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Libéraliser la vente des médicaments en France: Le Cameroun en avance dans l'illégalité

Il règne en ce moment un climat de tension entre les pharmaciens et les commerçants de grandes surfaces en France. Plusieurs journaux et quotidiens français ont annoncé hier que « l’Autorité de la concurrence » est d’accord pour la vente des médicaments en dehors des pharmacies et sans ordonnance médicale. Il faut rappeler que les pharmacies, en France comme au Cameroun, ont le monopole de la vente des médicaments. Cette situation de monopole ne fait pas l’unanimité entre tous les acteurs à savoir les personnels de la santé, les malades et les commerçants qui souhaitent aussi investir dans le domaine du médicament. Bien que les officines pharmaceutiques se trouvent incapables de satisfaire le marché, elles restent le lieu indiqué pour la médication.

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Marisol Touraine, ministre de la santé en France, a estimé, sans coup férir, que seules les pharmacies devraient continuer à détenir ce monopole. Il serait important pour moi de bien faire le distinguo entre la France et le Cameroun sur la politique de vente des médicaments. La position du ministre Français cadre bien avec les intérêts des couches les moins nanties de la population française, en ce sens que la libéralisation de la vente des médicaments dans les grandes surfaces entraînerait la baisse des prix des médicaments pour les malades. Au Cameroun, comme l’illégalité et la corruption sont les choses les plus partagées, les commerçant ambulants, au vu et au su de monsieur tout le monde, s’y est investit à cœur joie sans crainte ni représailles.

Les populations en France comme au Cameroun souffrent de la cherté des médicaments en pharmacie. Tellement les prix sont exorbitants. Le véritables problèmes se trouve au niveau de la non harmonisation des prix des médicaments d’une officine à l’autre. Au Cameroun, cet écart de prix peut s’évaluer à 20 ou 30%, voire plus. Pourquoi donc cette différenciation de prix si ce n’est de l’arnaque? C’est aussi, et heureusement pour les malades, une preuve suffisante que les médicaments peuvent être de plus en plus moins chers qu’ils le sont actuellement! Tandis que le débat actuel déclenché par l’Autorité de la concurrence de la bouche du président de l’Autorité Bruno Lasserre sur la libération « limitée et encadrée », au Cameroun, aucune enquête n’a été produite jusqu’ici pour étudier la faisabilité de la vente des médicaments en dehors des officines. La déliquescence de la situation sanitaire au Cameroun a laissé la place à la désinvolture et au désordre de toute nature de la formation du personnel sanitaire jusqu’au moindre infrastructures. La pauvreté ambiante a plongé la pharmacie, comme dans tous les domaines, pratiquement dans l’informel. Il faut l’avouer tout de même, l’Etat camerounais, incapable de résoudre l’équation de pauvreté des jeunes diplômés, se trouve coincé et se voit obligé, bon gré mal gré, de permettre cette auto-médication à la sauvette. Bonjour les dégâts!

Curieusement, les Camerounais ont l’air de bien se sentir dans cette auto-médication qui coûte moins chère(?). Il faut aussi noter que même les malades qui détiennent une ordonnance médicale vont difficilement en officine acheter leurs médicaments. Généralement, les dispensaires disposent une pharmacie interne qui pratiquent des prix vraiment concurrentiels. Ces pharmacies ont l’inconvénient de ne pas être suffisamment fournies pour satisfaire tous les besoins des malades. Les pharmacie informelles dites pharmacie de la rue ou familièrement appelées « pharmacie du gazon » à Douala (gazon est le rond point du marché central aménagé comme espace vert et qui est finalement devenu un lieu célèbre de vente de médicaments frelatés. Plusieurs fois rasé, cet espace a connu beaucoup de déboires de commerçants qui se plaignaient de ne pas avoir d’emploi et que cette activité faisaient vivre leur famille). Les pharmacies du gazon sont donc devenues des coups de pouce pour la population pauvre qui avoir trouvé une belle occasion de se soigner au prix de rien. Cette attitude a déjà été condamné par les médecins et les pharmaciens qui, malheureusement, crient d’abord pour sauver leur activité avant d’aviser la population des dangers qu’elle coure en faisant de l’auto-médication et/ou en choisissant d’aller, avec leur ordonnance, dans les gazons se faire médicamenter. Une solution avait été trouvé pour faire disparaître ces pharmacie de la rue: les génériques. Visiblement, loin d’être une solution, les génériques n’ont pas du tout été une panacée pour éradiquer ces structures informelles puisque celles-ci s’en ravitaillent aussi. Ces pharmacie de la rue doivent leur réputation dans la commercialisation des médicaments ou comprimés en détail. Pour soulager ses maux de tête, par exemple, l’individu qui le défaut de manquer une boîte de pharmacie familiale, ira dans la rue acheter 2 ou 3 comprimés. C’est donc en cas de persistance du mal qu’il devient urgent de consulter un médecin ou infirmier. Là aussi, les cabinets médicaux illégaux fonctionnant dans les conditions précaires font la pluie et le beau temps. Pas facile de se soigner au Cameroun.

Vivement que les autorités camerounaise prennent cette activité à cœur pour, non seulement sauver les pauvres malades, mais sauver l’activité pharmaceutique de plus en plus mal dans sa peau depuis deux décennies déjà.

TKC_YVES  

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tkcyves

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