Yves Tchakounte

Tchad et RCA : les « anti-Balaka » et les « Balakaa » au centre de la discorde à Bruxelles

Le 29 mars 2014, une embuscade tendue par les miliciens « chrétiens » anti-balaka a causé la mort d’un soldat tchadien. En réponse, un détachement tchadien venu au secours a aussi causé la mort d’au moins 24 Banguissois. Voilà la goutte d’eau qui a débordé la vase. Du coup, Human Rights Watch bondit sur la perche pour dévoiler au grand jour les « dérives » de ses 850 hommes (sur les 6 000 que compte la Misca, la force continentale déployée sur place en RCA pour le rétablissement de la paix). Le courroux de l’homme fort de Ndjamena, Idriss Déby Itno (IDI) et partenaire de la France ne va pas tarder à se faire sentir. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères sur les ondes de RFI, Moussa Faki Mahamat, Ndjamena se plaint du « lynchage ».

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Catherine Samba-Panza et Idriss Déby Itno

Qui lynche qui ? Tenez : en 2003 François Bozizé a déchu Ange Félix Patassé grâce à IDI, tout récemment en 2013, Michel Djotodia, figure de proue de la Seleka a aussi eu la grâce de IDI qui a renversé François Bozizé, devenu enfant têtu, en 2014 Michel Djotodia à son tour fut congédié à Ndjamena et remplacé par sa compatriote Catherine Samba-Panza élue à Bangui, chef d’Etat de transition d’une nation à feu et à sang. Celle-ci a-t-elle dépassé IDI qui voulait aussi lui faire subir le même sort que ses prédécesseurs ? C’est fort probable.  Au fait, de quoi IDI a-t-il peur ? Depuis le coup d’Etat contre Hisseène Habré, son trône reste toujours en danger. Toutes les régions du Tchad comptent pratiquement une rébellion. Après avoir fini de corrompre les gars de son clan des Zaghawas qui l’ont aidé à prendre le pouvoir, il ne réussit pas toujours à mettre la main sur les autres rebelles qui lui donnent, chaque jour, des sueurs froides lorsque l’un des pays voisins, plus ou moins proches, est dans la tourmente. Pour preuve, je me rappelle qu’en février 2008, les rebelles du Commandant militaire unifié (CMU) étaient sur le point de déloger IDI qui a eu l’intelligence d’appeler son ange gardien, le président français qui a réagi tout de suite. C’est donc ce qui peut expliquer l’engagement de IDI au Mali et en RCA. Il est devenu donc le partenaire privilégié de la France pour des interventions militaires.

Par l’entremise de la France, IDI devient donc l’homme fort en Afrique pour le maintien de la paix en lieu et place des Nations unies et de l’Union africaine. Voilà donc pourquoi il peut destituer qui il veut et quand il veut. Il n’est plus le président, c’est l’homme fort désormais. Les actes diplomatiques remarqués ces derniers temps rendent bien compte de ce fait. La destitution de Michel Djotodia à Ndjamena, l’escale au Tchad pour rencontrer IDI de Mme Samantha Power, ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, après une visite éclair en Centrafrique. Mais aussi et surtout, les soupçons qui pesaient sur Michel Djotodia et son gouvernement provisoire considérés comme des feudataires, le financement des criminels de la Seleka et armés par Ndjamena, et les Tchadiens soupçonnés d’être la Seleka ou des islamistes imposant la charia en terre bantoue ressortent des tiroirs pour accabler IDI. Peut-on ainsi comprendre la colère et la riposte des chrétiens appelés « anti-Balaka » qui ont décidé de chasser… Oui, je dis bien « chasser » les musulmans appelés « Balaka » en RCA ? C’est la réponse  du  berger à la bergère.

Pour le moment, il est certain que Mme Catherine Samba-Panza n’était pas « manipulable » par l’homme fort qui a trouvé une perche pour sortir du bourbier où son partenaire, la France, l’a plongé. Quel gâchis ! diront certains. La décision du retrait a été suivie d’effet à l’immédiat et les 850 hommes se retireront donc progressivement. Bon débarras, donc !

Tchakounté Kemayou


Cameroun : la désacralisation de la fonction ministérielle

Le 31 mars dernier, les nouvelles sur l’arrestation sous mandat d’arrêt, du ministre camerounais des Enseignements secondaires, Bapes Bapes, a fait la Une des journaux.Vingt-quatre heures après (le 1er avril), ces mêmes journaux annonçaient la libération du ministre. La liesse qui a suivi à son domicile démontrait que le ministre venait de loin. Que s’est-il donc passé exactement ?  S’agissait-il d’un poisson d’avril cousu de toutes pièces par le pouvoir ? Que non !

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La Une du quotidien camerounais « Le Jour » des 31 mars et 1er avril 2014

A situation exceptionnelle, communication exceptionnelle. En 2 min 27 s, Issa Tchiroma, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a donné très tard (22 h45) le même jour après la libération, dans les locaux de son ministère à Yaoundé, un point de presse donc voici en substance la teneur : « Dans la journée du 31 mars 2014, Monsieur Louis Bapès Bapès, ministre des Enseignements secondaires, a été placé en détention provisoire par le juge d’instruction du Tribunal criminel spécial. Dans le cadre d’une procédure suivie contre lui pour détournement de deniers publics. Le 1er avril 2014, en application du pouvoir que lui confère les dispositions de l’article 222 alinéa 1er du code de procédure pénale, ce juge a donné main levée d’office du mandat de détention provisoire décerné à l’encontre du sus nommé. En effet, d’après cet article je cite  : « Le juge d’instruction peut à tout moment, jusqu’à la clôture de l’information judiciaire, d’office, donner main levée de mandat de détention provisoire» fin de citation. En la matière, le juge n’obéit qu’à sa conscience et n’a de comptes à rendre à personne. Il y a lieu de rappeler que d’une part, d’après l’article 1er du code pénal, la loi pénale s’impose à tous. Et que d’autre part, la procédure d’information judiciaire suivie contre lui, suit son cours normalement. Voici la communication que je voulais porter à votre connaissance, en raison du fait que l’affaire se trouve entre les mains de la justice, un pouvoir indépendant, jaloux de son indépendance et de ses prérogatives, il ne m’est pas permis de répondre à une quelconque question qui tarauderait l’esprit des journalistes

Selon le journaliste Grégoire Djarmaïla, Louis Bapès Bapès fait bien l’objet d’une poursuite judiciaire pour détournement de deniers publics et qu’il est très tôt pour les proches du patron des Enseignements secondaires de jubiler, car « la procédure d’information judiciaire suivie contre lui » ne va pas s’arrêter malgré sa remise en liberté. Tout porte donc à croire qu’il pourrait retourner à Kondengui, après le remaniement ministériel qui pointe à l’horizon.

