 200 000 enfants astreints au travail des enfants. Par contre, le taux annuel moyen de réduction est plus élevé avec 7,3%. Cette région, par rapport à la précédente, présente un taux de réduction plus satisfaisant.

Enfin, quant à la région « Afrique subsaharienne », la situation n’est guère reluisante. De 2008 à 2012, la courbe est descendante, tandis que de 2012 à 2020, la courbe est ascendante. De 65 064 000 enfants astreints au travail des enfants en 2008, nous en sommes à 89 600 000 en 2020 avec un taux de réduction de 1,5%. Le taux de réduction annuel moyen du travail des enfants en Afrique est plus bas que ceux des autres régions. Par extrapolation, l’Unicef et l’Oit estiment que c’est le taux de prévalence le plus élevé au monde. Tandis que les autres régions ont connu leur pic en 2008, l’Afrique subsaharienne ne semble ne pas encore atteint le sien, sinon, il demeure pour le moment, celui de 2020.

Pourquoi l’Afrique est-elle l’enfant pauvre de l’abolition ?

Aucune autre région au monde, ne présente de telles particularités. Autrement dit, toutes les représentations graphiques en courbe pour chacune de ces régions sont décroissantes de 2008 à 2016, sauf celle de l’Afrique. Ce qui signifie, selon les conclusions des auteurs du rapport de l’Unicef et de l’Oit, que le phénomène n’est pas encore contrôlable ni maîtrisable en Afrique subsaharienne, contrairement aux autres régions. C’est dire comment l’Afrique, qui a encore la peau dure, malgré les discours sur l’abolition du travail des enfants, reste un terrain totalement vierge.

Pourquoi, depuis 2012, les statistiques sur les tendances de la situation du travail des enfants en Afrique subsaharienne sont en hausse alors que celles des autres régions du monde sont progressivement en baisse ? Comme pour dire en filigrane qu’il y a quelque chose (un événement inconnu) qui s’est passé ou est en train de se passer. La réponse concernant les différences au niveau de la démographie entre ces régions ne suffit pas pour satisfaire toute curiosité scientifique.

Elle est fondée par des réalités internes continentales contingentes qui n’ont rien à voir avec le reste du monde. On pourrait donc aller plus loin en regardant au niveau d’autres variables socioéconomiques ou encore des campagnes elles-mêmes concernant les propagandes sur la lutte contre le travail des enfants. C’est donc à ce niveau que l’analyse des discours prend tout son sens. L’Unicef doit donc améliorer son discours et sa technique sur l’abolition particulièrement en Afrique. Cela doit être l’un de ses missions prioritaire dans ce continent où les statistiques n’ont cessé d’augmenter.


[1] Depuis 2004, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) publie des rapports quinquennaux sur la situation statistique du travail des enfants dans le monde.

[2] Selon la nomenclature de l’OIT : Afrique subsaharienne, Afrique du Nord et Asie de l’Ouest, Asie du Centre et du Sud, Asie de l’Est et du Sud-Est, Amérique latine et Caraïbes, Europe et Amérique du Nord.

[3] Regroupements, classes statistiques par groupes géographiques pour faciliter les analyses. Les trois régions mentionnées ici sont restées identiques depuis le rapport de 2008.

BIT, Estimations mondiales du travail des enfants : résultats et tendances 2012-2016, Bureau International (BIT), Genève, 2017

BIT & UNICEF (International Labour Office and United Nations Children’s Fund), Child Labour : Global estimates 2020, trends and the road forward, ILO and UNICEF, New York, 2021. License: CC BY 4.0


ABC Blog Awards à la dimension des enjeux

Le 15 octobre 2021 s’est tenue à Yaoundé la première édition de l’ABC Blog Awards. Cérémonie de récompenses des blogueurs Camerounais qui se sont distingués au cours de l’année. Elle n’a pas été trop courue, mais sa symbolique marque le début d’une nouvelle ère de l’Association des Blogueurs du Cameroun (ABC) dirigée par Dania Ebonguè depuis 2019. Que représente l’ABC Blog Awards pour les blogueurs ? Peut-on compter sur un tel projet pour des challenges à relever sur le blogging camerounais ?

La cérémonie de ABC Blog Awards du 15 octobre se déroulait dans le prestigieux auditorium de la Fondation Salomon Tandeng Muna. Elle a été non seulement une innovation, mais surtout un succès. Loin d’être un simple divertissement, c’est un challenge qui représente un défi dans le monde du blogging pour plusieurs raisons. J’analyse ici le bilan de cette première édition et ses perspectives à court et à long terme.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes

Les préparatifs, commencés le 1er octobre, ont pris 15 jours. Jours d’intense activités pour peaufiner les articulations de l’événement. L’objectif de cette première édition n’était visiblement pas de faire un coup d’éclat. L’ABC a donné le ton d’une nouvelle aventure après celle du Sommet des Blogueurs. Celui-ci sera à sa troisième édition en novembre prochain.

