Yves Tchakounte

Libéraliser la vente des médicaments en France: Le Cameroun en avance dans l’illégalité

Il règne en ce moment un climat de tension entre les pharmaciens et les commerçants de grandes surfaces en France. Plusieurs journaux et quotidiens français ont annoncé hier que « l’Autorité de la concurrence » est d’accord pour la vente des médicaments en dehors des pharmacies et sans ordonnance médicale. Il faut rappeler que les pharmacies, en France comme au Cameroun, ont le monopole de la vente des médicaments. Cette situation de monopole ne fait pas l’unanimité entre tous les acteurs à savoir les personnels de la santé, les malades et les commerçants qui souhaitent aussi investir dans le domaine du médicament. Bien que les officines pharmaceutiques se trouvent incapables de satisfaire le marché, elles restent le lieu indiqué pour la médication.

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Marisol Touraine, ministre de la santé en France, a estimé, sans coup férir, que seules les pharmacies devraient continuer à détenir ce monopole. Il serait important pour moi de bien faire le distinguo entre la France et le Cameroun sur la politique de vente des médicaments. La position du ministre Français cadre bien avec les intérêts des couches les moins nanties de la population française, en ce sens que la libéralisation de la vente des médicaments dans les grandes surfaces entraînerait la baisse des prix des médicaments pour les malades. Au Cameroun, comme l’illégalité et la corruption sont les choses les plus partagées, les commerçant ambulants, au vu et au su de monsieur tout le monde, s’y est investit à cœur joie sans crainte ni représailles.

Les populations en France comme au Cameroun souffrent de la cherté des médicaments en pharmacie. Tellement les prix sont exorbitants. Le véritables problèmes se trouve au niveau de la non harmonisation des prix des médicaments d’une officine à l’autre. Au Cameroun, cet écart de prix peut s’évaluer à 20 ou 30%, voire plus. Pourquoi donc cette différenciation de prix si ce n’est de l’arnaque? C’est aussi, et heureusement pour les malades, une preuve suffisante que les médicaments peuvent être de plus en plus moins chers qu’ils le sont actuellement! Tandis que le débat actuel déclenché par l’Autorité de la concurrence de la bouche du président de l’Autorité Bruno Lasserre sur la libération « limitée et encadrée », au Cameroun, aucune enquête n’a été produite jusqu’ici pour étudier la faisabilité de la vente des médicaments en dehors des officines. La déliquescence de la situation sanitaire au Cameroun a laissé la place à la désinvolture et au désordre de toute nature de la formation du personnel sanitaire jusqu’au moindre infrastructures. La pauvreté ambiante a plongé la pharmacie, comme dans tous les domaines, pratiquement dans l’informel. Il faut l’avouer tout de même, l’Etat camerounais, incapable de résoudre l’équation de pauvreté des jeunes diplômés, se trouve coincé et se voit obligé, bon gré mal gré, de permettre cette auto-médication à la sauvette. Bonjour les dégâts!

Curieusement, les Camerounais ont l’air de bien se sentir dans cette auto-médication qui coûte moins chère(?). Il faut aussi noter que même les malades qui détiennent une ordonnance médicale vont difficilement en officine acheter leurs médicaments. Généralement, les dispensaires disposent une pharmacie interne qui pratiquent des prix vraiment concurrentiels. Ces pharmacies ont l’inconvénient de ne pas être suffisamment fournies pour satisfaire tous les besoins des malades. Les pharmacie informelles dites pharmacie de la rue ou familièrement appelées « pharmacie du gazon » à Douala (gazon est le rond point du marché central aménagé comme espace vert et qui est finalement devenu un lieu célèbre de vente de médicaments frelatés. Plusieurs fois rasé, cet espace a connu beaucoup de déboires de commerçants qui se plaignaient de ne pas avoir d’emploi et que cette activité faisaient vivre leur famille). Les pharmacies du gazon sont donc devenues des coups de pouce pour la population pauvre qui avoir trouvé une belle occasion de se soigner au prix de rien. Cette attitude a déjà été condamné par les médecins et les pharmaciens qui, malheureusement, crient d’abord pour sauver leur activité avant d’aviser la population des dangers qu’elle coure en faisant de l’auto-médication et/ou en choisissant d’aller, avec leur ordonnance, dans les gazons se faire médicamenter. Une solution avait été trouvé pour faire disparaître ces pharmacie de la rue: les génériques. Visiblement, loin d’être une solution, les génériques n’ont pas du tout été une panacée pour éradiquer ces structures informelles puisque celles-ci s’en ravitaillent aussi. Ces pharmacie de la rue doivent leur réputation dans la commercialisation des médicaments ou comprimés en détail. Pour soulager ses maux de tête, par exemple, l’individu qui le défaut de manquer une boîte de pharmacie familiale, ira dans la rue acheter 2 ou 3 comprimés. C’est donc en cas de persistance du mal qu’il devient urgent de consulter un médecin ou infirmier. Là aussi, les cabinets médicaux illégaux fonctionnant dans les conditions précaires font la pluie et le beau temps. Pas facile de se soigner au Cameroun.

Vivement que les autorités camerounaise prennent cette activité à cœur pour, non seulement sauver les pauvres malades, mais sauver l’activité pharmaceutique de plus en plus mal dans sa peau depuis deux décennies déjà.

TKC_YVES  


« Back to School « : une opération humanitaire d’accès à la scolarisation au Cameroun

Depuis le mois de septembre 2013, période faste de rentrée scolaire pour les élèves de la maternelle, du primaire et du secondaire, quelques localités des régions septentrionales du Cameroun ont connu une ambiance peu particulière. Régions les moins urbanisées, les moins scolarisées aussi, il est tout à fait légitime de se réjouir lorsqu’une structure privée se met au secours des couches sociales pauvres pour promouvoir l’accès à l’éducation des enfants.

La politique en matière d’éducation au Cameroun est plus que lamentable compte tenu du taux de scolarisation de cette partie du pays. Un pays où le taux de scolarisation au primaire s’élève à 30% au primaire et de 40% au secondaire est plus que voué à une décrépitude de sa jeunesse. Les régions du septentrion sont les moins nanties en alphabétisation et en scolarisation. C’est donc une preuve que l’Etat camerounais est donc incapable de préparer les jeunes populations pétries de forces et de talents à affronter les défis de la mondialisation qui exigent plus de dynamisme en matière d’activités intellectuelles et de rendement économique. Pour cela donc, l’éducation doit être, en plus de la santé, la priorité de tout Etat responsable et soucieux de son devenir. Heureusement pour la jeunesse camerounaise, les initiatives privées ne manquent pas à leur devoir d’assistance. Je voudrais ici partager avec vous les réalisations de l’une de ces initiatives privées que je salue en passant. Il s’agit de la Fondation MTN. Elle a fait une descente sur le terrain vers plusieurs localités du septentrion. La caravane ‘’Back to School’’ est un des volets du programme ambitieux de la Fondation MTN en faveur de l’éducation au Cameroun. La Fondation MTN se positionne, en effet, comme un partenaire essentiel de l’Etat, pour l’accès du plus grand nombre à une éducation de qualité au Cameroun. Elle entend, au cours des 5 prochaines années, investir massivement dans la construction d’écoles, le renforcement des capacités des enseignants et la promotion de l’excellence dans l’enseignement des sciences et des nouvelles technologies. La  caravane ‘’Back to School’’  va parcourir le pays en 11 étapes, pour apporter des fournitures scolaires à 5 500 orphelins et enfants défavorisés. Je vous livre ici mon expérience des quatre localités où les enfants issus de familles démunies n’allaient même plus à l’école.

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21 septembre 2013 – (Ngaoundéré)

La cérémonie qui se tiendra à la Délégation régionale des affaires sociales de l’Adamaoua, sera présidée par M. Tabue Tchiwaket Jean Thomas, représentant  le délégué régional du Minas (Ministère des Affaires sociales), en présence des amis de la Fondation MTN.

Lancée officiellement à Yaoundé le 16 août par la remise du matériel didactique spécialisé à 200 jeunes handicapés visuels, Ngaoundéré constitue après les sept régions visitées  au sud du pays, la première étape de la caravane ‘’Back to School’’  où plus de 2 100 enfants recevront le matériel nécessaire pour un bon démarrage de cette année scolaire 2013/2014.

Au total, plus de cent orphelins et enfants défavorisés tous pensionnaires des structures d’encadrement  « Saint Ange Gardien » et « Yves Plumey » bénéficieront du don de fournitures scolaires de la Fondation MTN.

Orphans and underprivileged children happy to receive Back To School kits

24 septembre 2013 – (Garoua)

Une cérémonie est prévue à l’esplanade de la Délégation régionale des affaires sociales du Nord (Minas).

A l’occasion, la Fondation MTN remettra des fournitures scolaires à plus de 100 orphelins et enfants défavorisés, tous pensionnaires de structures d’encadrement de la région du Nord, dont  le Centre d’accueil pour enfant en détresse, le Programme d’enfants en difficulté, l’Institut spécialisé pour déficients auditifs et le Centre de rééducation d’assistance sociale où plus de 2 100 enfants recevront le matériel nécessaire pour un bon démarrage de cette année scolaire 2013/2014.

26 septembre 2013 – (Maroua)

Une cérémonie est prévue dès 15h à l’Institution camerounaise de l’Enfance sous la présidence du Délégué régional du Minas et en présence des Amis de la Fondation MTN.

L’escale de Maroua permettra à la Fondation MTN de remettre des fournitures scolaires à plus de 100 orphelins et enfants défavorisés, pensionnaires de l’orphelinat Maison Daniel Brothier, la Belle Etoile et l’Institution camerounaise de l’enfance où MTN soutiendra la scolarisation de plus de 2 400 enfants défavorisés. La caravane lancée en août 2013 à Yaoundé boucle le tour des 10 régions du Cameroun avec l’étape de l’Extrême-Nord.

31 octobre 2013 – (Kousseri)

Une cérémonie est prévue dès 15h à l’esplanade de la délégation départementale de l’éducation de base.

Des enfants issus de la ville de Kousseri et de 7 autres communes du département du Logone et Chari dans la région de l’Extrême-Nord seront à l’honneur. Dans cette zone d’éducation prioritaire, la Fondation MTN remettra symboliquement des kits pour la rentrée scolaire 2013-2014 à 2 100 enfants démunis, en majorité des jeunes filles. Ces 2  100 orphelins et enfants défavorisés verront également l’intégralité de leur cycle primaire pris en charge par la Fondation MTN. Ils seront scolarisés de la Sil à l’obtention de leur certificat d’études primaires ; ils devront juste fournir l’effort d’aller à l’école et de réviser leurs leçons.

C’est grâce au personnel de MTN Cameroon que cette initiative se matérialise. En effet, au mois de juin2013, une campagne de collecte de fonds avait été lancée pour soutenir l’éducation de la jeune fille et des enfants démunis de Kousseri et du département du Logone et Chari, dans le cadre du programme social interne « 21 Days of Yello Care ». La forte mobilisation du staff autour de cette noble cause a permis la sélection de nos 2 100 enfants bénéficiaires.