A la suite de cette rocambolesque arrestation, je suis tout de même confus par cette facilité et cette manie que nous avons, dans ce pays, de la désacralisation de la fonction ministérielle, de l’autorité de l’Etat, de la banalisation institutionnelle à défaut de parler de crime. C’est le leader d’un parti politique, Milla Assoute, réfugié en France qui s’insurger contre ces pratiques de banalisation et de désacralisation. Pour lui, explique-t-il mot à mot, un ministre qui est soupçonné de vol ou de prévarication doit rendre sa démission ou être déposé par respect institutionnel avant son arrestation. Arrêter un ministre en fonction sans décret de destitution préalable est une barbarie d’autocrate contre les institutions de la République qu’il confond à sa cuisine et de terreur à l’égard des ministres membres du gouvernement de la République. Il n’y a pas à prendre un acte de régularisation a posteriori, mais un acte a priori.

« ON A TOUT COMPRIS », cette citation a inspiré le journaliste Thierry Ngogang qui nous rappelle le dernier passage de la star ivoirienne au Cameroun :
Commentant le retour triomphal du président Biya à Yaoundé alors qu’on l’avait déclaré mort à Genève en 2003, le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakholy, en concert ce jour-là au cinéma Abbia, avait eu ces mots lourds de sens : « Il y en a qui savent mourir pour mieux ressusciter… ».
Je ne sais pas si le président Biya a ordonné l’arrestation-gag de son ministre avant de le libérer, mais ce que je sais c’est que cette tragique comédie ne me fait pas du tout rire.

Pour rester en symbiose avec notre ami Tiken Jah chantons avec lui :

ALLEZ DIRE AUX HOMMES POLITIQUES,
QU’ILS ENLÈVENT NOS NOMS DANS LEURS BUSINESS,

ON A TOUT COMPRIS

ILS NOUS UTILISENT COMME DES CHAMEAUX,
ILS ALLUMENT LE FEU, ILS L’ATTISENT
ET APRÈS ILS VIENNENT JOUER AUX POMPIERS

ON A TOUT COMPRIS

Si le président Biya voulait nous montrer qu’il est fort,
Nous lui répondons: « ON A TOUT COMPRIS ».

Tchakounte Kemayou 


Chronique de la situation de la presse écrite camerounaise

Je me rappelle ces années de braise (de 1990 à 1992) où les journaux se vendaient comme de petits pains dans tous les coins de rue de Douala et de Yaoundé, et même dans l’arrière-pays. Je me rappelle aussi… Oui, je me rappelle vraiment, et avec nostalgie, ces moments où ma passion pour la lecture s’était révélée lorsque, au lieu de m’acheter des sucreries ou amuse-gueules comme le faisaient les enfants de mon âge (Pendant mes années de lycée), je courais au kiosque à journaux loin de la maison pour acheter mon trihebdomadaire ou magazine préféré (Le Messager et Jeune Afrique Magasine). A mon jeune âge, la lecture pour moi c’était un loisir, un passe-temps. Malheureusement, je ne suis pas né dans une famille de lecteurs. Je n’avais donc pas accès aux livres pour me cultiver à la lecture. Mais, seulement à défaut de lire les livres trop coûteux pour moi, je me rabattais sur les journaux. La presse camerounaise a donc connu une effervescence telle que les tirages avoisinaient les 80.000 à 100.000 exemplaires par titre et par numéro. A l’époque, c’était même considéré comme une banalité. Aujourd’hui, pour tirer 5.000 à 10.000 exemplaires est considéré comme un exploit ! Je suis incapable, comme beaucoup de camerounais aussi, de m’offrir, pardon ne vous moquez pas de moi, un seul titre par mois, voire par an, je voulais plutôt dire que je n’achète plus les journaux. Pour des raisons diverses, la presse écrite camerounaise connait une décrépitude criarde. Comment en est-on arrivé là ?

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Pendant ces années de braise donc, le contexte était donc favorable à cette éclosion de la presse écrite. Le vent des libertés de l’Est a été le facteur majeur que beaucoup d’historiens considèrent comme précurseur des libertés en Afrique noire. Les peuples, restés longtemps sous le joug des dictatures et du totalitarisme depuis les indépendances, ont saisi la balle aux pieds pour faire plier les régimes gérontocrates et barbares. D’où le concept de « Conférence nationales » réclamée à cor et à cri à travers les « Villes mortes » que certaines villes africaines ont connu. Les camerounais plus avisés commencent à comprendre que l’heure est venue de changer complètement des habitudes de consommation car l’information devenait désormais une ressource indispensable à l’épanouissement des citoyens responsables et épris de liberté. Le besoin d’informations se faisait ressentir et, la bourse et le panier de la ménagère aidant, chacun se mit donc à la lecture des papyrus considérés comme outils de vulgarisation et de préparation de ce citoyen qui doit être toujours prêt à choisir les hommes et à assumer ses choix personnels.

Ce besoin grandit de plus en plus avec l’évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) dans le monde. Comme le multipartisme en politique, les NTIC ont connu aussi leur multipartisme que j’appellerai ici le « multimédiatisme ». Que je suis prétentieux ! C’est donc grâce la promulgation de la loi sur la communication sociale que le multimédiatisme prend son ampleur. Nous avons notamment les télévisions qui se perfectionnent et se modernisent. La chaîne de télévision nationale (CRTV) est la seule dans l’environnement des médias au Cameroun, mais les câblodistributeurs inondent des ménages d’images des chaînes étrangères. Actuellement, plus d’une vingtaine de télés privées arrosent le pays. Et encore, à cette époque, la CRTV lance les radios FM avec une qualité du son semblable au disque CD. Là aussi, les radios privées se comptent en centaines aujourd’hui, y compris les radios communautaires. Les outils informatiques ne sont pas en reste. Leur implantation dans le paysage des NTIC prend de l’ampleur à tel point que les cybercafés deviennent des lieux les plus fréquentés des jeunes. J’exagère quand même hein… L’entreprise à capitaux public, CAMTEL, principal et seul fournisseur de l’internet (Vente en gros et en détail), connait une concurrence des deux opérateurs de la téléphonie mobile « démocratisent » l’accès à internet à travers le téléphone. Ce qui relevait d’un mythe avant leur arrivée. Ce qui a fait que, CAMTEL, en plus de la vente en gros (Il est le fournisseur de ces deux opérateurs actuels), s’est aussi livré à la vente en détail, comme le font ses clients. Ce n’est qu’au Cameroun que ce genre de concurrence déloyale est possible. Mais, ça se comprend ; puisqu’ils font de la téléphonie filaire. La presse écrite camerounaise, plus florissante à l’apparition de ces outils, se heurte désormais à un challenge qui est celui de s’arrimer à la donne. Certains promoteurs de la presse écrite voient donc le danger venir et se lancent très rapidement à la conquête du marché médiatique radio-télévisé qui restait encore vierge. Les ressources de la radio et de la télé de ces promoteurs pouvaient aussi permettre d’éviter la mort subite de la presse écrite. Il n’y a qu’à voir comment le patron du « Le Messager », le feu Pius Njawé qui n’avait pas réussi à ouvrir sa radio à cause des « coups bas » comme il le disait lui-même, peinait à se maintenir debout.