Deux semaines ont donc suffi, en termes de ressources humaines, pour mobiliser :

  • Une marraine : Habsatou Nadia est ingénieure avec une expérience de 17 ans dans le secteur des télécommunications au Cameroun. Elle est titulaire d’un master en science de gestion des projets (MSc). Sans oublier sa licence en génie informatique et plusieurs certifications professionnelles (PMP, ITILv3).
  • un président du Jury, le Professeur Nta A Bitang, Directeur Adjoint de l’ESSTIC (École Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication). Il était accompagné par 6 autres membres. Il s’agit de : les Professeurs Thomas Atenga et Georges Madiba de l’Université de Douala, Valentin Zinga, journaliste et ancien Chef de Département Communication Institutionnelle et Relations Publiques chez Orange Cameroun ; Céline Victoria Fotso, fondatrice du célèbre site en ligne « Je Wanda » ; la journaliste culturelle et blogueuse mode Laurentine Assiga ; Laure Nganlay, Social Media Manager, et officiant à « Defyhatenow », projet de lutte contre les discours haineux au Cameroun, soutenu par l’UNESCO.
  • Huit partenaires : ACMS, Camrail, Canal Plus, Fondation Belinga, UNICEF, Terrefic Café, Cali Calyte.
  • 50 invités en salle et 30 techniciens pour une production TV
  • 22 blogueurs sélectionnés pour 7 récompenses au final
  • Sans oublier les artistes et humoristes qui ont accepté de venir agrémenter l’événement pour donner un peu de la couleur festive.
Crédit : Iwaria

Ces préparatifs étaient soumis aux conditions si ardues du temps et des imprévus. C’est généralement l’objet des renvois de certains événements. Heureusement, la témérité de Dania Ebonguè a eu raison d’eux. La situation sanitaire est toujours dominée par la pandémie de la Covid-19. À plusieurs occasions, elle a été l’objet des coups foireux. Elle n’a, heureusement, pas compromis ce rendez-vous tant attendu par les blogueurs. D’où provient cet engouement à avoir absolument un événement de récompenses des meilleurs blogueurs Camerounais ?

ABC Blog Awards, un défi pour booster et motiver

C’est justement à la création de l’ABC depuis 2017 à Yaoundé que la nécessité de booster la qualité des productions des blogueurs à commencer à prendre corps. L’association mijotait une sorte de projets susceptibles d’améliorer le rendu des publications. C’est la raison pour laquelle les formations ont été mises en première ligne. Cependant, un événement festif pour célébrer et récompenser les efforts des blogueurs qui se distinguent par la qualité de leur production manquait encore dans les activités de l’ABC. Mais c’est en 2021 que l’idée a pris corps. Pourquoi le projet représente-t-il un enjeu ?

Et les défis?

Le défi appartient aux blogueurs, désormais sous le label d’une association légalisée, de donner eux-mêmes du crédit à l’activité du blogging. Il appartient désormais aux blogueurs de donner de la visibilité au blogging camerounais, de faire connaître cette activité encore méconnue par le grand public qui confond encore le blogueur avec les lanceurs d’alerte ou les influenceurs. Cette ignorance induit ce public profane en erreur et fait attribuer aux blogueurs les dérives rencontrées souvent sur la toile à travers les réseaux sociaux. Il faut sortir le blogging camerounais de l’ombre où il est en le mettant au-devant de la scène face aux critiques.

Plusieurs cérémonies de récompenses des blogueurs existent déjà au Cameroun depuis quelques années. Mais elles sont organisées par des entités dont l’activité et les faits marquants sur le blogging sont questionnables. ABC Blog Awards est un produit 100 pour 100 conçu et réalisé par les blogueurs eux-mêmes. C’est une preuve que l’activité du blogging au Cameroun doit se réorganiser avant d’acquérir une certaine notoriété qu’elle recherche tant depuis belle lurette. Une cérémonie de récompense est un stimulus pour l’amélioration des productions et des contenus.

Saitarg / Iwaria

Les nommés de l’ABC Blog Awards de 2021

À la création de l’ABC, l’idée était de faire du blogging une activité débarrassée de la villégiature afin de la rendre plus professionnelle. Pour compléter ces formations, des récompenses pour les meilleurs venaient donc à point nommé.

Cette première édition a connu la récompense de sept blogueurs. Pour un début, le prix est constitué uniquement et symboliquement d’un trophée aux estampilles de l’ABC. Dans chaque catégorie, il y a eu quatre sélectionnés.