Cette opération d’envergure dans l’Extrême-Nord du Cameroun est le fruit d’un partenariat entre l’organisation sociale « Be Yourself » et la Fondation MTN.

La Fondation MTN, première fondation d’entreprise au Cameroun, se positionne, en effet, comme un partenaire essentiel de l’Etat, pour l’accès du plus grand nombre à une éducation de qualité au Cameroun. Elle entend, au cours des 5 prochaines années, investir massivement dans la construction d’écoles, le renforcement des capacités des enseignants et la promotion de l’excellence dans l’enseignement des sciences et des nouvelles technologies.

Comme le disait Nelson Mandela, «  l’éducation est l’arme la plus puissante dont on peut se servir pour changer le monde ».  Une année d’éducation de plus est susceptible d’accroître de 10% les revenus d’une personne dans les pays développés. Mieux, en œuvrant pour une éducation de qualité intégrant l’accès du plus grand nombre d’élèves aux TIC à l’école, la Fondation MTN veut donner aux enfants du Cameroun les moyens de se familiariser dès aujourd’hui avec les exigences du monde de demain.

TKC_YVES


46664-Nelson Mandela : un chef ne meurt jamais il dort et veille aussi !

« Sur un personnage comme Nelson Rolihlahla Mandela, écrire des livres ne suffirait pas.» Voilà le commentaire qu’a fait mon épouse quand je lui ai dit que je devais signer un article sur Mandela. Et je crois qu’elle m’invitait à commencer un engagement qui pouvait s’inscrire dans la durée en raison du personnage plutôt que de dire « Il est tard (3 h30 du matin) Que vas-tu dire de plus  complet ou plus intéressant que les autres ? Viens te coucher ! »

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 J’ai essuyé la frustration de voir un Frère devenu Chrétien fondamentaliste s’éloigner de moi en 2009 quand enthousiaste du voyage que je préparais pour L’Afrique du Sud je lui ai dit que j’avais hâte de rencontrer le MESSIE MANDELA. L’emploi impropre selon lui du terme « Messie » ici l’a convaincu de me considérer comme diaboliquement possédé. Le messie ne peut qu’être biblique et la dimension d’un mortel a beau être planétaire il reste un impur et ne doit pas bénéficier d’une considération « idolâtrique ».  Pourtant la définition que font les différents dictionnaires du terme messie ne demande ni d’allégeance à faire à la Bible ni de latitude suffisante pour couvrir l’immensité de l’homme Mandela avec tous les défauts qu’il peut avoir eu… Je me le ferai suffire cependant.

Quand à Rome devant un parterre de 13 journalistes auxquels j’accordais une interview le 19 Octobre 2001 j’expliquais que mon personnage préféré de l’histoire était ce Nelson Mandela, certains m’ayant déjà suivi en ont profité pour insinuer que j’étais non seulement afrocentriste mais « afrosuprémaciste » (ils évitaient de dire raciste). Je les ai invités à considérer les interviews de ceux (blancs) qui m’accompagnaient et remarquer que tous (blancs) avaient cité Marilyn Monroe, Berlusconi, Shakespeare, Napoléon, Le Pape Jean Paul II, Madonna, Caravage, Bernini, et personne ne les avait taxés d’eurocentristes. J’étais pourtant sûr moi d’avoir l’avantage de citer un personnage qui mettait tous (ou presque) d’accord au-delà de l’appartenance ethnique. Pour les raisons que nous savons Mandela a été reconnu comme le politicien le plus clairvoyant et le plus illuminé du XXème siècle. Et pour cause je défie quiconque de me prouver que si un groupe d’Africains s’empare d’un coin de l’Europe, le colonise, le domine, assujettit bêtes et Hommes et le gère de façon autoritairement afrocentrée en se payant le luxe de noyer  dans le sang les révoltes des locaux et en se donnant la joie de jeter en prison les leaders de la rébellion, ils auraient survécu… Ne nous trompons pas. Nous nous connaissons les uns les autres.

Hors Mandela a pris sur lui le destin d’une Race. Il  a accepté la souffrance, le martyre, l’humiliation, et a cru en un objectif, celui de marcher longtemps mais de parvenir quand même à la liberté… Il entendait (et ceci ressort d’une interview de 1962) par cela le passage obligé pour la réconciliation et surtout la cohabitation pacifique. Je ne sais pas si cela aurait été possible dans une Europe envahie par des Noirs. En s’inspirant de Gandhi qui déjà lui n’était pas tendre avec les Noirs mais avait aussi lutté en Afrique du Sud il alla plus loin que le rêve de MARTIN LUTHER KING et se fit chantre d’un projet qui demandait de l’engagement… Il a en ceci anticipé largement le « YES WE CAN » de Barack Obama ! Mandela a donc eu une vision prophétique qu’il a prise pour une mission et s’est donné la peine de la parachever. Cela s’est passé sous nos yeux et si ca n’est pas messianique et crédible parce que nous l’avons vérifié, prêtez-moi  un autre mot pour le définir. Il a réconcilié deux mondes. Utiliser son succès pour confiner un Africain dans le nombrilisme plutôt que reconnaître sa dimension interculturelle est peu honorable.

Pour parvenir à imposer la justice pour tous au moyen de la persuasion d’une posture politique, Mandela a dû passer par la bataille pour certains, les laissés-pour-compte, il n’a jamais abandonné l’idée de la lutte armée. « L’emploi de la force légitime la réaction par la Force et c’est intelligent » disait Malcolm X.  Mandela l’a carrément matérialisé dans son entreprise en ajoutant : « Je retournais les armes de mes propres ennemis contre eux-mêmes ». Il a dû sacrifier sa tranquillité familiale, chose qui lui joue des tours aujourd’hui même pendant ses obsèques, et a d’abord réconcilié les Africains eux-mêmes de diverses souches et donc pas unis. Élevé par un chef qui pensait en faire son successeur sans en être le père il place la valeur de la tradition africaine au centre des chances de sortir vainqueur pour une Afrique du Sud qui au moyen de la réconciliation inventera plus tard inspirés par lui et Desmond Tutu des Concepts comme « Rainbow Nation » et « Ubuntu ». Il est Xhosa mais Luthuli le chef de son parti est Zulu. Il a fédéré autour de lui même les chefs des autres Nations comme Kenneth Kaunda en Zambie qui lui prêtent main forte et le renforcent dans son Combat. Son panafricanisme s’accroit quand il est contraint de quitter le pays et comprend que c’était l’occasion d’aller chercher du renfort avant de revenir porter un assaut virulent aux structures du pouvoir discriminant.

Il voyage en Éthiopie et bien qu’il se rend compte qu’à Addis-Abeba il y avait plus de chèvres dans les rues que d’êtres humains, en rencontrant l’empereur  Hailé Sélassié il est séduit et témoignant de ses yeux  de la fierté avec laquelle défilait l’armée éthiopienne, il comprend mieux ce qui avait fait de cet Etat le symbole pour les Africains surtout d’outre-océan (Rasta Jamaïcains en tête) de la victoire des colonisés sur les colons, du fait d’avoir barré la route au velléités coloniales Italiennes en infligeant a l’armée de Mussolini une cuisante défaite à Adua. Il Commence à mûrir l’esprit qui doit animer les Africains qui n’avaient rien à apprendre des autres. Sélassié Dieu vivant pour certains incarnait le messianisme qui fonda l’Unité Africaine et Mandela s’en nourrit à fond. Il Ajoute un chapitre à sa formation démocratique en remarquant qu’au Mali dans les avions on vendait des poules comme on vendait des arachides pendant que chacun se cherchait un siège. Il a appela ça «Vol démocratique». Il passe par le Ghana, la Sierra Leone, se fait aider financièrement par Sékou Touré qui venait de quitter la zone Franc-CFA, tandis que Senghor dont il ne comprend pas beaucoup l’attitude mais retient qu’au Sénégal il a mis le sénégalais au premier plan et surtout la sénégalaise au même plan que la française, lui permet d’avoir les passeports diplomatiques avec lesquels il peut voyager et se faire entendre. Il étudie dans les détails la guérilla camerounaise qui a vu tomber des têtes comme UM NYOBE, OUANDIÉ OU MOUMIÉ et parfait sa formation militaire au Maroc où s’étaient donné rendez-vous tous le révolutionnaires du continent, de Savimbi a Ngouabi ou Lumumba. C’est en Tunisie qu’il subit littéralement le charme du géant Soldat Noir comme pétrole Sudani qui à son passage pendant un défilé devant le régiment qu’il commandait  fut ovationné par tous, autorités et foule. On disait de lui qu’il avait guerroyé et mis en déroute tout seul une multitude de soldats ennemis. C’était un Héros National en personne. Mandela comprend par la suite que si Sudani très noir de Peau avait captivé son attention en Tunisie un pays d’Arabes c’est parce que lui Mandela Noir se reflétait en Sudani lui aussi Noir, chose qui semblait à lui-même raciste mais tout de suite il en profita pour y trouver un autre message… LE NOIR POUVAIT et DEVAIT ! C’est ce qu’on lui dira en Ouganda : «Vous avez frappé ceux qui dérangent les Noirs en sabotant des lignes de chemin de fer ? IL FAUT ENCORE LES FRAPPER ET ON VOUS AIDERA !»

C’est donc L’Afrique toute entière qui soutient Mandela et un Mandela AFRICANISÉ qui rentre en Afrique du Sud où l’attendaient Chief Luthuli et les autres pour entamer la dernière phase du combat, quitte à se faire arrêter, chose qui arriva définitivement (on pensait) en 1962. Mais il avait été initié et béni par Toute L’Afrique qui ne laissa rien. L ‘OUA ira jusqu’à imposer à tous ses États membres de rompre les relations diplomatiques avec l’Afrique du Sud. Ce fut fait. La seule chance de Yannick Noah de visiter le pays de l’Apartheid et y jouer fut son passeport français. Son pays le Cameroun ne traitait pas avec les racistes et Yannick y comprend vu comment on  le méprise qu’il est Noir. Il ne comprend cependant pas que s’il se trouve en Afrique du Sud malgré le boycott c’est que la France entretient encore des rapports privilégiés avec le régime ségrégationniste de l’apartheid. Mandela quant à lui reste en prison 27 ans dont 18 passés sur l’ile dite « Robben Island » avec le  numéro 46664, qui lui avait été attribué au moment de son incarcération et restera jusqu’à la fin, la façon de l’identifier. Pendant ces 27 ans ses compagnons et lui ont fait preuve d’une robustesse d’esprit hors du commun. Il assure lui-même sa défense et celle de ses amis pendant les procès de Rivonia où il élabore des stratégies qui ridiculisent le pouvoir. Il trouve le temps de passer son Doctorat en droit et de commencer à écrire son livre (Un long chemin vers la liberté publié en 1994 et traduit dans de nombreuses langues.) dont il fait sortir clandestinement les pages du manuscrit. Cela rappelle Malcolm X diplômé en prison qui profitait de toute petite lueur de lumière pour étudier et écrire.