Pour dire vrai, tout ce que j’ai relevé plus haut : le vent de l’Est, le multipartisme et le multimédiatisme, au lieu de constituer un atout pour son développement, vont finalement jouer de salles tours à la presse écrite camerounaise. Et si je vous parlais encore de la crise économique, de la dévaluation du franc CFA, sans oublier la double diminution des salaires des fonctionnaires qui avaient vu leur revenus réduit de plus de la moitié, vous serez alors prêts à jurer que ces patrons-là sont trop forts. Moi-même je ne croyais plus à leur survie. Que dalle ! Même l’Etat ne leur facilite pas la tâche avec les « Aides à la presse » bidonne donc la maigreur fait plutôt pitié à cette aide qu’à la presse elle-même. Ah ! J’oubliais que j’étais dans une République bananière. Passons. La presse écrite camerounaise est donc confrontée au problème financier qui ne lui donne pas l’opportunité de répondre aux exigences techniques et technologiques liées à son développement. Comment cette presse évolue-t-elle alors dans cet environnement malgré son handicap ? Quel sont les éléments que nous pouvons tirer de la technologie et qui empêchent le développement de cette presse ? Ces questions feront l’objet de mon prochain billet que je me ferai le devoir de publier dans quelques jours.

Tchakounte Kemayou 


Cameroun-Côte d’Ivoire : deux Charles, deux destins

Depuis les 1990 jusqu’à nos jours, les deux pays que sont le Cameroun et la Côte d’Ivoire ont connu et connaissent encore une effervescence d’une certaine ampleur due, peut-on l’imaginer, à un vide laissé par des leaders d’opinion d’antan à cette jeunesse si ambitieuse et si mal dans sa peau. Charles Atéba Eyene et Charles Blé Goudé, puisqu’il s’agit d’eux, n’ont pas été, pour moi, des leaders « emblématiques ».  Ils font partie des sortes de météores qui secouent un temps le peuple pour leur donner un espoir, peut-être vain, je peux me tromper, mais nul doute qu’ils ont été des leaders importants de leur temps et dont la jeunesse avait besoin pour se sentir exister.

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Ces deux grands hommes avaient la particularité d’irriter ceux qui leur prêtaient une oreille attentive. Cette particularité était liée à leur anticonformisme envers un camp considéré comme un pouvoir fort et puissant et donc seuls les plus courageux pouvaient avoir l’audace de se mêler de ces coups bas. Ils griffaient, ils mordaient, ils étaient véhéments, fougueux et même parfois vindicatifs. Tout ceci pour la manifestation de la « vérité » de tout ce qui se disait tout bas. Mais, de quelle vérité s’agissait-il ?

Tout d’abord, Charles Atéba Eyene est connu pour ses actions en faveur du parti au pouvoir au Cameroun, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Il est connu pour avoir écrit avec un stylo ensanglanté une partie de l’histoire du Cameroun pendant les années de braise 1990, 1991 et 1992 où quelques étudiants ont eu maille à partir avec des groupes d’autodéfense créés par le pouvoir pour mater le Parlement (Organisation estudiantine où se retrouvait la plupart des leaders qui revendiquaient le mieux-être). Même si la participation de Charles Atéba Eyéné à ces groupes d’autodéfense est encore considérée comme une partie de sa vie qui reste encore à éclaircir, il n’en demeure pas moins vrai que sa mort ne le dédouanera jamais du rôle qu’il aurait joué à l’époque.

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Le 27 mars 2014, foule immense lors de la levée du corps de Charles Atéba Eyéné à l’hôpital général de Yaoundé

Des années sont passées et beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Depuis la sortie de son ouvrage « Les paradoxes du « pays organisateur »: élites productrices ou prédatrices : le cas de la province du Sud-Cameroun à l’ère Biya (1982-2007) » en 2008, il a commencé à séduire beaucoup de jeunes qui n’attendaient que ce son de cloche pour se faire une idée de sa souffrance. Dans cet ouvrage, Charles accuse les hommes du pouvoir et proches collaborateurs du président de la République d’avoir abandonné la région dont eux et lui sont originaires. C’était donc un paradoxe pour Charles et le peuple a vite fait de saisir cette perche pour montrer l’incapacité du régime à répondre à leurs attentes. Comme pour dire que Charles avait osé dire tout haut ce que les jeunes disent tout bas, ce qui s’apparentait à une rumeur. Plus fort encore, son dernier ouvrage intitulé « Le Cameroun sous la dictature des loges, des sectes, du magico-anal et des réseaux mafieux », paru en 2013, est venu confirmer cette idée selon laquelle la jeunesse camerounaise est emprisonnée sous le joug des loges et des réseaux sataniques. Ces idées ont valu à Charles des sympathies spontanées des jeunes Camerounais, broyés par un chômage ambiant, convaincus avoir trouvé les responsables de leur malheur.

Hier jeudi 27 mars 2014, la liesse populaire lors de la levée du corps de Charles Atéba Eyéné observée à l’hôpital général de Yaoundé m’a donné la chair de poule. C’était incroyable ! Yaoundé n’avait jamais connu ça depuis la mort du « Lion indomptable » Marc Vivien Foé en 2003. Cela m’a donc rappelé cette foule en furie hâte de démontrer à qui veut l’entendre qu’elle n’a pas perdu sa vigueur des années de braise. Cette déferlante populaire spontanée, solidaire et inédite est un message singulier, tantôt d’espoir pour les masses, surtout un avertissement pour nos gouvernants, mais assurément le dernier que nous lègue ce que beaucoup appellent encore « Le combattant » Charles Ateba Eyéné : « Le peuple camerounais dispose d’une terrible capacité mobilisatrice, il veille, il est debout, il est prêt… ». C’est donc la preuve d’amour d’une jeunesse abandonnée par le régime du renouveau envers un personnage malgré ses déboires historiques.

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Le 27 mars 2014, Charles Blé Goudé devant le box des accusés de la CPI à La Haye (Image Ivoire;net et AFP)

Autre décor, celui de la salle d’audience de la Cour pénale internationale, hier, 27 mars 2014, à La Haye au Pays-Bas. Dans le box des accusés, Charles Blé Goudé ancien ministre ivoirien, leader de la jeunesse patriotique ivoirienne, accusé de crimes contre l’humanité suite à la sanglante crise postélectorale qui a secoué la Côte d’Ivoire, pays de l’Afrique de l’Ouest vers la fin 2010 et début 2011. Personnage énigmatique lui aussi. Faisant partie des hommes du sérail comme l’autre, son défunt homonyme, donc. Mais à la seule différence que Charles Blé Goudé était ministre de Laurent Gbagbo. Contre quelle puissance combattait-il donc? L’Occident, et plus particulièrement la France, était et est encore le pire ennemi du peuple ivoirien. Rescapé des sinistres geôles de l’armée française installée en Côte d’Ivoire Charles Blé Goudé, « Le résistant aux mains nues », comme le clame mon ami ivoirien Armand Iré, était face à la Gambienne Fatou Bensouda procureure de la CPI à La Haye. Combatif, serein et fougueux, il a planté le décor de manière claire et audible en lançant qu’il est un « Pro-Bagbo et fier de l’être ».