Les nommés :

Catégorie FEMME :

Catégorie SOCIÉTÉ :

Catégorie SANTÉ :

Catégorie TOURISME & LOISIRS :

Catégorie SPORT & CULTURE :

Catégorie POLITIQUE & ÉCONOMIE :

Catégorie MEILLEUR BILLET DE BLOG :

Le meilleur billet de blog 2021 est désigné parmi les nommés des six catégories précédentes. Les billets en compétition sont ceux qui ont été édités au cours de l’année 2021.

Comme bilan de participation, la première édition a enregistré 22 blogueurs, dont 10 femmes, qui ont été sélectionnés pour les 7 catégories en compétition. Il y a eu 15 blogueurs membres de l’ABC et 7 non membres, 16 blogueurs francophones et 6 blogueurs anglophones, et 2 blogueurs ont postulé sur 2 catégories en raison de 4 blogueurs par catégorie.

Qui sont les vainqueurs ?

Un jury présidé par le Directeur Adjoint de la plus prestigieuse école de journalisme au Cameroun a été l’une des surprises de cette édition de l’ABC Blog Awards de 2021. Même si la composition du jury a donné quelques sueurs froides à beaucoup de critiques, la présence du Professeur Nta A Bitang a fait taire des remous. Heureusement, la critique s’est moins acharnée sur la qualité des productions des vainqueurs après la proclamation des résultats.

Les lauréats :

Parmi les 7 lauréats ci-dessus, 3 d’entre eux ne sont pas membres de l’ABC, 2 sont des blogueurs anglophones, 4 sont les femmes, 2 sont de Mondoblog, la plus grande communauté de blogueurs francophones dans le monde (Atome et Thierry Didier Kuicheu), mais qui ont choisi de postuler avec leur propre plateforme de blog créée eux-mêmes.

ABC Blog Awards, c’est quoi la suite ?

La suite des ABC Blog Awards est certainement prometteuse. Les choses sont allées plus vite et trop vite même pour cette première édition. En fait, 15 jours de préparation, c’est un peu exagéré dans la mesure où plusieurs choses ont été peaufinées avant la sortie du projet du tiroir pour le dévoiler aux membres de l’ABC qui ne s’y attendaient d’ailleurs pas. Ce qui explique les critiques qui fusaient sur la discrétion et la spontanéité. Cela n’a toutefois pas permis d’arrondir les angles sur les ratés qui n’ont heureusement pas été visibles grâce au succès retentissant.  

Les critiques les plus acerbes sont venues des catégories proposées pour la compétition. L’exemple de la catégorie « Sport et Culture » a beaucoup fait grincer des dents les blogueurs spécialisés dans le sport qui étaient associés aux blogueurs spécialisés dans la culture. Pareil également pour la catégorie « Politique et Economie ». D’autres critiques ont suggéré, d’ailleurs comme ça se fait dans tous les concours de meilleurs blogs, un vote des internautes pour ne pas seulement se limiter à la notation des membres du jury.

En attendant le coup de grâce, souhait de beaucoup de haineux qui se profilent à l’horizon, cette première édition augure des coups de maître à long terme pour les ABC Blog Awards.


« Tchakou, tu veux manger le bangala ? »

A la découverte du bangala, par un concours de circonstance, l’ABC vient de faire une expérience merveilleuse : initier un article collectif. L’idée est venue du président Dania Ebongue qui souhaitait avoir un groupe de blogueurs réunis autour d’un terme presque tabou : le bangala. Terme populaire devenu choquant, il devient intéressant quand il est analysé sous divers angles. C’est donc à ce jeu que les sept blogueurs se sont lancés dans l’objectif de fixer l’attention sur un mot qui suscite encore beaucoup de curiosité lorsqu’on l’aborde sur la forme d’un récit à la suite d’une expérience vécue. L’article publié sur le site de l’association est la synthèse des contributions reçues. Il a fait l’objet d’une campagne avant sa publication, le 5 juin 2021.

https://twitter.com/BloggersCM/status/1401115040623759364

Dans les lignes qui suivent, je vous propose de jeter un œil sur l’expérience vécue du bangala que j’avais proposée.

A la découverte du bangala

C’est à Bafoussam que j’ai entendu quelqu’un me poser cette question pour la première fois : « Tchakou, tu veux manger le bangala ? ». J’étais terrifié t’entendre ça de la bouche d’une femme. C’était un vendredi du 28 mai dernier, quelques minutes après avoir terminé la couverture d’une campagne pour laquelle nous, blogueurs de l’ABC, étions en mission dans la ville, le temps était venu de retourner à l’hôtel. Mais, le chauffeur chargé de nous y conduire arrive dans quelques minutes.