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Les aînés savaient beaucoup de choses  sur Mandela qui n’a pas cessé de faire parler de lui, même prisonnier. Au milieu de années 80, avec l’implication de nouveaux sages européens à l’ONU, sa figure revient sur l’échiquier international au premier plan des sujets à l’ordre du jour. On sent un nouveau vent souffler sur le Monde, Le Rideau de fer s’achemine vers la fin, la guerre froide avec, la démocratisation avance les accords économiques basculent, la crise pointe et il faut associer les opprimés au progrès. Il faut libérer les chefs des révolutionnaires partout et entendre mieux les révolutions. C’est ce qui se passe en Amérique du sud, en Asie comme au Moyen Orient où Arafat n’est plus un terroriste mais un chef charismatique avec qui négocier.  Il est donc judicieux qu’on arrive à mettre l’accent sur l’Afrique où les coups d’Etat et les assassinats Politiques  avaient balayé une génération de trentenaires ou quadragénaires éclairés, en commençant par Lumumba du Congo dont se charge un certain Georges Bush Chef de la CIA. On arrive aux  N ‘Nkrumah du Ghana, Bouganda de la Centrafrique, Sadate d’Egypte, Amilcar Cabral de Guinée Bissau, et par extension, MALCOLM X, LUTHER KING Jr des USA, Samora Machel du Mozambique etc… La jeunesse connaît de nouveaux révolutionnaires car comme dit Fidel Castro, « Un révolutionnaire ne va jamais en vacances et la révolution encore moins ». UN NOUVEAU SYMBOLE EST NÉ POUR L’AFRIQUE en la personne de Thomas Sankara. Son destin va croiser celui de Mandela. On l’assassine en 1987 et cela accentue la recherche de panafricanisme des jeunes Africains surtout du Cameroun où il a fait sa formation d’officier militaire. Nous commencions tous à nous réclamer du combat de Sankara, nous nous intéressons à ce moment à celui qui peut encore fédérer nos âmes de cette façon panafricaine que n’incarnent que les grands. Les peu d’informations que nous avions nous aident. Mandela devient une connaissance du passé de nos ainés, mais un symbole présent pour nous. Nous avions enfin une télévision nationale. Ses images circulent. On admire son look, sa prestance, son élégance sportive, lui qui pendant sa détention a tellement subi d’abus et a changé de physionomie. Les travaux forcés, les pierres qu’il casse à la main et les cellules humides qui l’accueillent ont ruiné sa santé. Nous n’en savions rien. Son image que nous avions était celle de sa splendeur de batailleur.

Ce sont surtout les artistes qui nous impliquent profondément. Essindi Mindja fait un parallèle génial entre le tribalisme au Cameroun et la nécessité d’union pour aller (ce sont ses mots) « chasser ces blancs qui nous dérangent  en Afrique du Sud » au nom de Mandela. Il en  a besoin et l’Afrique avec. Lui, le regretté Essindi est comédien et professeur d’Histoire & Géographie de Lycées et Collèges d’Enseignement secondaire au Cameroun. Mais c’est une jeune chanteuse, une choriste de Manu Dibango, devenue soliste et guitariste de charme qui attire mon attention sur le cas Mandela avec une chanson en Anglais qui sublime son combat. KOKO ATEBA dans une émission télé « Tête d’Affiche » qui commençait le jeudi à 18 heures s’entretient avec Rémi Minko Mba et dit des choses dures sur elle-même qui passent en second plan quand elle égraine des notes en grinçant sur sa guitare, fond en chanson parlant du héros d’Afrique en passe de devenir notre nouvelle obsession et une icône mondiale atemporelle. Elle parle de ce Monsieur et dit de lui qu’il n’abandonnera Jamais. Notre curiosité augmente.  Nos consciences s’éveillent et suivent la Militante Camerounaise dans son œuvre de sensibilisation. Il y en aura d’autres. L’année d’avant La Princesse Dika Akwa avait fait pareil avec Cheikh Anta Diop tout de suite après son décès. Foly Dirane nous fait comprendre pendant son émission « Cocktail aux Décibels » qu’un jour la musique viendrait à bout de l’apartheid. Il présentait le Rasta Reggaeman Camerounais fraichement débarqué de Côte D’Ivoire ICE T COOL… Puis SAM FAN THOMAS produira Un MAKASSI Sur le même thème qui lui donnera notoriété continentale. Je me souviens des réunionnaises en Allemagne qui tombèrent amoureuse du Cameroun et des Camerounais rien que pour cette chanson, un Hommage á un Modèle interprété par un artiste talentueux (Guitariste, Chanteur, Danseur, Footballeur, Couturier)… Tamne Pius ne sera pas en reste. Le ton est donné. Le camerounais est intéressé et conscient des enjeux qui mettent l’Afrique sur un possible piédestal, celui d’un héros libéré et guide d’une nouvelle vision progressiste. Le Cameroun avait accordé l’asile politique pendant les années sanglantes de l’apartheid à l’artiste chanteuse et activiste Miriam Makeba décédée à Castel Volturno en Italie le 9 novembre 2008.. L’art se nourrit des moyens techniques que sont les medias pour sa diffusion. Si le combat de Mandela est rentré dans nos chairs et dans notre quotidien c’est aussi parce que les Journaux et l’information médiatisée commençaient à devenir des concurrents sérieux des livres surtout d’Histoire parfois cruellement et coupablement vides de regards introspectifs ou de point de vue africains ou simplement d’Histoire Africaine. Qu’importe. On pouvait combler ce vide du passé digne avec les pages que la dignité d’Un Homme s’apprêtait à écrire pour toutes les annales du Monde. Les journaux et media se chargeant de faire filtrer ce qu’on a su après le 11 février 1990 qu’il se tramait dans les coulisses. Plus la pression pour le Gouvernement Sud-Africain montait, plus l’attente devenait insoutenable et plus les initiatives pour la libération de Mandela se multipliaient et plus ça remplissait notre quotidien. Cela était dû au fait que dans sa prison ça mijotait chaud et vif.

Le chef de service Barnard approche Mandela pour négocier. Ils n’ont pas le choix mais veulent savoir s’il abandonnera la lutte armée. Pour cette raison, avant ces années 80 de grands changements, pendant que Michael Jackson devenait Blanc, Sankara devenait Mythe, L’Afrique préparait le retour du Multipartisme et Mandela s‘apprêtait à passer des étables aux étoiles du firmament… Mandela rencontre Botha et l’impressionne parce que pendant sa détention il a côtoyé de jeunes Africains comme ce professeur d’Afrikaner et de Hollandais qui lui a dit : « parler la langue de l’adversaire te donne un avantage ». Mandela s’adresse donc au Président en Afrikaner qu’il a appris en prison. Il rejette la proposition de droit de veto qu’on veut donner aux Blancs pour négocier sa libération. Arrivé aux affaires, De Klerk souhaite aller Vite. Plus tard, l’ayant rencontré, Mandela dira qu’il avait senti n’avoir pas le choix et était plus mû par l’idée d’entrer lui aussi dans l’Histoire… MANDELA EST DEVENU UNE MINE D’OR… Le toucher et l’avoir comme interlocuteur ou avoir son nom dans son histoire personnelle vaut son pesant de métal précieux. De Klerk qui n’était pas un progressiste abouti (mais qui je crois le deviendra) le sent et l’interprète politiquement de façon magistrale.

On avait annoncé la libération de Mandela pour le 11 février 1990, 7 jours plus tôt… nous qui déjà à la Mort de Sankara avions imposé des cours de politique contemporaine que nous appelions « Actualité » à Nos professeurs d’Histoire-Géographie et Instruction Civique voulûmes à nouveau que  le cas Mandela remplaçât pour nous ces cours malgré les promesses des profs de nous faire échouer aux examens de fin d’année. Ce danger n’existait pas car nous n’étions qu’au deuxième trimestre. On ignorait alors que la guerre qui menaçait d’éclater dans le Golfe persique et qui éclatera finalement le 2 Août allait par la suite occuper nos pensées au troisième trimestre pour le grand désarroi de nos enseignants à qui nous enlevions la possibilité de débiter les cours qu’ils avaient préparé. La Libération de Mandela que tout le monde prévoyait en Mondovision (chose qui a été non sans peine pour la police qui avait prévu d’en assurer la haute sécurité) ajoutait de l’enthousiasme à notre innocence d’enfants et de jeunes qui nous apprêtions pendant toute cette semaine-là à prendre à deux mains toute la liberté que notre pays nous donne annuellement de préparer à notre mesure en bénéficiant bien sûr de la collaboration de nos encadreurs, la fête qui nous est consacrée. C’était la semaine de la jeunesse, qui culminait avec la fête de la jeunesse elle-même et fortuitement F.W. De Klerk nous donnait une semaine pour nous déployer en fantaisie. Le thème était évident : Nos looks pendant le défilé et nos chants rendaient aussi hommage à côté de notre pays ou son président à Nelson Mandela. Heureusement que les informations le donnaient pour libre pas avant 14.h. On aurait donc eu le temps de défiler devant les autorités et de voir la fantasia des cavaliers du Lamido nous délecter de leurs belles chorégraphies avant d’aller, une fois consommés nos amuse-gueules d’après défilé et répondu présents au déjeuner familial suivre l’événement du siècle en direct. Pourtant L’après-midi du 11 Février comme celui de la fête du 20 mai (Fêter Nationale du Cameroun) d’ordinaire nous gâte par la variété des évènements récréatifs, culturels et les loisirs qu’il offre, sans oublier que pour un adolescent c’est le Day-Off de rêve qu’il a pour soigner ses amourettes. Généralement à N’Gaoundéré le clou de l’après-midi, la rencontre où on se donnait rendez-vous avec amies et copines c’était le stade avant le cinéma. Cet après-midi-là, comme souvent le stade avait commencé a recevoir du monde vers midi car personne n’aime non plus rater la finale du championnat de football des différents établissements scolaires. On ne pouvait surtout ne pas assister à l’affiche la plus classique. Le Collège de Mazenod, Notre établissement fidèle au top five des Établissement scolaires de la nation qui offrent le meilleur encadrement et les meilleurs résultats et le Lycée de la ville que nous définissions par dérision « Chine Populaire ». Nous n’avions pas le bénéfice des écrans géants à l’époque mais l’inventive Camerounaise veillait au grain. On avait d’accord rempli le stade mais chacun avait déjà stratégiquement ciblé une des cours des maisons alentour pour, une fois le signal donné courir voir Mandela « Revenir à la vie après 27 ans » pendant lesquels il a incarné le combat de nous tous. Le Camerounais de ces années-là n’était pas individualiste, du moins son égoïsme ne se prononçait surtout pas pour un téléviseur qui n’était pas à la portée de tous. On avait par endroit installé le petit écran devant la cour. Aliou Touré a bien pardonné que pendant quelques minutes je ne le voie pas jouer pour me fossiliser devant le téléviseur de chez Djiemeni Josiane et vivre le miracle. 14h44 l’incroyable se produit et mon idiotie de gamin ne comprit pas comment le jeune et prestant combattant auquel nous voulions ressembler en nous traçant la raie au milieu des cheveux sortait sous la peau d’un Monsieur visiblement vigoureux mais aux cheveux Poivre-Sel qu’on n’aurait pas tout de suite reconnu  si ce n’était parce que sa Compagne, épouse combattante et lieutenant de vie lui tenait la main ferme. WINNIE ET NELSON, toujours amoureux et finalement libres de nous divertir avec de la romance. On vit Plus tard l’archevêque Desmond Tutu danser sur Balcon… Le Monde faisait connaissance avec le vieillissant Mandela qui ce jour-là aussi avait commencé par sa culture physique avant de s’habiller pour sa libération. 73 ans… Il faut le faire. Il a vaincu la torture et l’injustice. À partir de ce moment, l’image Mandela a occupé nos journaux nos radios et nos écrans avec une constance jamais vue auparavant. On aurait dit que le monde était à ses pieds. Je voulus penser qu’il portait bonheur aussi à mon pays. Le parti au pouvoir nous avait fait marcher contre le Multipartisme anticipé. Le Congrès de Yaoundé avait été un succès et pendant que Mandela se promenait dans le globe pour alimenter tous de sa présence bénéfique, l’équipe Nationale de Football de Mon pays faisait des miracles pendant la Coupe du Monde en Italie avec notre demi-dieu, Notre Mandela Local, Notre vétéran capable Roger Milla en Vedette.