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Charles Blé Goudé aussi sait rassembler la foule

Même si j’avais voulu être en face des puissances pour déverser ma gueule de loup, je n’aurais pas rêvé être à la place de Charles Blé Goudé pour affronter ce système d’instrumentalisation de la justice. Même si je suis d’accord avec l’objectif de son combat, je ne pourrais jamais épouser ses méthodes pour empêcher la puissance coloniale française de prendre possession des ressources africaines qui, pour moi, relève d’un faux courage par le fait qu’il fait exposer la vie de milliers d’Ivoiriens en les envoyant sous la gueule des chars. Répondre à la violence par la violence est un très gros risque que le camp de Gbagbo et Blé Goudé a pris pour se faire justice. Ces méthodes pouvaient se comprendre à l’époque de la résistance qui avait lieu au Cameroun entre les nationalistes de l’UPC et l’armée française dans les années qui suivirent ce que les colons appellent « l’indépendance » du pays. Il n’est plus question, au XXIe siècle, d’exposer la vie de tout un peuple sous le champ de la bataille physique pour avoir raison. La conséquence est que c’est le plus fort physiquement qui va gagner la bataille et tant pis pour les victimes, car c’est le vainqueur qui écrit l’histoire quitte à ce celle-ci soit rectifiée après.

Pour reprendre une fois de plus mon ami Armand Iré : « Les deux Charles avaient pour l’un et pour l’autre 42 ans. Jeunes et pleins de rêves de grandeur pour leur pays, leur continent et la société dans laquelle ils vivaient. Le destin de l’un a connu un frein naturel, celui de l’autre est contrarié par l’injustice et la méchanceté des hommes. Pourtant en eux se trouvent les germes d’une Afrique digne et fière, le combat des deux Charles doit être repris et continué ». Et un internaute dans un réseau social de prononcer la sentence suivante : « Pour moi Charles (Charles Atéba Eyéné, NDLR) restera toujours plus vivant que mort. D’ailleurs il n’est pas mort, car quand je ferme mes yeux je le vois toujours et j’entends même le son de sa voix à la télé dénonçant les incongruités de notre société. Tu es notre Sankara

Pour ne pas conclure, je salue la mémoire de l’homme Charles Atéba Eyéné. On ne peut se réjouir même de la mort de son pire ennemi. Ce monsieur s’en va avec plein d’énigmes. La mort, loin d’être la fin d’une vie, est plutôt la confirmation d’une existence utile et l’interpellation à une prise de conscience pour les vivants que nous sommes. La terre se referme sur Charles mais ses idées arment nos bras et nos cœurs pour un combat donc nous serons plus que vainqueurs. Comme l’a dit un grand homme, « L’homme tombe, le nom grandit » (Victor Hugo).

Tchakounte Kemayou 


Cameroun : Les raisons de la grève de la faim de l’étudiant Maben Henry de l’Université de Yaoundé I

Le 20 mars dernier, l’Association pour la Défense des Droits des Etudiants Camerounais (ADDEC) fait circuler par affichage et distribution un message de sensibilisation dans lequel il est strictement demandé aux étudiants de ne pas s’acquitter des frais pour l’obtention de la carte d’étudiant qui fait en ce moment l’objet de bras de fer entre l’association et l’administration universitaire.

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Les étudiants de l’Université de Yaoundé 1 et membres de l’ADDEC en pleine campagne de sensibilisation dans le campus

En effet, c’est depuis 1993 date de la réforme universitaire au Cameroun que la bourse a été supprimée et il a été institué une inscription payante de 50.000Fcfa par an et par étudiant pour chaque université d’Etat d’après le décret Présidentiel n°93/033 du 19 janvier 1993. C’est donc depuis le début de l’année académique en cours que le Recteur de l’Université de Yaoundé I, le Pr Maurice Aurélien Sosso, a mis en application, en plus des 50.000Fcfa officiellement reconnus, une carte biométrique payable à 1.000Fcfa pour chaque étudiant. Selon les dires du Recteur, cette somme de 1.000Fcfa demandée aux étudiants ne saurait être obligatoire. Curieusement, l’observation montre bien que seuls ceux qui ont été en règle par le payement de cette somme (1.000Fcfa) ont droit à la carte d’étudiant et les autres sont donc des laissés-pour-compte. Cette pratique a pour conséquence que seuls ceux qui sont détenteurs de cette carte ont le statut d’étudiant. Dans les faits, c’est donc une entorse et un non-respect au décret présidentiel de 1993.

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Les étudiants de l’Université de Yaoundé 1 et membres de l’ADDEC en pleine action avec leurs camarades

C’est précisément en 2008 que cette décision de l’institution de la carte d’étudiant a été imposée aux étudiants selon un arrêté Ministériel N°08/0249/MINESUP du 11/11/2008. Cet arrêté indique en son article 3 alinéa (1) que : « Est considéré comme étudiant d’une institution Universitaire publique, le candidat qui a réuni quatre conditions » parmi ces conditions, nous avons, justement, en quatrième position cette énonciation : « La détention d’une carte d’étudiant en cours de validité, délivrée par l’autorité compétente ». Cet arrêté ministériel vient donc, en 2008, mettre en cause le statut de l’étudiant de l’université publique accordé par le décret présidentiel en 1993. Plus grave encore, le payement d’une assurance à 5.000Fcfa pour chaque étudiant entre aussi dans le même registre.

Beaucoup d’étudiants qui confirment que l’établissement de la carte d’étudiant coûtant 1.000Fcfa est volontaire et non obligatoire s’insurgent en même temps du fait que, dans la pratique, ils se retrouvent butés par les conditions d’accès à certaines prestations universitaires qui exigent aux étudiants demandeurs une carte d’étudiant. Par exemple, l’accord entre l’assureur AXA ASSURANCE et L’Université de Yaoundé I indique à l’Article IV alinéa (b) que « L’identification se fait à l’aide de la carte de l’Etudiant (…)» ; à l’alinéa (c) il est stipulé que « Le gestionnaire des bons de prise en charge au centre Médico- social de l’Université de Yaoundé I dispose d’un registre dans lequel il note entre autre le numéro de la carte de l’étudiant », dans l’article VI Alinéa (I) «  (…) Toute signalisation d’hospitalisation devra ressortir (…) le numéro de la carte de l’étudiant ». Il faut également tenir compte du fait que depuis longtemps des institutions sanitaires comme le Centre Pasteur du Cameroun permettent à l’étudiant de bénéficier d’une réduction (entre 30% et 50%) dans sa prise en charge sur simple présentation de sa carte d’étudiant en cours de validité.