Nous sommes au stade de foot de la chefferie de Bafoussam, lieu de la campagne « Qui sera l’Etoile MAGGI 2021 » pour la zone de l’Ouest. Juste à la sortie, à la droite, se trouve un barbecue. En attendant le chauffeur, mes collègues Dirane Kenfack, Borrin Kamguia, et Romuald Nguemkap alias Rihanno Mars, se sont laissés convaincre par Ghislaine Digona pour aller déguster quelques morceaux de viande de bœuf. Quant à moi, je me démerdais tant bien que mal, par mes pas lents, à les rejoindre. Arrivé à bonne distance, la fatigue qui m’envahissait m’empêchait de me rapprocher d’eux. Je préférais plutôt attendre le chauffeur à quelques mètres de là.

Un refus pas apprécié

Visiblement, cela n’a pas plu à Ghislaine qui ne semblait pas apprécier de me voir isoler. Elle a fini par trouver une astuce pour me convaincre de faire encore quelques efforts de marches supplémentaires pour les rejoindre. L’ambiance du barbecue semblait naturel. Situé au bord de la chaussée en pleine ville, il ne faisait pourtant pas grand monde. J’étais plutôt concentré à regarder ce paysage de la rue de Bafoussam que je vois pour la énième fois en toute vitesse.

Cette fois, je la contemplais vraiment. Lasse de m’attendre, Ghislaine balance sans coup férir, dans une voix chancelante qui, de loin, seule une oreille douce et attentionnée pouvait entendre : « Tchakou, tu veux manger le bangala ? ». Je croyais avoir mal entendu. Puis elle répète avec la même tonalité : « Tchakou, vient manger le bangala ».

Elle avait fini par me comprendre en lisant mon regard éberlué : « Ne me regarde pas comme ça. C’est le pénis du bœuf. C’est bon hein ! Vient alors manger ». Cette précision a réveillé un lointain souvenir lorsque j’allais à l’Extrême-Nord visiter le camp des réfugiés de Minawao en juin 2015. Les pénis de bœuf, découpé en lamelles, et non en rondelle comme j’ai vu à Bafoussam, j’en ai beaucoup consommé pour la première fois à Maroua. Quelle délectation lorsque je l’accompagnais avec une bouteille de Guinness !

Cette histoire de bangala au barbecue que Ghislaine consommait avec autant de plaisir m’a tout simplement fait sourire. Je n’étais pas surpris de la voir aussi joyeuse et en extase devant un plat rempli de morceaux pénis de bœuf découpé en rondelles.

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Affiche de l’Association des Blogueurs du Cameroun annonçant la publication

Bonne expérience, malgré tout

Les garçons qui l’entouraient avaient déjà disparu tout d’un coup. En avaient-ils consommé ? Je n’en sais rien. Ghislaine était apparemment à son aise. Elle en raffolait de plus belle. Qu’avait-elle trouvé de si spécial à cette chaire de bangala ? Je n’en sais pas grand-chose. Aux dernières nouvelles, ce sont les femmes qui adorent manger le bangala du bœuf, excitée sûrement et par curiosité.

L’arrivée du chauffeur a mis feu à la séance de délectation. En revenant me rejoindre dans la voiture où j’étais déjà à bord, Ghislaine s’écrit, comme pour me narguer de n’avoir pas goûter à une merveille de la nature : « Wéééé, Tchakou, c’était bon hein ! tu as raté quelque chose ». A ma question, « Tu as gardé ma part ? », elle répond sans hésiter, « Aka va là-bas. Tu n’es pas venu pourquoi ? En tout cas, le wadjo là m’a servi petit comme ça là ». Pourtant, j’ai bien vu Ghislaine emballer le reste et le dissimuler dans son sac à main ! Je ne le lui ai pas dit pour éviter de la contrarier et attirer l’attention du chauffeur qui ne savait même pas de quoi on parlait.

Les femmes et le bangala hein… !!!


Que signifie le concept « Qui sera l’Etoile MAGGI 2021 » ?

Maggi étais à Bafoussam. Invité par Nestlé à travers sa marque de cube Maggi, pour la nième fois, j’ai participé à une campagne Maggi, comme j’en ai l’habitude, mais cette fois c’était exceptionnelle. Exceptionnelle parce que le blogueur que je suis ne s’est pas seulement limité sur internet. J’étais, avec quelques collègues, appelé à effectuer une mission de trois jours hors de Douala, ma ville de résidence. Du 27 au 29 mai 2021 à Bafoussam, j’ai appris à connaitre et à redécouvrir la marque internationale Maggi sous une autre facette.