On ne voyait que du Mandela partout et ça ne gênait personne.  Johnny Clegg « le Zulu blanc » Sud-Africain et son groupe multiracial Savuka remettaient en chanson à la Jeunesse le Mandela qu’elle n’a pas connu. Le Groupe a cappella Noir Sud-Africain Ladysmith Black Mambazo et les Simple Minds au mythique concert de Wembley qui a rassemblé plus de spectateurs qu’une Finale de Coupe du Monde ont canalisé notre apathie en nous donnant des frissons avec leur musique et surtout leurs contenus évocateurs. Je  quittai le pays cette la même année pendant la coupe du monde, sans même attendre les résultats de mes examens. À Berlin l’euphorie Mandela se mêlait avec la joie des retrouvailles des familles allemandes qui fêtaient une réunification après une douloureuse séparation durée 45 ans. Pendant qu’on cassait les reliques de mur pour en emporter des morceaux à la maison on était soi-même star car tout le monde nous posait des questions sur Mandela et les lions Indomptables. Je faisais cadeau de mes maillots du Cameroun même à des inconnus. Mandela valait plus. J’ai vu des gens pleurer à chaque fois qu’il apparaissait  à la télé. Déjà avant de quitter le Cameroun j’avais vécu sans m’empêcher d’avoir la chair de poule sa rencontre émouvante avec de jeunes filles Sud-Africaines, membres d’une compagnie théâtrale  en visite à Berlin. Je crois me souvenir que pendant que les plus fortes ne contenaient pas leurs larmes, certaines s’étaient évanouies. Le personnage drainait des foules à Londres et partout où il passait. Il était aussi devenu un moyen pour les politiciens du Monde de se relancer. Margaret Thatcher pourtant hostile à sa libération l’accueillit comme un héros et le traita comme un fils en lui disant « Couvrez-vous, il fait froid à Londres. Le Monde a besoin de vous en santé»… J’ai suivi depuis cet instant les traces de Mandela pendant de années, déterminé selon moi aussi à entrer dans la cour des grands et à le rencontrer.

L’occasion me fut donnée le 14 Mai 1996, 6 ans après sa libération et à la fin de son mandat présidentiel quand il visita le Bundestag en Allemagne et y fit un discours mémorable. Entretemps j’étais devenu étudiant en Italie mais au bout de 3 années la poursuite de mon parcours me reconduit Allemagne. À la sortie du parlement à Bad Godersberg parmi les innombrables diplomates d’Afrique et d’ailleurs, parmi les politiciens Allemands et sans forcer le protocole, sans contrevenir aux normes de sécurité, tellement l’Homme était ouvert, je le retrouvai devant moi en train de sourire et de me tendre la main en disant à moi pas très à ma place avec mes dreadlocks, mon ensemble jeans à la mode déchiré par endroit, blouson comme pantalon, chapeau floqué MALCOLM X et Lunettes à la Spike Lee « how are you ? » j’étais pris au piège de son immensité. Je ne sus quoi dire ni quoi faire. Cet instant qui en réalité n’aura duré que quelques secondes fut et est encore l’éternité pendant laquelle mon exubérance s’assoupit et prit un coup terrible. Non, Je n’ai rien dit ni rien répondu au Divin Nelson Mandela. Ma main a été trop lourde pour se lever, aller à la rencontre de la sienne et la lui serrer. Plus tard j’ai revu la signification du mot « tétanisé ». Je l’ai vécue en plein! Lui ne pouvait pas attendre. Le protocole l’avait conduit vers des enfants Allemands qui eux plus inconscients que moi avaient pu ! Ils ont pu ce qui ne me fut pas possible. Ils l’ont salué. Une fois mes sens repris je lui ai couru après  et tout ce que j’ai pu faire c’est cette photo où il m’a encore adressé un sourire, cette photo dont j’ai conservé le négatif et cette photo que j’ai multipliée et expédiée à tous ceux qui me sont chers, cette photo que j’ai fait agrandir, Mandela qui me sourit de loin. Le même soir j’ai appelé au Cameroun et en Italie pour le raconter d’abord à mon Père et le narguer en lui disant « J’ai fait pour une fois ce que tu n’as pas fait… J’ai rencontré un mythe vivant … Qui ? Mandela… Tu l’as salué ? » J’ai raccroché. Pareil avec mes amis en Italie, Demba Diallo du Mali, Sassou du Tchad et Tous les Camerounais. Je crois avoir encore la photo agrandie dans note maison familiale à N’Gaoundéré au Cameroun. La mienne en Italie et le négatif aussi ont disparu avec le tremblement de terre qui a emporté mes 17 ans d’histoire en 32 secondes le 06 avril 2009.

Je ne me suis pourtant pas arrêté là… J’ai poursuivi Mandela où je pouvais puisque je voyage aussi beaucoup. L’Afrique Du Sud est parmi les pays où ma famille s’est établie, celui que Ma Famille a occupé de la façon la plus massive. L’occasion pour finalement y passer beaucoup de temps fut pour moi la Coupe du Monde de Football qui faisait finalement étape en Afrique en 2010. Nelson Mandela avait été l’artisan de la concrétisation de ce projet-rêve… Nous attendions ardemment que les équipes africaines y brillent de plein feu et surtout que nos Lions Indomptables arrivent au bout de la compétition. La déception de ne pas voir mes Lions traverser le premier tour et celle de voir les équipes Africaines tomber les unes après les autres jusqu’à la rocambolesque élimination du Ghana en quart de finale n’a cependant pas gâté ma Fête. Arrivé avec mon compatriote et exemple JP ESSO avec qui je me suis déjà retrouvé dans 4 pays de la planète au nom du Football camerounais j’ai vécu de moments incomparablement heureux en Afrique Du Sud. À la  joie de passer du temps avec tous mes frères et cousins s’est ajoutée l’expérience de la rencontre du Monde et des gens de tous les horizons. J’ai surtout savouré le bonheur de me confondre en Afrique Du Sud, devenant moi aussi un morceau de puzzle de cette Nation arc-en-ciel, laboratoire humain et naturel à ciel ouvert dans tous les sens. Une Expérience enrichissante comme peu d’autres. Je n’ai pas renoncé à faire mon travail d’Anthropologue que je me suis inventé. J’ai visité toutes les facettes de L’Afrique Du Sud que j’ai pues. J’ai vu de ses immenses Parcs Nationaux aux ghettos légendaires, au point de rencontre des deux océans (Indien et Pacifique) au cap, des rites de passage dans les villages aux  festivals tribaux en pleine capitale. J’y ai rencontré des amis que je ne voyais pas depuis 17 ans. Ayant ratissé Soweto à la recherche des témoignages possibles, J’ai fini par aller perturber une journée professionnelle du Président de la République Lui-même au Palais « Union-Building » mais il n’avait pas assez de temps pour moi. Mon plan secret était de rencontrer Nelson Mandela. Je l’avais loupé au concert d’ouverture à la fin duquel malheureusement il perdit dans un accident une de ses petites-filles. J’ai toqué à la villa de Winnie. Elle a demandé à ses collaborateurs de m’accorder le temps qu’il me fallait pour mes questions mais ne m’a pas expliqué la stratégie pour voir Nelson qu’elle rencontre quand elle le désire, chose que l’actuelle compagne de Nelson Graça Machel autorise avec grande dignité. J’ai absenté L’Archevêque Desmond Tutu hors secteur au moment de mon intrusion. J’ai attendu que Mandela se manifeste dans le restaurant qui appartient à sa famille. J’ai veillé devant sa maison de SOWETO. J’y ai passé un après-midi qui m’a permis de figurer dans la vidéo d’un Artiste de Hip Hop qui tournait juste en face, mais rien… À défaut de rencontrer la légende vivante, un Matin à Cape Town j’ai pris peu après 8 heures le bateau pour une Visite guidée a Robben Island. Une seule personne dans l’histoire a pu s’échapper de cette sinistre île de la mort. Il s’agit de Khoikhoi encore appelé Autshumato (mais les Sud-Africains le connaissent plutôt surtout comme Harry, die strandlooper.). C’était un interprète qui travaillait pour le compte des Hollandais au XVIIème siècle. Il s’enfuit à la nage en 1659, à sa deuxième tentative.