In fine, des rumeurs faisant état de ce que l’attribution de la « Prime à l’excellence » (Aide annuelle accordée par le Président de la République aux meilleurs étudiants et au cas sociaux des universités au Cameroun) sera conditionnée par la détention d’une carte d’étudiant circule en ce moment dans le campus.  Il faut dire que l’Université de Yaoundé I n’est pas seule dans la logique de ce que l’ADDEC appelle « La subordination des étudiants » ou encore « La volonté de musellement ».

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L’étudiant Maben Henry. La nuit tombée, refuse de partir et décide de dormir à la belle étoile à l’entrée du rectorat et est soutenu par ses camarades.

Le message du 20 mars dernier publié par l’ADDEC avait donc pour but de sensibiliser les étudiants sur la violation du décret présidentiel par l’arrêté ministériel qui se fait appliqué par le recteur de l’Université de Yaoundé I. Au cours de cette sensibilisation donc, les étudiant membres de cette association ont été perturbés par les gros bras du recteur. Le commissaire du 5ème arrondissement de Yaoundé a interpellé le sieur Maben Henry qui a été relâché plus tard. Vexé, cet étudiant a décidé de se coucher à l’entrée du rectorat et et il refuse de s’alimenter.

Vivement la fin du cafouillage !

Tchakounte Kemayou 


Curiosité à Kinshasa : deux robots dirigent la circulation

Je me suis mis à la télé très tôt ce matin, comme il ne m’est jamais arrivé, et j’ai vu un reportage sur les robots que le ministère des Transports a décidé d’installer dans la capitale congolaise. C’est un reportage sur deux robots, implantés depuis quelques jours à Kinshasa, pour remplacer les agents de la circulation. Ces automates, 100 % congolais, sont censés faciliter le trafic routier. Ils ont été conçus par l’ingénieur congolais Isaie Thérèse. Fonctionnant à l’énergie solaire, les robots solaires sont équipés de plusieurs caméras, ouvrant la possibilité de surveiller le trafic et l’émission des billets.  Ils sont bilingues français-lingala, et, surtout, ils sont équipés de caméras qui filment les mauvais conducteurs et leur plaque d’immatriculation.

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Pour cet ingénieur, l’idée vient du fait du comportement irresponsable des agents de police chargé de diriger la circulation et du non-respect des feux tricolores des automobilistes de la ville de Kinshasa. Les robots chargés de diriger la circulation présentent donc un double avantage :

Les robots flandrin bénéficient d’un facteur d’intimidation : les automobilistes, à la vue de ce robot qui constitue une révolution technologique dans leur environnement, témoignent de leur « respect » pour ces engins. Dans ce reportage, on entend l’un d’eux s’en expliquer ouvertement : « Ici nous respectons les robots. Les policiers, eux, quand ils sont là, ils en profitent pour nous arrêter. Ils nous arrêtent pour nous truander. Les robots, on les respecte, il faut en fabriquer d’autres. C’est une bonne chose ».

Les robots flandrin facilitent le paiement de la pénalité : certains automobilistes, par souci ou par habitude, violent les lois de la circulation sans scrupule, or les robots sont équipés de caméras qui enregistrent les plaques d’immatriculation des voitures. Les automobilistes concernés sont donc interpelés dans un contrôle de routine pour payer une contravention conséquente. L’avantage ici est de limiter la corruption à sa plus simple expression et l’Etat congolais trouve là une ressource importante. L’ingénieur souligne : « Nous sommes un pays pauvre et notre gouvernement cherche de l’argent. Et le gouvernement a besoin de récupérer l’argent dépensé pour la construction de routes ».

Eh bien, comme le disait Alain Peyrefitte : « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera ». Et moi je dis, « Quand l’Afrique aura les moyens de ses ambitions, attention pour tout le monde ».

Voir la vidéo ici: https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=itiR3RdswtU

Tchakounte Kemayou 


Cameroun : Yaoundé sous l’effet des « caméras espions »

Le 15 mars dernier, La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (COMICODI), une organisation non gouvernementale et dont les activités sont orientées dans la défense, la justice sociale et la non-discrimination, a fait parvenir au premier ministre une correspondance dans laquelle elle s’inquiète de cette frénésie sur l’installation de plus de 350 caméras de surveillance dans la ville de Yaoundé.

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La Direction générale de la sureté nationale (DGSN), avec le partenariat de la société CAMTEL (Cameroon Telecommunication), le partenaire technique chinois HUAWEI et la Communauté Urbaine de Yaoundé (Mairie de Yaoundé), initie depuis le début de l’année l’installation de 350 caméras miniaturisées de surveillance dans la ville de Yaoundé qui devrait s’achever à la fin du mois de mars pour poursuivre avec la ville de Douala. Dans le site de Cameroon-Tribune, journal gouvernemental, cet instrument est décrit comme « … des dispositifs semblables à des lampadaires solaires,[…] implantées dans des coins de la ville de Yaoundé. Ces lampadaires sont constitués d’un poteau sur lequel est fixée une plaque rectangulaire. Sur cette dernière est suspendue une caméra qui fonctionne en continu grâce à la combinaison entre énergie électrique et solaire. Les images prises par les caméras sont enregistrées et retransmisses à travers des écrans disposés dans une salle de contrôle à la DGSN ». La raison principalement officialisée est le souci de garantir au maximum l’ordre et la sécurité des citoyens de Yaoundé. Ainsi, tout est donc mis en place pour intimider les hors-la-loi, vandales, pickpocket, violeurs, braqueurs et autres fauteurs de troubles. Les grands coins les plus visés sont par exemple : carrefour de la poste centrale, carrefours Ngousso, carrefour Ekounou, carrefour Warda/Capitole, carrefour Mvog Mbi, carrefour Kolbisson, carrefour Etoudi, carrefour madagascar, carrefour Tsinga/palais des congrès, carrefour de la mort/Ekouldoum.

Les voix s’élèvent déjà partout dans l’opinion publique, soit pour encourager l’initiative comme les habitués des coins chauds de la capitale, soit pour décrier cette action qui n’est pas jugée opportune comme ces associations de la société civiles et plus particulièrement la COMICODI qui a alors pris les devants le 15 mars dernier. Elle affirme ne pas comprendre « véritablement le sens, l’utilité, et la destination de ces caméras, qui de toute évidence, se présentent de façon grossière, encombrante ». La COMICODI s’interroge donc sur le mobile du choix entre les caméras de surveillance, la construction des échangeurs qui rendraient la ville moins pénibles aux citadins, le remplacement des lampadaires vétustes, comme ceux des poteaux en zinc du capitole près du parc Sainte Anastasie et de ceux du boulevard du 20 mai qui donnent la nausée, les feux de circulation dans la ville de Yaoundé. Les lampadaires et plus particulièrement les feux de circulation sont devenus désuets et inexistants. Ce qui rend la circulation difficile, « … livrée à l’anarchie la plus parfaite et chacun circule à sens et à contresens ». Dépassées par les événements, même les agents de la police ne font plus l’affaire. La ville de Yaoundé, comme celle de Douala, sont de véritables bordelles et restent « … handicapées, défaillantes en infrastructures de base, plongées dans l’obscurité, l’anarchie tentaculaire et la régression accélérée ».