Avec la marque Maggi, J’ai déjà participé à plusieurs campagnes organisées par la multinationale Nestlé et surtout avec son label Maggi. C’est un cube qui continue de susciter des controverses sur les supposés effets secondaires que l’opinion populaire lui attribue. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle les réactions sur internet ont toujours été mitigées pour ne pas dire négatives. Pour cette campagne de Bafoussam, je ne devais plus me limiter à internet. Le travail consistait, cette fois-ci, à aller sur le terrain, observer la campagne en blogueur sous une casquette de journaliste-reporter avant de faire un rapport d’observateur. C’est ce qui constitue l’une des particularités importantes de la mission.

Le concours de cuisine Etoile Maggi organisé à Douala, mais destiné aux écoles de formation de la ville. J’y étais également.

Le concept de la marque Maggi®

Nestlé, à travers son label de cube Maggi, s’est donné pour ambition de communiquer, d’échanger avec ses consommateurs. Les femmes sont en priorité sa cible principale. Pourquoi ce choix sur la cible ? Les raisons qui fondent ce choix montrent à suffisance également le contenu du concept.

La culture

La première raison est culturelle. La femme est considérée, en Afrique, comme la gardienne de la famille. Elle est chargée de prendre soin de son mari et de ses enfants. C’est encore elle qui s’occupe du ménage et de la cuisine. Elle est à la maison quand monsieur est sorti pour le boulot et quand les enfants sont partis à l’école. Ces charges lui confèrent une certaine responsabilité qu’elle doit assumer. L’une d’elle est inévitablement la cuisine. Elle est appelée à faire des choix difficiles comme le menu du jour.

Mais le plus difficile n’est pas seulement ça. Elle doit connaitre ce qui doit constituer les menus en terme de qualité et de quantité. Et le plus important des menus est la possibilité de pouvoir faire la différence entre le sel et le cube Maggi. C’est justement à ce niveau que réside le véritable casse-tête chinois. La question qui taraude évidemment les esprits n’est pas seulement celle de savoir la différence entre les deux ingrédients, mais surtout celle de savoir si les deux sont compatibles ou non.

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Les associations de femmes à Bafoussam étaient invitées à la campagne Etoile Maggi.

Par les voix de celle qui se fait appelée « Maman Mado », la complice des mamies (c’est ainsi que Maggi appelle affectueusement ses consommatrices) et de celle M. Fotso, le nutritionniste, que la réponse est dévoilée.

L’éducation

En effet, les deux ingrédients ne doivent pas être utilisé à la fois. C’est soit l’un, soit l’autre. Mais les mauvaises habitudes alimentaires associent les deux dans un même repas et cela a inévitablement des conséquences néfastes. Le corps humain a besoin de plus ou moins 5g de sel par jour. Un morceau de cube Maggi contient 2g. A trois repas par jour, la dose est déjà supérieure à 5g.

A quoi servira donc le sel dans un repas où le cube Maggi a déjà été ajouté comme ingrédient ? Evidemment, à rien, sinon à provoquer des maladies dues à l’excès de sel. Parmi les plus courant ici au Cameroun, il y a les maladies cardiovasculaires et l’hypertension artérielle voire même les risques d’œdèmes. De même, pourquoi est-il nécessaire d’utiliser le sel dans nos repas ? La carence en sel dans le corps humain a pour conséquence la déshydratation ou la chute de la tension artérielle.

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Les groupes de danse et les fans club des candidates mettaient beaucoup d’ambiance ce samedi 29 mai, jour du concours L’Etoile Maggi 2021 à Bafoussam

En conclusion, l’excès et la carence en sel sont à éviter. Il faut tout simplement une dose juste et conseillée par la médecine. Le choix du cube Maggi est donc double : restreinte et contrôler l’utilisation du sel dans notre alimentation (puisque le cube Maggi en a déjà) et donner un goût appétissant à nos repas.

Si cette dose n’est pas respectée, ou encore si les deux ingrédients sont utilisés en même temps, il est fort plausible d’être exposé. Le nutritionniste fait donc remarquer que l’apparition de ces maladies est faussement attribuée à l’utilisation du cube Maggi, pourtant c’est notre mauvaise habitude alimentaire qu’il faut interroger.  

La mobilisation et la sensibilisation

Cette éducation sur nos habitudes alimentaires constitue 75% du programme de la campagne. Elle était au centre de la communication entre les responsables de vente Maggi et les mamies pendant deux jours : jeudi 27 et vendredi 28 mai. Pour la journée de jeudi, les mamies invitées étaient des commerçants des différents marchés de Bafoussam. Et le vendredi 29 mai, la cible était les associations de femmes ayant leurs activités dans la ville.

Les vedettes de la campagne : les mamies

De 13h à 17h, les femmes ont eu non seulement droits à des conseils, mais surtout à des gadgets aux couleurs jaune et rouge de Maggi constitués d’ustensiles de cuisines en plastique non polluant.