J’ai marché où Mandela a subi le pires humiliations. Chaque pas, chaque mur, chaque pierre avait un Histoire, celle du Dr Ahmed Kathrada, celle de Walter Sisulu, celle de Govan Mbeki, celle de Raymond Mhlaba Celle de Andrew Mlangeni, celle de Elias Motsoaledi, celle de Billy Nair, celle de Sonny Venkatrathnam, compagnon de prison de MADIBA  qui nous a raconté des souvenirs à geler le sang. Il m’a permis de me prendre en photo avec lui, il m’a accompagné dans la cellule de Madiba, là même où le Président Obama s’est recueilli récemment, il m’a fait asseoir sur le lit de Madiba, le temps de pleurer et méditer. Il m’a consolé et dit « It’s Over now » c’est fini, pense positif. Comme par miracle j’ai rencontré ce matin toujours sur l’île sans l’avoir programmé trois Camarades de classe du temps de mes études sur la campus de la « University of Miami ». Elles, deux blanches et une Afro-Américaine m’ont confirmé la puissante signification que ça avait de voir Mandela figurer en vrai à la fin du Film de Spike Lee « MALCOLM X » et prononcer cette Phrase « By any means Necessary » devant des enfants qui tour à tour se levèrent et dirent « I’m Malcolm X »,  Je suis Malcolm X. J’ai vu ce lien spirituel et mystique qui lie toutes les personnes Africaines d’origine de par le Monde se matérialiser en la personne de Madiba Mandela dont on sentait incroyablement la présence et l’énergie en ces lieux où tout parle de ses 18 ans de galère et grande ténacité. J’ai compris qu’il y avait un message d’unité et de paix. J’ai compris que ce géant parmi les Leaders Africains avait en lui la verve qui devrait animer tous ses pairs du continent et je me suis posé la question « WHAT IF ». Que ce serait-il passé si « par tous les moyens nécessaires » eux aussi bravant l’embargo ne l’avaient pas soutenu dans sa résistance musclée ? Je le dis en pensant au colonel Muhammar Ghedaffi qui a financé l ‘ANC le mouvement politique de Nelson Mandela même pendant que le Monde ne s’y intéressait pas suffisamment. Je me souviens que Le divin Madiba l’a appelé solennellement  « MY GOOD FRIEND » (mon Bon Ami), mots qui dans la bouche d’un sage signifient beaucoup. Je me suis senti frustré quand plus tard en racontant mes sensations aux jeunes Sud-Africains j’ai eu des réponses comme « Cesse d’idolâtrer u banal Être humain qui est aujourd’hui sénile n’a pas tous ses sens et est devenu gênant, sans même changer grand-chose à notre pauvreté ». Ma frustration double et j’espère qu’ils se rendront compte que quoiqu’on dise Mandela pour le monde, ce colosse planétaire mérite que le Monde entier s’arrête pour lui.

Maintenant que la mairie de Paris va je crois répéter l’exposition qu’elle lui avait  consacrée en juin 2013, encore une Exposition que vous pourrez visiter gratuitement ne serait-ce que pour vous rendre compte du Rôle de la France dans le destin de l’Afrique Du Sud et voir ses présidents se pavaner joyeux tour à tour aux Cotés de Mandela Libre, Maintenant que ses messages ont encore plus de sens, il va nous a quittés, on le sait mais on veut exorciser ce destin inévitable lui permettre de passer un mois ? Un jour ? Une semaine ? Une heure ? Encore parmi nous comme si ça le rendait plus vivant que jamais, comme si ça nous rassurait et comme s’il n’avait pas droit au repos. Moi, je continue à espérer que je le reverrai et aurait ainsi l’occasion de me rendre compte que je suis finalement adulte mais ai-je besoin de le revoir ? Mon professeur de thèse un Italien qui a été le premier à définir Mandela comme « Le politicien le plus illuminé de notre ère » a eu un tel rapport amoureux avec la terre d’Afrique qu’il a déménagé en Afrique Du Sud. Lui aussi a rencontré Mandela et comme moi son élève il a eu le choc de ne pas se sentir à la hauteur. Il m’a révélé ce qui nous est arrivé : « Quand tu rencontres une icône comme Mandela tout ce que tu peux faire et dire risque d’être Banal ! »

Dieu s’en va. Il nous manquera. Il ne nous abandonnera pas pour autant car comme ça arrive pour tout Seigneur, notre Culture Africaine aime croire que comme tout Ancêtre il sera là dans le vent, l’eau, le feu, le bois et la terre pour nous accompagner et intercéder pour nous chaque fois qu’il saura que même sans l’invoquer nous aurons  besoin de lui…

MANDELA EST MORT ? VIVE MANDELA… AMANDLA… NGAWETU ! QUE DIEU BÉNISSE L’AFRIQUE « nkosisikeleli Africa… »

Mougoué Mathias LiønKïng 


Journée internationale de la personne handicapée au Cameroun: les gesticulations politiques

Afin de favoriser l’intégration et l’accès à la vie économique, sociale et politique des personnes handicapées, une Journée Internationale des Personnes Handicapées à été proclamée, en 1992, par les Nations Unies, à la date du 3 décembre. Cette journée mondiale est par ailleurs l’occasion idéale de réaffirmer certains principes de base, trop souvent oubliés: « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ». Le respect de cette dignité due à chaque personne, valide ou non, implique la reconnaissance de droits fondamentaux comme l’éducation ou l’accès au travail. Il est important d’insister sur ces deux domaines compte tenu du fait que le souci principal pour toutes les personnes handicapées est de se libérer du joug infernal de la dépendance. Seuls, l’éducation et le travail peuvent donc permettre, à toutes personnes souffrant d’un handicap, à être indépendant et à se sentir utile pour servir son pays comme tout citoyen à part entière. La bonne organisation de ces deux domaines est donc une condition sine quo non pour que cette catégorie de personnes ne se sente pas marginaliser, discriminer ou stigmatiser. L’éducation et l’accès à l’emploi sont au coeur des enjeux de développement et de l’épanouissement de cette couche sociale minoritaires, fragile et fragilisée. Sur ces deux domaines précisément, il faut le dire de vive voix, les personnes en situation de handicap ne sont pas les bienvenues au Cameroun. Pour ne pas faire un récit volumineux sur la condition de la personne handicapée au Cameroun, j’ai choisi ici de mettre l’accent sur le dernier acte gouvernemental qui avait suscité un débat en son temps et qui reste encore d’actualité.

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Sit-in devant l’entrée du Premier Ministre le 07 Novembre 2011

Emploi: Le recrutement spécial de 25.000 jeunes diplômés dans la fonction publique

Dans son discours traditionnel à la jeunesse le 10 février 2010, le président de la République Paul Biya annonce le recrutement spécial de 25.000 jeunes diplômés dans la fonction publique pour juguler le chômage des jeunes. Ce discours avait fait couler beaucoup d’encre et de salive quant à l’opportunité de ce recrutement et aussi aux critiques selon lesquelles le recrutement des jeunes chômeurs à la fonction publique est une solution facile. La priorité devrait être le développement et l’assainissement du tissu économique pour inciter et susciter l’investissement privé. Malgré tout, le gouvernement de Paul Biya a décidé d’aller jusqu’au bout de sa logique et le 09 mars 2011, l’avis de recrutement a été lancé. L’affluence a été tel que les personnes en situation de handicap ont saisi l’occasion pour faire entendre leur voix. C’était alors une occasion en or pour enfin trouver de quoi occuper leur quotidien et arrêter d’être à la charge de leur famille et des amis. Le secteur privé étant trop complexe, l’Etat est considéré comme le sauveur, le bon samaritain. C’était sans compter le cynisme de ces fonctionnaires tribalistes et corrompus jusqu’à la moelle  épinière. En effet, c’est comme si tout était fait pour ne pas respecter la loi d’avril 2010 sur la protection des personnes handicapées qu’ils ont eux-mêmes mis en place. Les leaders des associations conduit par le GIC-HANDIC (Groupement Inter-Communautaire du Handicap), comme par intuition, se lancent dans une sorte de lobby et de pression pour attirer les fonctionnaires chargés du recrutement (Premier Ministère et Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative-MINFOPRA) à travers des lettres de mise en garde contre le non respect de la loi; mais aussi à travers les communiqués et des appels pour inciter des personnes en situation de handicap à déposer leur dossier de candidature.

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Handicapé manifestant du 07 Décembre 2011

La loi no 2010/002 du 13 avril 2010 portant protection et promotion des personnes handicapées

Comme beaucoup l’avait prédit, à partir du mois d’août 2011, les voyous de fonctionnaires ont donc publiés les listes des présélectionnés. Il fallait attendre que la publication de toutes les listes soit effective pour faire le bilan. C’est donc le 30 octobre 2011 que tout est bouclé et il est avéré que dans ces listes, seulement 50 jeunes diplômés handicapés ont été retenus sur un potentiel de 726 dossiers de jeunes diplômés de handicapés déposés. L’indignation et la frustration gagnent les rangs. Comme un seul homme, le 07 novembre 2011, une centaine de personnes handicapées, venant de toutes les régions du pays, y compris les recrues, prennent la direction de Yaoundé et assiègent le Premier Ministère qui assure l’étude technique des dossiers. L’entrée du Premier Ministre est noire de monde: c’est le sit-in. L’objectif est de perturber le passage du maître des lieux. Immédiatement, le secrétaire général du Premier Ministère consent à recevoir quelques quatre personnes pour prendre la doléance des personnes handicapées. Il a été démontré que la commission nationale de recrutement n’a pas tenu compte de l’approche handicap comme le stipule la loi dans tous les recrutements au Cameroun. En effet, la loi précise « qu’à compétence égale, la priorité de recrutement est accordée à la personne handicapée ». Cette loi va plus loin que la loi n° 83/013 du 21 juillet 1983 relative à la protection des personnes handicapées qui prévoit un quota de 10% pour les personnes handicapées dans les recrutements massifs pour les emplois publics et privés. Le chef de séant a reconnu l’erreur et a promis d’y remédier. Promesse a été donné de réexaminer les dossiers de toutes les personnes handicapées. Une conférence de presse a même été tenue le 09 novembre 2011 pour réaffirmer cette nécessité de donner aux personnes handicapées ce dont ils ont droit. Le sit-in est donc suspension pour attendre une autre publication.

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La grève de la faim du 30 Décembre 2011 au 7 Janvier 2012 au siège du droit de l’homme d’Afrique centrale et en face de l’ambassade des USA au quartier du Golf à Yaoundé

C’est le 09 décembre 2011 qu’intervient les listes dites « additives » qui, heureusement, a rectifié le tir en passant de 50 à 457 jeunes diplômés handicapés recrues sur un total de 726 dossiers, dont 269 dossiers rejetés. Ces chiffres ont été communiqués à l’association COMICODI qui souhaitait comprendre les raisons de la colère de ces personnes qui ne cessaient de manifester leur colère malgré la publication de ces listes additives. Une grève de la faim a été organisé par quelques mécontents pendant neuf jours, du 30 décembre 2011 au 7 janvier 2012 devant le siège de la représentation régionale des droits de l’homme pour l’Afrique centrale. Les raisons de ces rejets sont toutes invraisemblablement incompréhensibles. Il est reproché aux personnes handicapées dont les dossiers ont été rejetés leur « incompatibilité avec le poste de travail » qui est tout de même une violation des textes qui parlent plutôt de l' »l’adaptation du poste de travail ». Les décideurs cherchent plutôt la compatibilité du handicap de la personne au poste de travail à pourvoir, ce qui est une malhonnêteté intellectuelle. Ce qui réduit considérablement les chances de cette catégorie, dans un contexte où tout est fait sans tenir compte de l’approche handicap. C’est donc cela qui est le véritable frein à l’emploi des personnes handicapées au Cameroun.

Le 03 décembre sert donc à quoi?