Tandis que le COMICODI croit savoir que les raisons de ce choix très bizarre reposent sur le fait que beaucoup voit « … les caméras espions installés à Yaoundé, comme une autre affaire de commissions sur des gros marchés qui font imposer des projets non prioritaires au pays, juste pour faire manger quelques gens puissants ou rusés », d’autres opinions estiment connaitre les véritables motivations de ces « caméras espions ». En effet, l’insécurité qui règne en Centrafrique et gagnerait les régions du Sud et de l’Est du pays, et la peur d’être envahi par les attaques de Boko-Haram dans les régions du Nord du pays rendent le pouvoir de Yaoundé très fébrile ces derniers temps. La visite avortée et taxée de rumeur plus tard du président Godlove Jonathan du Nigéria pour Yaoundé annoncé par certains journaux privés au Cameroun puis la visite (non encore officielle) de Paul Biya, président Camerounais annoncée à Malabo (Guinée Equatoriale) pour les jours qui viennent sont des signes qui ne trompent pas. Ces visites ne sont pas le fait du hasard car elles entrent nécessairement dans le cadre de l’actualité à savoir l’insécurité internationale et transfrontalière qui est susceptible de déstabiliser les Etats de l’Afrique centrale. Le pouvoir de Yaoundé a donc peur des incursions étrangères dans la ville à tout moment et veut donc se préparer à la répression. Voilà donc ce qui peut paraitre inexplicable pour les non-habitués des régimes totalitaires dont la seule préoccupation est le statuquo politique. Il faut le dire, pour finir, que les villes de Douala et de Yaoundé sont tout de même en retard en matière de développement d’infrastructures par rapport aux villes semblables et de même statut comme Malabo, Abidjan, Dakar et Libreville. Et le COMICODI de conclure amèrement que « Yaoundé doit quitter le statut d’un grand village où l’on arrange juste quelques pistes comme à Ekounou, pour entrer dans le statut d’une ville moderne où l’on trouve de grands boulevards bien éclairés avec des lampadaires modernes des feux et des échangeurs. L’installation même de un million de cameras espions et grossiers de surveillance ne fait pas une ville moderne. C’est l’inverse ».

Tchakounte Kemayou 


Cameroun : Paul Biya classé 9ème dans la liste des dictateurs du monde par Huffington Post

Huffington Post fait circuler en ce moment une liste de 16 dictateurs les plus cruels du monde inspiré à travers les données de l’OMS. Cette liste a comme caractéristiques majeures que ces présidents, qualifiés de dictateurs, sont vieux et malades. Dans cette liste, y figure au total sept présidents africains qui sont, pour les uns, au pouvoir depuis l’indépendance du pays et pour les autres, une deuxième génération de président de la République. Les indépendances ayant lieu depuis les années 1960, il faut donc dire que ce sont tous des régimes d’un demi-siècle maxi pour les uns et d’un quart de siècle mini pour les autres.

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Le régime de Paul Biya est troublant et révélateur de beaucoup de dysfonctionnement et de désorganisation volontaire qui ne laisse personne indifférente. Le dernier rapport du Département d’Etat Américain publié la semaine dernière est bien là pour montrer le bien-fondé de la place qu’occupe le président de la République Camerounaise. Ce rapport s’inquiétait précisément de la conduite des dossiers de certains prisonniers des détournements des deniers publics à l’exemple de Marafa Amidou Yaya.

A 82 ans, cet autocrate au pouvoir depuis 32 ans est considéré comme parmi les plus anciens du pré-carré néocolonialiste français et tient le pays d’une main de fer. Il contrôle donc tout : le système politique (l’exécutif), économique, judicaire et législatif malgré le discours démocratique que l’on peut prêter à son pouvoir. La science politique appelle ce genre de système un régime « totalitaire ». Paul Biya est donc considéré comme un « Tout-puissant ». En langage populaire camerounais ça se nomme le « Nom-Gui » qui signifie le « Roi ». Des sources anonymes rapportées par le média social en ligne Voix d’Exil affirment qu’« On ne peut lever la tête et manifester, au Cameroun, sans se faire tabasser par des éléments de la sinistre brigade d’intervention rapide (BIR), une milice à la solde du régime. Dans les prisons comme dans les commissariats, la torture est si répandue qu’elle s’est banalisée dans l’esprit des gens ». Plusieurs méthodes permettent au régime de résister et de se perpétuer malgré son impopularité : corruption, tribalisme, achat de conscience et répression. Ce régime n’a donc rien à envier aux régimes dictatoriaux balayé par le « printemps arabe ». La répression peut donc être sanglante. Le souvenir de la manifestation contre « la vie chère » (en février 2008) est encore frais dans la mémoire. Plus de 140 jeunes chômeurs, vendeurs à la sauvette, débrouillards et étudiants/élèves furent massacrés comme de vulgaires bandits alors qu’ils ne revendiquaient que le bien-être. Quelques années avant, en 1991 et 1992 (années de braise), le pays a connu des manifestations et des mouvements d’humeurs appelés « villes mortes » qui se sont soldées par un bilan de plus de 400 morts. Les victimes les plus célèbres des manifestations de février 2008 sont notamment Paul Eric Kingue, encore en prison, et Lapiro de Mbanga qui vient de rendre l’âme à Buffalo aux USA le 16 mars dernier. Plus récemment encore, après l’élection présidentielle d’octobre 2011, deux leaders de l’opposition progressiste Alexis Ndema Same et Albert Moutoudou, président et secrétaire général de l’Union des populations du Cameroun (UPC) (Albert Moutoudou, coauteur, avec Jean Chatain, du livre Kamerun, l’indépendance piégée, sur la guerre d’indépendance qui opposa l’UPC à la France coloniale (L’Harmattan)) ont été interpelés et se voient reprocher l’organisation d’un rassemblement contestant la légitimité d’ « Elections Cameroon » (ELECAM), organisme chargé de refondre les listes électorales et d’organiser les scrutins. Cette institution étant très contestée par la majorité des leaders, a donc été pointée du doigt pour avoir favorisé la réélection du dictateur Paul Biya.

En définitive donc, Paul Biya doit son maintien au pouvoir grâce, en 2008, à la modification de la constitution de 1996 fruit d’un dialogue appelé tripartite décidée après les années de braises de 1991 et 1992. Cette modification a été considérée comme une trahison à travers le non-respect de l’une des clauses de la tripartite qui limitait le mandat présidentiel à sept ans renouvelable une seule fois. C’est la levée du verrou de la limitation du mandat présidentielle qui a fait déborder l’eau du vase. La répression sanglante qui en est suivie est restée en travers de la gorge des jeunes les plus courageux. Le discours de circonstance du président de la République a mis un point d’honneur pour mettre hors d’état de nuire tous ceux qui, appelés « apprentis sorciers », oseraient encore montrer son nez dehors. Depuis cette date, la population camerounaise est donc victimes de cette répression psychologique qui hante les esprits. La peur dans le ventre de se voir flouer une balle dans la nuque par les « milices » du dictateur appelée « BIR » n’a pas encore été dominée. En attendant que la peur puisse changer de camp, la vigilance de la population est légendaire par le choix qu’elle s’est donnée de répondre aux abonnés absents sur des questions et les participations politiques.