Mobiliser les femmes et leur transmettre les messages sur les bonnes habitudes alimentaires n’est pas une sinécure. Pour y parvenir, deux sites ont été retenus pour la campagne. Le premier est celui du stade de la chefferie de Bafoussam et le second est celui du marché B de la ville. Pour les deux sites, l’interaction avec les mamies par le biais des questions-réponses a été les moments les plus palpitants.

Les questions sur la marque Maggi et surtout sur les différends ingrédients, 14 au total, que constitue le cube Maggi ont été les plus captivantes. Mais, il serait tout de même poli ici de préciser que trois ingrédients me paraissent importants ici. Je le dis parce qu’ils font partie des fausses affirmations dans le sabordement de la marque.

Les 3 ingrédients majeurs

Le premier est évidemment le sel. Le cube Maggi contient, comme je l’ai dit plus haut, 2g de sel. Cette précision est importante pour la simple raison que l’opinion populaire ne le sait pas. Ce qui entraine comme conséquent l’ajout, même d’une pincée, dans un repas. Cela est donc considéré comme superflu. Le deuxième est l’amidon. C’est l’ingrédient qui donne la forme cubique au cube Maggi. Curieusement, ce qui circule dans l’opinion est que cette forme n’est possible que sur l’effet du formol. Et le troisième est le sucre granulé qui est responsable de la couleur marronne. Contrairement à ce que pense l’opinion qui accuse Maggi d’utiliser les colorants.

Les Etoile Maggi 2021 de Bafoussam

Le clou de la campagne était justement le concours de la meilleure cuisine. La journée de samedi 29 mai était donc réservée aux valeureuses femmes et jeunes filles. Elles étaient dix belles femmes sélectionnées parmi une centaine des régions du Nord-Ouest et de l’Ouest. L’objectif du concours était plus simple : montrer leurs talents culinaires en concoctant un menu au choix pour une personne. Mais, avant cette journée de samedi, il y a eu plusieurs activités. Le plus captivant était l’investissement humain avec le concours des agents de la société d’hygiène et salubrité publique. Cette activité est bien pensée dans la mesure où Nestlé, comme plusieurs industries au Cameroun, et productrice de déchets industriels, doit veiller à l’assainissement de l’environnement.

Le concours de cuisine

Le concours, proprement dit, a marqué l’apothéose de la campagne, troisième étape des cinq après celle de Maroua et de Bertoua. Les prochains tours seront réservés aux villes de Douala et de Yaoundé.

Le concours est l’étape de la campagne où les femmes mettent en pratique les conseils reçus sur les bonnes habitudes alimentaires. L’un des conseils prodigués est naturellement la composition des menus. Ceux-ci doivent être complets, c’est-à-dire contenir les trois nutriments alimentaires (glucides, lipides et protéines) et les trois groupes alimentaires (les aliments énergétiques, constructeurs et protecteurs). D’autres critères, bien évidemment, entrent également en jeu. Il y a la communication, la technicité, le dressage du produit dans l’assiette et la qualité du plat. Le tout sur 100 points pour chaque candidate.

Agées de 18 à 35 ans, elles devaient se rivaliser d’adresse et d’ingéniosité en appliquant tout simplement les conseils. Elles avaient chacune droit à 90mn pour achever avec les trois étapes : choix des ingrédients, préparation et cuisson. Ensuite il y a eu des dégustations des menus des candidats par les membres du jury. Au nombre de trois, M. Fotso (président), Mme Mounjouenpou et M. Pierre Loti ont, chacun à leur tour, déguster tous les plats. Enfin, la proclamation des résultats s’est faite une heure après.

Les 3 Etoiles Maggi

L’Etoile Maggi 2021 de Bafoussam se nomme Matsinkou Edith, 24 ans, étudiante à Dschang. Elle remporte un chèque de 500.000Fcfa accompagné d’un trophée. Le deuxième prix revient à Nanfack Carine Rosie, 28 ans, commerçante à Bafoussam. Elle gagne un réfrigérateur. Enfin, le troisième prix est remporté par Batomen Lolita, 19 ans, étudiante à Bafoussam. Elle emporte une cuisinière.

Que dire de plus avec Maggi ?

Le concept « Qui sera l’Etoile Maggi 2021 » est donc un tout comprenant des activités éducatives, récréatives et compétitives autour des comportements alimentaires. Il ne fait donc l’ombre d’aucun doute qu’on en sort édifier et rassurer même si on n’est pas fan de cube Maggi. Même s’il est vrai que derrière cette campagne se cache une publicité outrageuse, mais il est également de bon ton de savoir faire le bon choix entre d’une part le cube Maggi et le sel, et d’autre part entre le cube Maggi et les autres cube qui sont présents sur le marché camerounais.


Pourquoi le choléra existe encore à Douala ?