Pour être sincère, la journée internationale des personnes handicapées ne servirait à rien si dans toutes politiques de gestion de la cité la dimension handicapé tiendrait lieu de subsidiarité. Les discours selon lesquels « les personnes handicapées savent même faire quoi? » sont encore dans les subconscients de ces fonctionnaires en mal de probité intellectuelle. Ces discours ont tendance à voir en la personne handicapée comme un éternel nécessiteux, une personnes encombrante, un éternel consommateur qui ne s’aurait acquérir une indépendance financière quelconque. Si c’est l’Etat qui est sensé être le protecteur de ces couches si fragiles, comment comprendre alors ce genre de discours de la part même de nos fonctionnaires? Devons-nous comprendre qu’au Cameroun, les personnes handicapées n’ont plus aucun protecteur malgré la clarté de la loi qui exige leur protection?

Cette 22ème journée donc le thème s’intitule: « Briser les barrières, ouvrir les portes – Vers une société inclusive et un développement accessible à tous » est fort évocateur sur la place qu’occupe les personnes en situation de handicap dans notre société. Les barrières ne peuvent se briser et les portes ne peuvent s’ouvrir que si l’on a en face des interlocuteurs qui font preuve de loyauté et d’intégrité pour que le « développement soit accessible à tous« . Comment faire dans ces conditions de clochardisation et de stigmatisation tout azimut? La seule solution, évidemment, reste la débrouillardise! Beaucoup parmi ces personnes handicapées s’en sortent très bien. Mais, le hic est que leur réussite cache mal ce climat délétère de la condition de vie pas du tout enviable de la majorité.

La seule astuce qu’on doit conseiller à toutes personnes en situation de handicap, c’est d’exister sans attendre une assistance quelconque qui viendrait de l’Etat. Il ne reste qu’à se surpasser, à montrer de quoi on est capable, à donner le meilleurs de soi malgré les difficultés. Je suis conscient que ce n’est pas facile. Ce n’est que par l’effort personnel que la réussite est garantie. Au moins là, on est sûr qu’on ne doit rien à sa patrie que les personnes handicapées sont prêtes à servir qui elles veulent.

TKC_YVES


Cameroun: NGONDO 2013 et le message des ancêtres au peuple Sawa

NGONGO 2013 vient de voir son apothéose ce dimanche 1er décembre. L’une des articulations la plus spectaculaire et la plus marquante, c’est la « Messe de l’eau ». C’est le point focal de la cérémonie et c’est aussi elle qui clôture toute la semaine du NGONDO de chaque année. La cérémonie de la « Messe de l’eau » est la plus courue du public de la capitale économique du Cameroun qu’est Douala. Il faut rappeler que le NGONDO est une tradition du peuple Sawa qui célèbre la culture et c’est l’occasion pour ce peuple de se retrouver pour célébrer l’art vivant et alerter le monde sur une question d’actualité, sur la sauvegarde et la pérennité de la tradition Sawa.

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La cérémonie de la « Messe de l’eau » a eu lieu généralement un dimanche. Elle marque la clôture des activités du NGONDO et c’est la raison pour laquelle sont toujours associées les personnalité de la ville, et même du pays, qui viennent honorer la tradition par leur présence. Danses, luttes traditionnelles, Election de Miss Ngondo, musique, gastronomie et bien d’autres merveilles qui meublent la semaine du NGONDO sont des curiosités qui ne font pas courir le public comme celle de la « Messe de l’eau ». Celle-ci représente le coeur de la tradition et c’est au cours de cette cérémonie qu’un message venu de l’eau sera délivré au peuple Sawa.

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En effet, la « Messe de l’eau » est précédée de la cérémonie d’intronisation du nouveau président du NGONDO qui aura un mandat d’un an pour diriger son peuple en lui montrant la voie de la sagesse. Cette sagesse est l’oeuvre des ancêtres venu de l’eau. Un initié est envoyé au fond du fleuve (il plonge en profondeur) avec une calebasse ou généralement un panier pour y récupérer le message délivré par les ancêtres destiné au peuple Sawa. Cette tradition a été respecté cette année et le président en exercice nouvellement installé est considéré comme celui qui aura la lourde charge d’amener son peuple à suivre les conseils des ancêtres. Le message de cette année est tout de même révélateur d’un constat qui appelle à une réflexion urgente.

Message: « Le peuple Sawa doit faire beaucoup d’enfants »

C’est en substance le message qui a été contenu dans le panier que nous a apporté le « facteur traditionnel ». Personnellement, j’ai un peu méditer sur cette nouvelle trouvaille de nos ancêtres Sawa. Du coup, je me rappelle que l’Occident a une population vieillissante, et que chez nous, le planning familial issu d’une politique de gestion rationnelle des naissance face à la crise économique et à une pauvreté criarde des familles, sont d’actualité. Je me suis rappelé aussi que l’Afrique, continent assez vaste que l’Europe a une natalité qui baisse de temps en temps malgré la vigueur de sa jeunesse et, a, par conséquent, besoin encore d’âmes. Les arguments de pauvreté peuvent-ils à eux tous seuls justifier la limitation des naissances de nos frères et soeurs Sawa? Difficile de le dire péremptoirement. Faut-il encore chercher à comprendre pourquoi des personnes aussi nanties puissent aussi limiter leurs naissances? Pour d’autres, le mimétisme des Sawa est vite trouvé comme argument. En fait, il s’est agit pour ce peuple que faire beaucoup d’enfants est synonyme « d’envahissement » de « désordre » si je peux me permettre les termes. Le nombre d’enfants, par intuition, était aussi un indice de pauvreté. Plus on a beaucoup d’enfants, plus on est pauvre. Le nombre d’enfants n’a jamais été démontré comme la cause de la pauvreté ou de la richesse d’une famille. Curieusement, la raison principale avancée par les tenants de la théorie du planning familial est que pauvreté et nombre d’enfants sont liés. Il faut donc dire que cette limitation de naissance pourrait être la cause du sous-peuplement et de la non représentativité, en terme de démographie, de certains groupements ethniques.

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Quelle mouche a donc piqué nos ancêtres pour les amener à comprendre que la force et le leadership d’un peuple sont aussi fonction du nombre d’âmes, après tant d’années et tous ces temps perdus qui ont donné du crédit à ces théories importées de planning familial? L’Afrique est donc surpeuplée pour prétendre à la limitation de ses naissances? Avec plus de 30 millions de Km², et une population de plus de 1 milliards, le continent en a-t-il encore besoin. Manifestement, oui. Peut-on penser du message de nos ancêtres Sawa! Il faut dire que la démographie est un enjeux politique qui est loin d’être un jeu d’enfants. Depuis 1970, la proportion de jeunes de moins de 15 ans était de 38 à 43%. Sous de l’effet du planning familial, cette proportion est à la baisse. Les prévisions nous font voir que de 1990 à 2025, la moyenne passera de 6 à 4 enfants par femme. Ainsi, à titre d’exemple, l’Afrique du Nord passera de 43 à 25% de taux de jeunes de moins de 15 ans. L’augmentation de la courbe de moins de 15 ans est une preuve de la forte natalité. La baisse de la courbe de cette couche est donc inquiétante.

Malgré tout, l’Afrique est et restera le continent de la jeunesse. Jusqu’en 1950, l’Afrique, l’Amérique Latine et l’Europe étaient coude à coude avec une estimation de 40 à 43% que cette couche de la population représentait (de moins de 15 ans). Ce n’est qu’à partir de cette date que chacun de ces trois continents vont voir leurs destins divergents. Dès 1990, les africains de moins de 15 ans représentent 44% contre 35% pour l’Amérique Latine. En 2025, ces proportions vont baisser et représenteront 34% pour l’Afrique et 26% pour l’Amérique Latine, alors que l’Europe n’enregistrera que 16% de jeunes de moins de 15 ans. Comme analyse, ces hypothèses sur la perspective peuvent être remises en question par des événements nouveaux, des évolutions différentes. Il est donc avéré que le SIDA et le paludisme, les guerres de plus en plus répandues, les famines, l’absence d’infrastructures, la condition des femmes,  aient un effets désastreux sur l’évolution de la natalité.

Voilà donc ainsi dévoilé et analysé à notre manière, ce message de nos ancêtres adressé, non pas seulement au peuple Sawa premiers concernés, mais à tout le peuple africain. Comme pour dire que la force et la puissance d’un peuple peut aussi se démontrer par le nombre de ses âmes. L’infériorité numérique de ce peuple dans son propre aire géographique est donc mise sur la table pour relancer le débat du planning familial.

Jalatane o Mbale (Traduction: Communion dans la sincérité).

Vive la Messe de l’eau!

TKC_YVES


Un navire de guerre français au port de Douala : ingérence

La France contrôle son précarré par un positionnement stratégique dans le golfe de Guinée. Selon l’état-major des armées, « Un bâtiment de la marine nationale, le BPC Dixmude, avec à son bord quelque 350 hommes et une centaine de véhicules, est arrivé jeudi dans le port de Douala (Cameroun), au moment où la France s’apprête à intervenir en Centrafrique » a indiqué le journal en ligne www.237online.com. La source confirme que le navire restera sur place à Douala et que « cela fait partie des mesures conservatoires que les armées françaises sont en train de prendre, compte tenu de la situation en République centrafricaine ».

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Un petit détour dans les forums de discussion, les commentaires des Camerounais fusent de toute part et le premier qui a suscité mon attention est celui qui met en évidence la fragilité de l’armée camerounaise gérée par le régime de Biya en 31 ans de pouvoir sans partage. Cette information démontre à suffisance la naïveté de ceux qui ont vite fait d’affirmer que « Le Cameroun n’est la chasse gardée de personne ». Ainsi, voilà que le régime en place a été incapable de mettre sur pied une armée digne de ce nom capable de repousser toute agression extérieure comme l’a fait et le fait encore si bien la Syrie de Bachar El Assad. La France ne peut jamais avoir ce culot d’accoster son navire de guerre aux côtes syriennes. Voilà donc la différence entre un pays indépendant et un pays sous occupation malgré l’indépendance de façade que nous fêtons en fanfare comme des moutons.

Que veut la France ? Pourquoi soutenir la RCA maintenant ? Je n’arrive pas à comprendre cette contradiction de la France. Quand Bozizé a invité le même Hollande à le soutenir face a l’invasion de la Seleka, le gendarme d’Afrique a laconiquement répondu que la France ne gère pas les problèmes intérieurs de la RCA. Une fois que le pauvre Bozizé tombe et se réfugie au Cameroun, 8 mois plus tard, il y a donc urgence de mettre de l’ordre a l’intérieur de la RCA. On a peur subitement du génocide en préparation. Or, Idriss Déby jouait le gendarme au Mali, et la France était aussi là-bas pour ramener l’ordre. Maintenant, l’épisode du Cameroun a commencé avec l’enlèvement de 7 otages Français, puis du prêtre, puis des incursions des forces Seleka à l’Est, et ironiquement, dans l’urgence, la France décide de stationner son bateau de guerre a Douala puis faire transiter ses hommes et son matériel de guerre sur notre sol.