Voici le classement complet de Huffington Post

1· Arabie Saoudite : Abdullah Bin Abdul-Aziz Al Saud, 88 ans, au pouvoir depuis 2005

2· Oman : Qaboos Bin Said Al Said, 73 ans, au pouvoir depuis 1970

3· Cuba : Raúl Castro, 81 ans, au pouvoir depuis 2006

4· Iran : Ali Hosseini-Khamenei, 73 ans, au pouvoir depuis 1989

5· Koweït : Jaber Al Hamad Al Sabah, 83 ans, au pouvoir depuis 2006

6· Laos : Choummaly Sayasone, 76 ans

7· Kazakhstan : Noursoultan Nazarbaïev A., 72 ans, au pouvoir depuis 1990

8· Guinée équatoriale : Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 70 ans, au pouvoir depuis 1979

9· Cameroun : Paul Biya, 79 ans, au pouvoir depuis 1982

10·Congo-Brazzaville : Denis Sassou Nguesso, 69 ans, au pouvoir de 1979 à 1992 et depuis 1997

11· Fidji : Ratu Epeli Nailatikau, 71 ans

12· Angola : José Eduardo dos Santos, 70 ans, au pouvoir depuis 1979

13· Singapour : Tony Tan Keng Yam, 72 ans, au pouvoir depuis 2011

14· Ouganda : Yoweri Kaguta Museveni, 68 ans, au pouvoir depuis 1986

15· Côte-d’Ivoire : Alassane Ouattara, 70 ans, au pouvoir depuis 2011

16· Zimbabwe : Robert Mugabe, 88 ans, au pouvoir depuis 1987

Tchakounte Kemayou 


Cameroun : l’homme n’est plus. Lapiro, ndinga man. Lapiro, ngata man

« For begining for today, you must learn chapter for Ndinga Man .
Chapter one : no make erreur
Chapter two: erreur for mbutuku n’a Ndame for ndossss
Chapter three: mbut na sick….
Que des leçons de la vie tu as donné dans la blague et le sense!
 »

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Voilà donc un extrait tiré de celui que les Camerounais appellent affectueusement « Ndinga Man ». Son langage, issu du monde populaire, de l’homme de la rue, des bidonvilles, est considéré comme le langage de la révolte, de la révolution. Son « Pidjin » (langue populaire, une sorte de camfranglais, un mélange de français, d’anglais et quelques tournures langagières) est d’une excellente lisibilité et d’une facilité accessible dans laquelle beaucoup de Camerounais qui n’ont pas été à l’école se reconnaissent.

Lambo Sandjo Pierre Roger, alias Lapiro de Mbanga, né en 1957, de nationalité camerounaise et père de 7 enfants, fut parmi les premiers Camerounais à s’attaquer au système. Sa mort survenue aux Etats-Unis où il était réfugié politique, des suites de maladie qu’il n’avait pu soigner pendant sa détention au pénitencier de New-Bell, prison tristement célèbre, à Douala. Le 24 septembre 2008, le tribunal de grande instance a condamné Lapiro de Mbanga à croupir durant trois années pleines dans les geôles du département. L’artiste a été reconnu coupable de « complicité de délit d’attroupement, complicité d’obstacle à la voie publique, et complicité de pillage en bande » : une avalanche de crimes au Cameroun. Il faut rappeler que c’est à la suite d’une crise appelée manifestation contre la vie chère en février 2008.  Lors de ce mouvement de contestation 40 jeunes gens (chiffres officiels), 150 (chiffres de la société civile) ont été froidement assassinés par l’armée de Biya.  L’artiste, a été accusé de « complicité de délit d’attroupement » comme pour dire que Ndinga Man a motivé les jeunes à un « pillage en bande ». C’est là où commence le malheur de l’homme fort de Mbanga comme sait si bien le dire son compatriote Jacob Nguini, le célèbre guitariste, ex-soliste de l’orchestre Rocafil Jazz de feu Prince Nico Mbarga, « Il s’agit d’un acte criminel de la part des autorités camerounaises. Lapiro est mort d’une maladie qui avait été détectée dès sa première année en prison… Un ordre explicite avait été donné de ne pas le soigner. Cette information avait été communiquée à Lapiro lui-même pendant qu’il était derrière les barreaux… Au moment où il est sorti de prison et il est arrivé aux USA, il était trop tard pour le sauver… Lapiro avait été curieusement libéré parce que les autorités camerounaises, qui connaissaient la vérité sur sa maladie, ne voulaient pas qu’il meure en prison… »

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Avant d’avaler sa pipe, il a été accablé, humilié sans pince rire. La sentence a été forte et sans appel. L’homme était condamné à payer 280 millions de F Cfa (426 857 €) au titre de dommages et intérêts à répartir entre la Société des plantations de Mbanga et le Centre divisionnaire des impôts de la même ville qui avaient porté plainte contre. S’il est vrai que cette condamnation était injuste il est aussi bien curieux de comprendre ce que voulaient les autorités administratives et politiques, pardon, que dis-je les autorités judiciaires en lui infligeant cette lourde somme d’argent. Comme le clame mon ami Jean-Claude Nyoug, « Comment parviendra-t-il à réunir une telle somme dans un pays rongé par le chômage, où gagner 20 000 F Cfa (30 €) relève d’un véritable exploit mensuel ? »

A vrai dire ces accusations ne datent pas d’aujourd’hui comme en témoigne Macaire Lemdja. Beaucoup « … ont commencé, avant son décès, à salir sa mémoire en l’accusant d’avoir été acheté par les services de renseignement pendant les années de braise (1991 et 1992, ndlr) ou l’ont accusé d’inceste et de pédophilie (article paru dans LAnecdote) devront avoir le courage aujourd’hui d’avancer à visage découvert ». C’était un moment terrible qu’avait traversé Ndinga Man à l’époque et personne ne pouvait imaginer l’homme de Mbanga encore debout malgré toutes vicissitudes de la vie. Que non ! L’homme est resté inflexible et égal à lui-même. Seulement à me rappeler de l’un de ses morceaux choisis, je pleure de rage :

« Na last time be time. Long crayon don be talk say les mêmes causes produisent les mêmes effets. Dan be say this who go do café na yi go do caca.”

Mon Dieu ! Quel courage avait cet homme de s’attaquer à l’homme du pouvoir, l’homme lion qu’il appelle « Man for Ngola ». C’est donc un artiste complet et tout un symbole.

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Je vous livre un texte d’une de ses chansons que j’affectionne beaucoup. Ce texte est une retranscription d’un compatriote camerounais nommé Vakunta :

Ancien chaud gars na mouilleur!

Step down! Démissionnez!

Because you dong over massacré constitution…

You dong over échouer

Subordination du pouvoir judiciaire na you!