Le choléra existe bel et bien à Douala, dans la région du Littoral. Une deuxième phase de vaccination contre le choléra vient de s’y achever, où je réside. Après la première phase de la campagne de vaccination du 1er au 14 août 2020, la seconde s’est déroulée du 25 au 30 mars 2021. Deux autres régions étaient ciblées : le Sud et le Sud-Ouest. Les équipes de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) pour le Cameroun et le personnel de la santé de la région du Littoral basé à Douala étaient sur le terrain.

Pour mener à bien cette campagne contre le choléra, ils étaient appelés à administrer une ou deux doses de vaccin anticholérique à 366.320 personnes âgées d’un an et plus. Ce sont les populations dont les zones cibles sont réparties dans quatre districts de santé et dans dix aires de santé.

Districts de Santé (DS)Aires de Santé (AS)
New-Belle, Japoma, Bonassama et NylonNew-bell Bamiléké, Youpwe, Mbam Ewondo, Nkolouloun, Sebenjongo, Makéa, Bwang, Soboum, Mabanda et Bonassama
Tableau n°1 : populations cibles pour la vaccination anticholérique dans la région du Littoral.
Source : DRSPL (Douala)

J’en ai profité pour mesurer l’état de la situation du choléra dans la ville de Douala. Cela m’a permis de constater l’ampleur des dégâts, dans cette ville économique, et cosmopolite.

Ces types de questions sur l’existence du choléra à Douala semblent anodines. Elles témoignent pourtant de l’ampleur des dégâts. Ce qui est généralement mis en cause, c’est justement l’indiscipline urbaine. De quoi cette indiscipline est-elle l’origine ? D’aucuns diront qu’elle est le fait de la méconnaissance ou de l’ignorance. Et d’autres feront allusion à de l’inconscience ou à de la négligence, tout simplement. Les exemples sont légions sur l’un et l’autre cas. En plus d’un bilan sur cette deuxième phase de la vaccination à Douala, je vais vous présenter quelques-uns de ces exemples.

Le vaccin anticholérique (contre le choléra) à la place du vaccin anti-covid19 ?

Douala fait face au danger du choléra, en pleine période de la deuxième vague de la pandémie de Covid-19, apparue depuis janvier 2021. L’urgence d’une campagne de vaccination anticholérique s’est imposée avec la résurgence de « dix cas suspects de choléra qui ont été enregistrés dans la ville de Douala dont un décès communautaire ». C’est ce qu’annonce la Délégation Régional de la Santé Publique pour le Littoral (DRSPL) dans son bulletin d’information pour la circonstance du 22 mars 2021.

Pourquoi la priorité sur la vaccination contre le choléra ?

Cette campagne (vaccination anticholérique) arrive juste au moment où le monde entier est mobilisé pour la vaccination anti-Covid-19. A cet effet, le Cameroun attend, par la voix du ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, l’arrivée de sa cargaison de vaccins contre la Covid-19. La commande de ce vaccin anti-Covid-19 suscite d’ailleurs des polémiques au Cameroun. La pandémie de la Covid-19 n’a pas encore fini de mettre l’opinion africaine et camerounaise en émoi, et le vaccin ne facilitera pas la tâche non plus.

C’est donc dans un contexte difficile et tendu dans l’opinion publique que cette campagne de vaccination anticholérique interviendra. Ce chevauchement entre les deux campagnes laissera encore persister le doute sur la « théorie du complot » et poussera l’opinion à insister sur les illusions qu’elle se fait sur l’existence de ce virus. Ce climat entraîne donc la méfiance et la prudence, bien que justifiée, des populations vis-à-vis de tous les vaccins.

Différence entre vaccin anti-Covid-19 et vaccin anticholérique

Cela fait partie d’un contexte que l’administration publique et le personnel de la santé ont eu l’occasion d’affronter. Face à ce climat de résistance, les populations ont donc perçu l’arrivée du vaccin anticholérique comme une manière déguisée de leur administrer le vaccin anti-Covid-19. La communication communautaire, qui semblait d’ailleurs complexe voire impossible au départ, s’est avérée souple malgré la persistance des résistances.

Pour le fin mot de l’histoire, il a suffi d’expliquer, à ceux qui ont bien voulu prêté une oreille attentive aux équipes de sensibilisation sur le terrain, que le vaccin anticholérique est une prise orale, contrairement au vaccin anti-Covid-19 qui se fait par injection. C’est probablement cette astuce qui a permis de sauver cette campagne.