Les positions moins tranchées contre la France postulent que les Camerounais ont toujours brillé par leur laxisme et leur inertie face aux cris du voisin qu’est la RCA. Qu’ont fait les pays limitrophes à la RCA en proie au désordre pour l’aider en à se stabiliser ? L’expérience du Mali a démontré les limites des Africains a solutionner par eux-mêmes les problèmes récurrents de sécurité et comme la nature a horreur du vide, une « ingérence » extérieure interviendra toujours, coûte que coûte. La présence française en terre camerounaise pour la direction de la RCA est une action condamnée par beaucoup, mais tous ignorent que le refus de sécuriser la RCA mettrait en péril cette paix tant vantée de 31 ans au Cameroun.

Les débats continuent et les Camerounais redoutent tout de même les scénarios similaires tant décriés en Côte d’Ivoire surtout, où beaucoup d’encre et de salive ont coulé soit pour dénoncer, soit pour apprécier l’intervention française qui a fini par déloger Laurent Gbagbo.

TKC_YVES


Halte! Au Cameroun, le SIDA fait encore des ravages. Vive le SIDA!

Le dimanche 1er décembre prochain, le Cameroun se joindra au monde entier pour se pencher une fois de plus sur le sort des millions de personnes dans le monde vivant avec le VIH. Comme il est de coutume en pareille circonstance, l’actualité est au bilan et commentaires sur les résultats obtenus dans la prévention et la prise en charge des citoyens de divers horizons. Les chiffres disponibles au ministère de la santé publique camerounais sont alarmants et ne rassurent sans doute pas.

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Les chiffres montrent que le Cameroun a une prévalence actuelle de 4,3% de la population totale et est répartie entre 5,6% chez les femmes et 2,9% chez les hommes. Le Cameroun est donc un des 20 pays prioritaires des programmes de soutien de l’ONUSIDA. Il reste classé pays à épidémie généralisée. Plus de 570.000 personnes pour une population de plus de 19.000.000 d’âmes vivent avec le VIH au Cameroun. D’ailleurs, plus de 3/4 des malades dans le monde se trouvent en Afrique du sud du Sahara. Voilà donc l’enjeux des dégâts qui nécessite une attention particulière de chacun de nous pour une vigilance accrue. S’il faut encore compter que chaque, pratiquement, plus de 40.000 malades sont enregistrés, l’urgence n’est plus à démontrer. Lorsqu’on pousse l’observation plus loin, il est avéré que la couche sociale pauvre est la plus affectée et représente plus de 82% des personnes concernées par le VIH. Alors que 50% des malades ont accès à ces soins. Mais, un peu plus de 122.000 malades seulement bénéficient des traitements efficaces. D’où la problématique d’accès aux soins d’antirétroviraux qui coûtent les yeux de la tête pour un pays dont le SMIG est pratiquement évalué à 28.000 Fcfa. Comme cette population n’a pas accès aux traitements, celui-ci est-il d’abord disponible en tout temps et en tout lieu? Ensuite, comment l’Etat réussit-il à financer ces traitements? Les malades sont-ils enfin satisfaits du service?

Les 3 et 4 juin 2013 à Yaoundé se sont tenues les 5e Journées scientifiques de l’Agence nationale de recherches sur le SIDA et les hépatites virales (ARNS, organisme français représenté par une antenne au Cameroun). Lors de ces journées scientifiques, une décision d’urgence est prise pour venir au secours des malades: la mise à la disposition de l’Etat camerounais de plus de 27 milliards de Fcfa pour pallier aux besoins de traitement en priorité. Ainsi, les traitements de première et de deuxième ligne sont mis à la disposition de 122.000 malades seulement.  Les statistiques datant de décembre 2012 peuvent être réparties de la façon suivante:

– Population Total: 20 549 221 (estimation juillet 2013);

– Taux de prévalence : 4,3% ( 5,6% chez les femmes et 2,9% chez les hommes)

– Taux de prévalence chez les femmes enceintes : 7,8%

– Taux de prévalence chez les homosexuels : 44,3% à Yaoundé et 24,2% à Douala

– Taux de prévalence chez les prostitués : 26%

– Taux de prévalence chez les hommes en tenu : 6%

– Montant alloué en juin 2013 : 27 milliards Fcfa (Agence nationale de recherches sur le SIDA et les hépatites virales (ARNS, organisme français représenté par une antenne au Cameroun))

– Montant des ressources publiques : 9,5 milliards de Fcfa

– Ressources partenaires internationaux : 64 milliards de francs CFA sur cinq ans, qui court depuis 2011 (Fonds mondial de lutte contre la SIDA, le paludisme et la tuberculose)

– Nombre de séropositifs : 570.000

– Nombre de malades indigents : 322.000

– Nombres de malades prix en charge par le fonds de la Centrale nationale d’approvisionnement en médicaments essentiels (CENAME, organisme publics sous tutelle du ministère de la Santé publique)

–  les ressources disponibles pour satisfaire ces besoins : 18 milliards Fcfa

– Prévision de prise en charge : 49%, donc à peu près 150.000 malades

– Nombre de malades éligibles aux ARV : 267.075 parmi lesquels 33.109 enfants

– Nombre d’infection annuelle : 40.000 en 2012, 46.000 en 2006 et en 2009

– Nombre de décès annuel : 32.800

– Nombre de centre de traitement agréé sur le territoire national : 155

Il serait donc fallacieux de prétendre à une satisfaction de la clientèle compte tenu de ce récapitulatif pas tout à fait reluisant de la situation des malades du VIH au Cameroun. Infrastructures et moyens financiers insuffisants sont parmi les griefs des ONG à l’encontre du gouvernement camerounais dans la prise en charge des plus indigents. De leur côté, les associations et ONG se battent comme de beaux diables pour, ne serait-ce que, sensibiliser la population pour une prévention efficace, mais aussi et surtout sensibiliser la population pour une meilleure prise en charge en prodiguant des conseils et des astuces pour assurer une bonne hygiène corporelle et de l’environnement des malades et séropositifs. Ainsi, l’association SunAids dirigée par Mme Lucie Zambou amis, depuis 2005, à la disposition du public un numéro vert (88 21 50 50) disponible du lundi au vendredi de 9H à 17H et accessible gratuitement aux réseaux de tous les opérateurs de téléphonie mobile au Cameroun. C’est l’innovation de cette année compte tenu du fait que ce numéro vert est resté inconnu du grand public jusqu’à ce jour.

Vivement, que les population en prenne conscience!

TKC_YVES


Le Cameroun et l’indiscipline caractérisée des autorités publiques

Comme j’ai toujours eu l’occasion de le dire, le Cameroun est gangrené par la peste des fonctionnaires visiblement incultes et indisciplinés. Il m’arrive souvent de vivre des situations un peu déconcertantes où des personnes généralement insoupçonnées se comporte honteusement et sans gêne au vu et au su de tous, même sous la barbe des personnes les plus averties. L’une des scènes les plus cocasses se passe sur la nationale Douala-Yaoundé le week-end du 16 et 17 novembre dernier. Sur la route de Yaoundé en quittant Douala, dans une voiture avec des amis, nous sommes au niveau du péage de Mbankomo. Nous apercevons de loin derrière-nous une longue file de voitures en cortège visiblement en partance aussi à Yaoundé. C’est le bruit des sirènes des deux motards d’escorte qui ont sérieusement attiré notre attention. Après quelques silence de réflexion et de renseignement, nous nous sommes donc aperçu que le cortège est en fait celui du DGSN (Le délégué Général à la Sureté Nationale) du Cameroun. Unes sorte de Directeur Général de la police Camerounaise, qui revenait de Douala après la visite du chef de l’Etat dans la capitale économique et ledit cortège est constitué d’une quinzaine de voitures qui franchissent toutes le péage sans payer.

Quand nous arrivons devant l’agent du péage, le chauffeur s’empresse de demander à l’agent:

– pourquoi toutes ces voitures n’ont-elles pas payé?
– Vous ne voyez pas que c’est le DGSN? Rétorque l’agent.

Nous nous enflammons en lui montrant alors la plaque visible pour tout le monde qui est à côté où il est écrit: « TOUT LE MONDE PAIE« . Nous avons ressentit qu’il était complètement gêné. Et le chauffeur de préciser:

– on n’a pas écrit « SAUF LE DGSN »
– Monsieur, me renchérit-il, il faut respecter les autorités payez et dégagez la voie.

Le retard que nous avons accumulé jusque là nous a contraint à laisser tomber en prenant de nous acquitter de notre devoir de citoyen. Alors, nous avons payé et nous avons continué la route.

Le lendemain au alentour de midi, vers le Péage de Boumnyebel, notre véhicule se trouvais juste derrière un pick up de la Police où se trouvaient des personnes appartenant au corps de la police camerounaise. Ils étaient visiblement à aux obsèques. Au volant se trouvait un commissaire principal de Police. Ce qui nous a d’emblée, c’est ce comportement des hommes en tenus qui utilisent des biens de l’Etat pour des voyages personnels (Abus de biens sociaux). Plus grave encore, ledit le véhicule franchit le péage sans payer.

Le même scénario de la veille que nous avions vécu au péage de Mbankomo nous reviens à l’esprit et le chauffeur de récidiver en questionnant l’agent du péage:

– Pourquoi cette voiture n’a pas payé?
– Vous voyez bien que c’est un véhicule de la police, répond-il poliment sans gêne.
– Je vois surtout que sur la plaque là bas on n’a pas écrit « SAUF LES VÉHICULES DE LA POLICE ». Lui dit le chauffeur en indiquant l’habituel panneau d’avertissement. Et il ajoute: Dans ce cas moi non plus je ne paye pas.

Le gendarme en faction est alors appelé en renfort et tente de jouer le médiateur en commençant par une injonction:

– Monsieur vous devez payer. Argue-t-il d’un ton autoritaire.

Le refus du chauffeur de payer a déclenché un brouhaha indescriptibles et il s’ensuit une violente altercation entre le gendarme, l’agent du péage et nous-même qui encouragions notre chauffeur à ne pas céder aux menaces. La conséquence est immédiate: le blocage de la voie avec une longue file indienne de véhicules à notre suite et un concert gratuit de klaxon. Tout ce spectacle inhabituel a attiré l’attention du commissaire Principal qui s’était arrêté pour acheter quelques fruits et aliments bon marché vendu aux abord de la chaussée. Il arrive donc à la rescousse, se fait expliquer le problème et pour toute réponse dit au gendarme:

-Laissez le partir avec sa malchance!

Notre chauffeur démarre alors en trompe sans payer. Personnellement, je n’en suis pas fier, mais je pense que s’il faut restaurer l’ordre et la discipline, l’exemple doit venir d’en haut.

Abus de pouvoir ou autorité:

L’abus de pouvoir ou d’autorité dans ce cadre précis relève du respect de la discipline sans discrimination ou ségrégation de quelles natures que ce soit. Ici, les hommes en tenues sont considérés comme des personnes privilégiées à qui personnes de peux exiger de respecter les lois de la République. Comment se fait-il que cette catégorie de citoyens viennent à ne pas de soumettre à la règle sous la barbe des personnes qui sont censées les faire appliquer?  Il est établi que ce genre d’attitude peut avoir de graves conséquences affectant l’intégrité de ce corps de métier d’avec la société toute entière.

