Je viens d’être admis sur la plateforme Mondoblog. C’était un soir de lundi d’octobre 2013. Cogitant sur mon programme de la semaine comme de coutume, l’information sur mon admission dans le cercle prestigieux dit « Mondoblogueur » me parvient via mon courriel. Un soupir de soulagement m’envahit à l’instant. La gaieté se lisait sur mon visage. Cela ne durera que quelques minutes, le temps de réaliser que j’avais un challenge devant moi et qu’il faut que je me mette au travail. Malgré le fait que je suis un habitué de blog, cela n’a pas suffi pour me rassurer. Et, pourtant…

Mondoblog est une plate-forme que j’ai connu depuis que j’ai découvert le site de l’Atelier des médias, en 2007. Et le concours pour accéder à Mondoblog ne m’avait jamais tenté. Jusqu’ici, je suis incapable de donner une raison sérieuse à cela, car mon ignorance ne suffirait pas à convaincre ceux qui me connaissent comme un homme d’aventure et accro de la Toile. Pour une première fois que je participe à ce concours… et hop, je décroche le sésame! Bigre! Donc, mon texte a convaincu les examinateurs?! Bon, c’est déjà une première victoire. Mais, ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus.
Mon intérêt et ma cible, c’est vous, chères lectrices et chers lecteurs. C’est pour vous que je suis là. J’ai senti un vide en moi depuis que je suis fan de l’Atelier des médias et je cherchais vainement partout depuis 2007 une tribune plus dynamique en oubliant que vous êtes ici, à Mondoblog. Un beau gâchis! Comme l’a si bien dit le feu Pierre Tchana, artiste Camerounais -pour ceux qui ne le connaissent pas-, « il n’est jamais trop tard ». Et pour paraphraser Paul Biya imbu de lui-même en visite à Douala et qui disait: « Me voici donc à Douala! », à mon tour, je dis: « Me voici donc à Mondoblog! »
Je me prénomme Charlot Yves. Evidemment, vous pouvez imaginer vous-même ce que signifie ce prénomme peu envieux mais empreint de beauté et de chaleur. C’est un prénom que j’affectionne d’ailleurs et beaucoup se fichent pas mal de ce à quoi cela renvoie. Tant mieux donc pour moi que je ne sois pas un clown. Ah! J’imagine que vous l’aviez deviner. Sérieusement, je suis un homme fier et surtout chaleureux. Rien à voir donc avec mon nom propre Tchakounte Kemayou qui vient de la région des montagnes, à l’Ouest du Cameroun profond. Je suis né du signe du Lion. Voilà donc qui vient de rassurer tout le monde, je pense.
Handicapé moteur à la suite d’une polio à l’âge de 3 ans, je me suis donné un défi depuis ce temps et au fur et à mesure que le temps passe je me découvre un destin : celui du fait que ma différence me rapproche de plus en plus de mon environnement, de mon monde, de la dure réalité de la vie. Au fait, pourquoi la désespérance et la crainte du lendemain séparent-elles les Hommes plutôt que de les rapprocher les uns des autres afin d’avoir plus d’espoir et de confiance en soi ? Cette différence physique, disais-je, fais de moi un homme pour qui l’ouverture d’esprit n’est pas une vaine expression. Cette vocation, je me l’ai approprié par conviction. Et je décide donc d’en faire une occupation, une préoccupation intellectuelle afin de donner un sens à mon humanitude. Voilà d’où est venu ma passion pour les sciences sociales, la sociologie en particulier. Je découvre une science assez discrète encore au Cameroun. Encore réservée à une classe d’élite intellectuelle et dont la cime est un véritable socle d’une révolution dans les mentalités d’un peuple résigné qui attend un Messie imaginaire et fictif. C’est une grande tâche que d’être appelé à se mettre au chevet de ce genre de malade qui ne croit plus en ses propres forces, qui ne croit plus à un miracle de la science. Surtout les sciences sociales qui, pour certains, n’ont pas leur raison d’être dans un environnement comme celui des pays du Sud. Le diagnostic est donc profond et révèle que le martyr de mon peuple a tellement été inique en son genre que seul le Ciel est capable de dé-stigmatiser les séquelles.
Je suis donc là pour échanger avec vous mes réflexions sur l’humanitude d’Albert Jacquard. Attention au gros mot. Ce n’est point une tribune d’amphithéâtre. Mais c’est plutôt le « Matango Club » comme on le dit chez moi au Cameroun. C’est un cadre où chacun vient se défouler pour éviter d’être étouffer par les soucis. Il s’agira ici de vous proposer une chronique politiquement correcte de réflexion à la suite d’une actualité peu diserte et bien entendu, sous un angle sociologique axé sur la problématique des différences et/ou des stigmatisations sociales. Mon objectif, c’est de donner davantage plus de valeurs aux personnes, aux actions ou aux phénomènes qui se distinguent par une spécificité non moins glorieuse et qui nécessite l’attention de tous pour amener chacun de nous à en prendre conscience. C’est le gage d’un mieux « vivre ensemble ».
Votre Mondoblogueur,
Kapo, pour les intimes.
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