« Nous sommes habitués à la saleté »

C’est une révélation et un aveu fracassant d’échec dans leur quête de bien-être. Pour éviter d’être jugé par leur conscience, les populations se considèrent comme déjà immunisées contre les maladies, à cause de la saleté dans laquelle ils doivent vivre. Douala est une ville cosmopolite et obscurcie par la mauvaise organisation de ses habitations. Ainsi, les zones marécageuses à ciel ouvert sont encore le lot quotidien des habitants de Douala. La promiscuité règne toujours, malgré l’évolution des normes en matière de construction. Il suffit d’ailleurs d’une simple pluie diluvienne pour mettre à nu la gangrène de ce désordre urbain.

Les habitudes ont la peau dure

Le comble est que les populations ont fini par s’y habituer, au point de croire que le vaccin ne leur servirait à rien. Les marécages, les mangroves, la drainée des eaux usées de ménages et des eaux de pluie, polluent l’eau des puits. Ces quartiers utilisent cette eau pour divers usages : toilettes, ménages, cuisine et alimentation. Ainsi, la consommation de ces eaux et des aliments souillés exposent aux risques de choléra.

Parler de choléra dans une ville comme Douala, considérée comme le poumon de l’économie du Cameroun, c’est avouer qu’elle est la ville la plus sale du pays. En tant que capitale économique, ces clichés montrant le visage hideux et moyenâgeux de Douala ne font pas seulement frémir : ils laissent les observateurs pantois. Comment le choléra peut-il apparaître à Douala, une si belle ville avec de si beaux immeubles ? Les belles maisons qu’on voit tous les jours ne sont que l’arbre qui cache la forêt.

Douala est véritablement une ville sale où ses habitants prennent le risque de s’y plaire. Pire encore, elle s’illustre par une indiscipline qui ne dit pas son nom en obstruant les passages des eaux sales par leurs constructions hasardeuses.

Faut-il désespérer pour autant ?

Peut-on, à la fois, s’exposer par l’indiscipline en mettant également sa vie en danger ? Est-ce que la survie mérite-t-elle qu’on prenne des risques, au prix de la mort ? Quant à moi, je me risquerai à poser la question suivante : cette insouciance vaut-elle vraiment la chandelle ? Autrement dit, peut-on prendre le risque de sensibiliser des gens qui semblent n’être pas du tout prêts à remédier à la situation sanitaire ? Ce sont des questions qui ne manquent pas d’intérêts. Comme dirait un adage, « on ne perd rien à essayer ».

Pour reformuler la question plus simplement, faut-il abandonner la lutte contre le choléra parce qu’on aurait à affronter des résistances ? Peut-on risquer sa vie (oui, puisqu’il s’agit de ça aussi) pour sauver celles des autres ? Ces questions n’ont plus de sens si l’on considère sa mission comme relevant de l’humanitaire. Ceux qui ont besoin d’aide peuvent ne pas toujours avoir conscience des risques de l’environnement, malgré leur bonne santé apparente. C’est justement ce à quoi les équipes de vaccination devraient s’attendre au cours de cette campagne. Les chiffres sont les seuls à témoigner de son efficacité.

Le bilan de la 2ème phase de la campagne contre le choléra

Cette deuxième phase se termine à la fin de la journée du 30 mars par un regain d’espoir. En analysant les statistiques fournies par le Bulletin d’informations de la Délégation Régionale de la Santé publique du Littoral, la campagne de sensibilisation à mi-chemin a-t-elle reçu un écho favorable ? Je dirais qu’il est difficile de répondre à cette question pour le moment. Cependant, il est cependant possible de faire des estimations et de mener une analyse de la portée de la campagne en terme de communication à Douala.

DistrictsMénages visitésPersonnes sensibilisées
Bonassama14.65730.628
Japoma1.2572.123
New-Bell26.79250.367
Nylon8.51317.373
TOTAL51.219100.491
Moyenne10.24420.098
Tableau n°2 : Distributions des fréquences sur le ménages visités et les personnes sensibilisées.
Source : DRSPL (Douala).

La complétude journalière de la campagne est de 75%. Ce qui lui donne une note positive au-dessus de la moyenne. En termes de statistiques cumulées des ménages visités et de personnes sensibilisées, le tableau suivant, montrant des fréquences cumulées, donne l’ampleur général de la sensibilisation dans les quatre zones cibles.

Grâce à tableau bilan sur la deuxième phase de la campagne de vaccination contre le choléra à Douala, on peut voir les moyennes des ménages visités (10.244) et des personnes sensibilisées (20.098). Tout cela nous donne un ratio de 1,96.

Pour ce qui concerne la gestion des refus, le taux se situe autour de 33,22%. Il est en hausse par rapport à la première phase. Quant à la vaccination proprement dite, la progression moyenne affiche 6,49%. Mais prise individuellement, les quatre zones cibles sont au-dessus de la moyenne, et celle de Japoma bat le peloton. En termes de couverture, les statistiques affichent un taux de 29,32%.