Subordination du pouvoir législatif na you!

Manoeuvre politique avec impunité na soso you!

Step down! Démissionnez!

Because you dong over mouiller!

Insécurité généralisée—

 Chavoum dong hala for banque for Bonaberi

Fusils dong hala for Pont de Wouri

Dem dong meng your chef de terre,

Kamambrou for Bakassi

You dong over mouiller!

 Step down! Démissionnez!

Ngeme and chômage

Dong multiplié for dis mboko

Bendskinneurs, chauffeurs clandos,

Laveurs de voitures, tackleurs, sauveteurs

Bayam sellams, coiffeurs and coiffeuses ambulantes

For Marché Central, call-boxeurs…

Dem di pointer na for dong rain and for dong sun…

Preuve, dem di kick muna bébés

For maternité everywhere for we own kondre.

 No be youa boulot na sécurisation

Des personnes et de leurs biens?

A vrai dire this one na échec total

If you no fit garantir sécurité sep for nourrissons!

Step down! Démissionnez! You dong over mouiller!
RIP NDINGA MAN !!!

Tchakounte Kemayou


Cameroun: Le Pr. BIYOGO crée l’événement et bouleverse les convictions scientifiques établies

Du 13 janvier au 08 mars dernier, l’Université de Douala, et plus particulièrement l’Ecole doctorale de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH), et et d’autres institutions telles que l’Ecole doctorale des Sciences Humaines, Sociales et Educatives de l’Université de Yaoundé 1,  l’ESSTIC (Ecole des Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication, l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC), l’Ecole doctorale de Théologie, des Sciences Sociales et de Technologie de l’Université Protestante d’Afrique Centrale (UPAC), ont connu une effervescence particulière. Les enseignants et doctorants de ces universités, sans oublier d’autres curieux venus d’ailleurs, ont eu droit à un séminaire doctoral initié au départpar la FLSH sur la méthodologie et l’épistémologie des sciences. A cet effet, c’est le gabonais Professeur Grégoire BIYOGO, diplômé de la Sorbonne et chaire de méthodologie et d’épistémologie de la recherche, qui était le maître de séant et l’invité du Doyen de la FLSH de l’Université de Douala, le Pr EFOUA MBOZO’O.

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Séminaire doctoral à la FLSH, à l’Université de Douala, animé par le Professeur Grégoire Biyogo
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Séminaire doctoral à l’ESSTIC, à l’Université de Yaoundé I, animé par le Professeur Grégoire Biyogo

Le Shemsu Maât (Le savant), comme se fait appelé lui-même, est venu au Cameroun pour une première étape d’une périple africaine pour donner aux étudiants, chercheurs et enseignants, sans oublier le grand public, les outils de scientifiques qui leur permettront de mieux appréhender les enjeux épistémologiques du monde de la recherches en vue de donner l’Afrique ses lettres de noblesse quant à la place que ce continent a occupé dans le monde de la connaissance. Pour ce faire, les grands canons de la méthodologie des sciences doivent être connus de tous. L’une des caractéristiques majeures de cette leçon d’épistémologie est la notion de « modélisation quinaire ». Ce concept, selon le maître de céans, est une théorie qui consiste à organiser tous travaux scientifiques autour de cinq axes principaux.

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Séminaire doctoral à la FLSH, à l’Université de Douala, animé par le Professeur Grégoire Biyogo
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Séminaire doctoral à la FLSH, à l’Université de Douala, animé par le Professeur Grégoire Biyogo

La théorie de la modélisation quinaire : une révolution des convictions scientifiques ; Cérémonie de dédicace du dictionnaire comparé égyptien/fang-beti :

Depuis 2005, date de sortie de son ouvrage intitulé « Traité de méthodologie et d’épistémologie de la recherche » chez le Harmattan, le Pr BIYOGO s’est fait le maitre à penser d’une posture païenne de la pensée universelle qui plaçait l’Afrique aux antipodes des origines de l’esprit scientifique, selon la conception de Gaston BACHELARD. C’est donc, ce que je peux appeler cette « révolution épistémologique » qui a fait l’objet de toutes les curiosités du monde scientifiques à Douala et Yaoundé. Pour le Pr BIYOGO, le temps est donc révolu de considérer l’Occident et particulièrement la Grèce antique comme les références en matière de l’innovation, de l’origine et de l’esprit scientifique. L’Afrique et plus particulièrement les données d’origine égyptiennes doivent être les fils conducteurs des recherches scientifiques, des mémoires et des thèses dans les universités africaines. C’est le devoir qui doit être celui de la jeunesse pour redonner au continent noire ses lettres de noblesse d’antan. Le périple du Shemsu Maât BIYOGO s’est achevé à Yaoundé par une séance de dédicace de tous ses 45 ouvrages scientifiques.

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Séminaire doctoral la FLSH, à l’Université de Douala, animé par le Professeur Grégoire Biyogo
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Séminaire doctoral à l’ESSTIC (Ecole Sup des Sciences, Techniques de l’Information et de la Communication), à l’Université de Yaoundé I, animé par le Professeur Grégoire Biyogo

Comme prévue, la cérémonie dédicace du dernier des 45 ouvrages du Shemsu Maât Grégoire Biyogo s’est tenue ce vendredi 7 mars 2014 à l’amphi 700 de l’Université de Yaoundé I. Présidée par le Ministre de l’Enseignement Supérieur du Cameroun, l’éminent et fameux Pr. Jacques Fame Ndongo, en présence des plus grandes personnalités des universités Camerounaises, et des membres du gouvernement camerounais.

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La remise des distinctions et décorations par les soins du Shemsu Maât Grégoire Biyogo, Président fondateur de l’Université « Le Per Ankh de la Renaissance » et PDG des éditions Imhotep., Directeur de « Formation Doctorale du Centre Universitaire Européen De Management ». ici le Pr. Jacques Fame Ndongo, Ministre de l’Enseignement Supérieur, Chancelier des Ordres académiques.

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Cette cérémonie a été un véritable événement intellectuel qui a ouvert un débat franc entre le ministre, le Pr. Grégoire Biyogo, le célèbre politologue camerounais Owona Nguini et les autres universitaires. Éloquence d’un éminent Savant du monde Noir… Grand Dieu !…. Pr. BYIOGO a fait écrouler les sentiers battus dans lesquels est installée la recherche scientifique en Afrique. Le Sociologue camerounais Pr. Valentin Nga Ndongo (Directeur de l’Ecole Doctorale des Sciences Humaines, Sociales et Educatives de l’Université de Yaoundé I) l’a fort bien attesté, avouant en toute humilité que les conférences du Pr. Biyogo ont ébranlé ses convictions scientifiques qui faisaient son orgueil depuis des décennies. Et les retombées alors ? Là réside le plus grand challenge actuellement ! Comment la communauté scientifique du monde noir capitalisera toutes ces découvertes biyoguienne en vue de l’avènement de la troisième révolution copernicienne prédite par le Shemsu Maât sur la terre africaine?

Tchakounté Kemayou