L’abus de pouvoir ou d’autorité peut prendre diverses formes, dont les suivantes : Intimider ou harceler le personnel; Demander des faveurs ou services personnels; Faire pression sur le personnel d’un service pour l’amener à déformer la réalité des faits ou à violer les règlements. La frustration des autres citoyens qui vivent les faits, peut engendrer un désordre social avec comme conséquences fâcheuses des réactions violentes irréversibles.

Le Cameroun, comme il va! Shame!

TKC_YVES


Qualification au mondial de football 2014: Lions Indomptables du Cameroun, une victoire pour quoi faire?

Un bilan élogieux (?) donc après une victoire des Lions indomptables du Cameroun sur la Tunisie (4-1) cet après-midi sur le stade de Fandena de Yaoundé. Il faut quand même dire que cette victoire reste mitigée malgré l’enthousiasme et l’assurance mal contenue que les camerounais n’hésitent plus à brandir maintenant. Il ne fait aucun doute que personne, du moins la majorité vendait moins chère la peau du lion avant de l’avoir tué. Voilà qu’une simple prestation est venu brouillée le scepticisme de ceux qui avaient jurés ne plus faire confiance à ces « valeureux » lions qui, depuis maintenant quelque dix ans déjà étaient devenus subitement domptables.

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Samuel Eto’o et Rigobert Song jubilant en exécutant des pas de danse à l fin du match

Il n’est pas exagéré de dire que le football et en général le sport, à part les victoires mitigés, n’a rien apporté à un peuple qui a besoin de plus que du simple jeu. La politique a trouvé refuse dans le football à travers ses victoires pour cacher la misère d’un peuple qui ne demande pas grand-chose que des infrastructures pur exprimer les talents des jeunes prodiges. Et comme le peuple a soif de l’extase, il se content, à son tour, de ces victoires engrangées par les joueurs professionnels qui n’ont pas besoin des infrastructures du bercail pour s’exprimer. Les joueurs deviennent donc des pions pour servir de jeux d’échecs. Ainsi, Eto’o, en se laissant convaincre de revenir au sein des Lions, Mr  Biya a misé gros sur ce retour. Biya et Eto’o sont donc les deux grands manipulateurs de l’équipe nationale. Comme toujours, le vieux dictateur pense pouvoir s’accrocher sur une victoire de l’équipe nationale pour créer l’illusion que le Cameroun se porte bien.

J’emprunte ici les mots de mon compatriote Brice Nitcheu pour dire ce qui suit. Il faut maintenant revenir au fond des choses pour comprendre pourquoi les Lions étaient devenus peu avant de ce dimanche, la risée du monde sportif. 31 ans d’un pouvoir corrompu et prébendier, zéro stade construit. Zéro Coupe d’Afrique des Nations organisée. Même le Gabon et la Guinée Equatoriale, donc les populations réunies ne font pas le 1/10 de la population du Cameroun, ont construit de grands stades, et organisé  avec succès une Coupe d’Afrique des Nations. Plusieurs fois, les stades Omnisports de Douala et de Yaoundé ont été suspendus par la FIFA pour cause d’insécurité et de vétusté. Même le match d’aujourd’hui a été avancé d’une heure plus tôt pour cause de manque d’éclairage du stade Omnisport de Yaoundé. Le stade de Garoua est tombé en ruine. Les primes des joueurs sont généralement détournées par des bandits assis à la Fecofoot qui volent pendant que les joueurs risquent leurs tibias sur les stades. Même lorsque les Camerounais se sont mobilisés dans un élan sans précédant pour cotiser près d’un milliards de nos maigres FCFA pendant la Coupe du Monde des Etats Unis, ce pactole est resté « entre Paris et New York ». Les Lions étaient devenus depuis ces dernières années une vielle carcasse qui ne fait plus peur à personne, mais qui enrichi quelques saltimbanques et escrocs de tout acabit, et sert d’exutoire pour Paul Biya pour étouffer toute insurrection populaire. Dommage que le Cap Vert ait été éliminé sur faute de l’encadrement qui avait aligné un joueur suspendu. La population de Fandena allait revivre la déculottée de leurs pauvres Lions déjà maigres sous les pressions de la mauvaise gouvernance. Dommage! Ils auraient mis fin au cirque de ces Lions domptables. Vivement, à la prochaine occasion, mes chers cap-verdiens. C’est tout le Cameroun qui est à reconstruire. Pas seulement les Lions

Qu’est-ce qu’une victoire des Lions Indomptables apporte aux Camerounais? Rien. Mais, elle permet aux voyous à col blanc de la Fecafoot de se remplir les poches, et a Paul Biya de se maintenir au pouvoir. Pour moi, les Lions doivent perdre tous les matchs qu’ils jouent. Comment croire que dans un pays ou tout va mal, ou tous les secteurs sont foutus, le football seul doit prospérer?

Paul Biya et sa Fecafoot se sont investis personnellement pour un simulacre de motivation de 50 millions de nos Fcfa en cas de victoire. Ils ont en ont donc plein les poches! Pauvres camerounais qui croupit dans la misère et qui est utilisé pour servir un semblant de prospérité. Après l’extase, le traintrain quotidien va nous rappeler nos souffrances et sera donc médusé et l’apprendra à ses dépens, pour ce qui concerne la fourberie du dictateur. Je suis indifférent au sort des Lions, et d’ailleurs, j’ai toujours l’impression d’un soulagement lorsqu’ils perdent. J’espère que vous n’irez pas dire que je suis antipatriotique pour prier le Ciel que les Lions fassent pire qu’en Afrique du Sud où ils avaient fait une récolte de zéro point en se classant avant dernier du tournois.

Shame!

TKC_YVES


L’Université des Montagnes au Cameroun : L’éthique et l’humanitaire dans la pratique de la médecine

J’empreunte les mots de mon aîné et frère Basile Ngono pour qui l’université reste encore un lieu de civilisation. C’est l’un des secteurs où se manifeste le plus les crises que traversent nos sociétés. Il serait trop facile d’analyser cette situation en renvoyant dos-à-dos les gouvernants en mal de compétances et d’initiatives et une société camerounaise arc-boutée sur ses intérêts catégoriels et ethniques. Consciemment ou non, c’est à travers son système d’éducation et d’enseignement qu’une société se définit et c’est probablement le sens même de notre société qui est en cause. C’est à travers sa volonté de marquer la différence dans la consolidation des acquis de l’éthique que les étudiants sont, à partir de leur formation, confrontés aux réalités de la fonction de sacerdoce que requière leur profession. Le clientélisme et la corruption qui ont cours dans nos formations sanitaire ne doivent-ils pas amener les formateur à penser autrement une formation axée sur le droit à la santé du malade qui doit être la priorité chef le médecin? C’est d’ailleurs courant, ces derniers temps, de constater un retour en force de l’éthique dans le monde des affaires. Comment en sera-t-il autrement dans le monde de la santé? Au fait, même si l’éthique a pour principe le respect scrupuleux des lois en vigueur dans un pays, une localité, l’humanitaire est, pour la médecine, le respect de la vie qui n’a pas de prix. Le salaire de la médecine est donc la satisfaction d’avoir sauver une vie. La médecine ne saurait donc être qu’une conviction, c’est une passion et un sacerdoce. Cela doit donc être inculqué aux apprenants au cours de leur formation. Voilà le sens de « Campagne de santé et de Technologie » qui est une grande première au Cameroun.

Depuis ce jour et jusqu’au 17 novembre 2013, vont se dérouler dans la localité de BAMEKA dans les Hauts Plateaux dans la région de l’Ouest Cameroun, une campagne de consultations publiques médicales et bucco-dentaires. C’est un projet mis en place par l’Université des Montagnes (UdM). La particularité de cette université est sa vocation sociale prônée depuis sa création, 15 ans après. Appartenant à une association à but non lucratif, l’UdM a opté depuis 2011 pour l’innovation en s’investissant dans la même philosophie que l’association dont elle est issue.

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Cette campagne est à sa 3ème édition cette année et peut se prévaloir d’un bilan élogieux de 836 personnes consultées en deux éditions. 1200 consultations sont envisagées pour cette campagne qui se déroulera dans un site unique, celui du centre de santé intégré de DJUT, pour sa position centrale par rapport aux autres aires de santé du village. Comme toutes les précédentes, la campagne de 2013, a pour cible les zones rurales où les paysans n’ayant pas accès aux soins de santé sont plus exposés aux risques. C’est donc une vaste opération de consultations/soins bucco-dentaires le samedi 16 novembre 2013 ; Consultations spécialisées le même jour (Dermatologie, Neurologie, Gastro-entérologie, Cardiologie…) ; Dépistages divers (Hépatites, HTA, Diabète, VIH,…) avec prise en charge. Près de 45 étudiants tous bénévoles, dans les filières médicales/technologiques de l’UdM enrôlés et Une dizaine de médecins spécialistes prêts à intervenir. La population bénéficiera donc campagnes des consultations médicales et bucco-dentaires avec prise en charge en médicaments, dépistages de VIH, Hépatite…, consultations vétérinaires dans les fermes et élevages domestiques, partage des progrès technologiques, sous le haut patronage de sa MAJESTE TAKOUKAM Jean Raymond, feuh des Baméka.

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Les défis restes les mêmes avec la présence effective de l’Université des Montagnes, l’acquisition effective du fauteuil mobile dentaire de l’hôpital régional de Bafoussam. Toutes les forces vives intérieures et extérieures ont été priées d’apporter leur main forte tant sur le plan matériel, logistique que financier pour le succès de ce projet porteur pour le développement rural en faveur de la santé des enfants, des femmes et des vieillards. Beaucoup de dons de médicaments aussi ont été réceptionnés depuis le mois de septembre 2013 venant des bénévoles du Cameroun, de l’Europe et d’Amérique du nord.

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Enfin, cette Campagne de dépistage et de prise en charge dénommée « Campagne de santé et de technologie » édition de Bameka 2013 est une œuvre de bénévolat qui doit son existence et sa survie grâce aux soutiens de personnes et organisations humanitaires de :

-Tous les étudiants de 6 eme année CHIRURGIE DENTAIRE de l’Université des Montagnes encadrés par Dr Raoul BOUTCHOUANG, Dr Michael AGBOR et Dr Gladys DJOUSSE ;
-Deux vétérinaires français : Dr PIERRE DAVID et Dr PIERRE PELINARD accompagnés par le Dr NJAYOU AROUNA de l’Université des montagnes pour la descente dans les élevages;
-La participation des médecins, anciens de l’UdM sous la coordination du Dr Clovis KUETCHE, promotion 2011 de l’UdM ;
Italie : Mme Laurelle NGNEPEPJI (Italie), M. Patrick FOSSO (France, Allemagne et Belgique) ; M. Romaric SADEU, M. FOTSING FOMELA Florent (Afrique du sud) ; Dr Modeste MBA TALLA (Canada) ; M. Mesmin PE NGOU (U SA).

 TKC_YVES