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Le Cameroun au cœur des violences faites aux femmes

Le féminisme (y compris le moins radical), s’est toujours insurgé contre tout ce qui fait des femmes, les bêtes de somme de l’humanité. Car même le siècle des Lumières qui a donné naissance aux idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité, n’était pas moins misogyne. Raison pour laquelle les féministes condamnent avec véhémence, le moindre discours qui transgresse leurs droits et/ou leurs libertés.

Au Cameroun, à partir de la colonisation, de nombreuses actions féministes éclatantes ont été menées par des femmes pour leur libération, contre le colon français. Depuis les Indépendances, elles ont acquis progressivement de nombreux droits (vote, études, travail, etc.). À ce jour, les principales inégalités entre l’homme et la femme ont été réduites, mais il en faut davantage.

Si en temps de paix, les femmes souffrent de multiples maux de la part des hommes, (violences domestiques, sexisme, harcèlement sexuel, etc.) imaginez donc leur calvaire en temps de guerre ou de conflit armé comme tel est le cas actuellement au Nord-Ouest, au Sud-Ouest et à l’Extrême-Nord du Cameroun.

Cependant, le constat que l’on peut faire à présent est le suivant : les femmes semblent déboussolées par le tourbillon du je-m’en-foutisme, à propos de leurs propres malheurs ou ceux de leurs congénères. À telle enseigne que, je puis affirmer qu’au Cameroun, ce sont les hommes qui sont devenus plus féministes que les femmes.

En effet, quand l’affaire Bonita a fait scandale, ce sont les femmes qui la combattaient le plus, tant dis que les hommes majoritairement la défendaient. Ensuite la vidéo de l’exécution sommaire de deux mères avec leurs enfants dont un bébé a fait surface. Des femmes ont fait preuve de mutisme comme toujours ; les autres sont montées au créneau en parlant de « fake news ».

Actuellement, les mêmes femmes justifient ou défendent le criminel « homme en tenue » qui a violé arme à la main, une fille-mère de 17 ans qui allaite encore. Pour ces femmes manifestement victimes du syndrome de Stockholm, cette vidéo-témoignage est une théâtralisation.

La marche des femmes de Douala en juillet 1931 est un fait historique qui convient d’être évoqué ici. Lorsque le Haut-Commissaire Français Marchand augmentât l’impôt de capitation et l’étendit à toutes les femmes afin d’aider son pays durant la crise mondiale de 1929, les femmes, après plusieurs correspondances infructueuses auprès de l’autorité coloniale, refusèrent de payer l’impôt à elles exigé, et manifestèrent en marchant nues dans les rues de Douala.

Le Haut-Commissaire Marchand donna l’ordre à la police de tirer sur ces contestataires. Ce fut un carnage et la presse baptisa cet évènement la « fusillade des femmes de Douala ». À la métropole, certains journaux favorables à la cause des colonisés titraient du genre « on fusille les femmes au Cameroun ». C’était en 1931, ce qui n’a guère changé depuis lors, car le même système répressif français agit encore, exécute les femmes avec leurs bébés, par les sbires du papy-tyran, dont l’une des armes favorites est le viol.

Les femmes francophones sont bouche-bée. Pis, elles combattent celles qui ont le courage d’en parler publiquement. Quand dans une famille camerounaise il y a un cas de viol et/ou d’inceste, ce sont les femmes qui étouffent l’affaire pour protéger leurs maris, non sans accabler la victime, (même si c’est leur enfant) disant que c’est elle qui a cherché. Dans les établissements scolaires, lorsqu’un enseignant viole son élève, sa seule sanction est de lui faire changer d’établissement. Au travail lorsqu’une femme dénonce son patron-violeur ou harceleur, ce sont ses collègues femmes de la « promotion canapé » qui critiquent vertement la malheureuse insoumise. Etc.

Dans son « plan d’assistance humanitaire d’urgence dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », le Gouvernement camerounais a écrit : « Pour ce qui est de la protection des couches vulnérables, des campagnes de sensibilisation sont envisagées contre les violences basées sur le genre (VBG), les mariages et grossesses précoces… ». Cependant, des dizaines de filles ont été violées individuellement ou collectivement par des membres des « Forces de maintien de l’ordre et de la paix » depuis novembre 2016. Aucun n’a été arrêté. Bien au contraire, ils sont absouts et protégés par leur hiérarchie.

Toutes les femmes sont publiquement muettes sur ces viols. Toutes, en commençant par Chantal Biya, « Ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO », « Commandeur de l’ordre international de la protection civile », « l’auréate d’Or du Grand prix humanitaire de France » etc. Aux premières heures de la crise anglophone, Brenda Biya avait écrit ces âneries via son compte Twitter : « Ne Laissons Pas La Possibilité Au Diable De Boire Le Sang Des Camerounais Qu’il Cherche À Boire Depuis Des Décennies, Nous Sommes Tous Camerounais ». Depuis là, aucun mot sur les exécutions et les viols des femmes par les sbires de papa.

Le « féminisme » des femmes Francophones s’observe un seul jour : le 8 mars. Ce jour-là, outre le « défilé des femmes », celles-ci excellent dans toutes sortes d’orgies, principalement la beuverie et la fornication. Le reste de l’année que font-elles quand la phallocratie et les violences faites aux femmes dictent leur loi ? Que font la Première Dame et ses synergies africaines ? Que font l’OFRDPC et le CERAC ? L’ACAFEJ, Association Camerounaises des femmes Juristes ? Que font les « femmes en tenue » quand leurs compagnons d’armes abusent de leur autorité et violent les filles ? Que disent les épouses, concubines et maîtresses de ces violeurs assassins ? Où se cache l’intelligentsia féminine ? Etc.

Si nous étions dans une démocratie, j’aurais dit aux femmes que, leurs votes peuvent faire basculer une élection et changer la donne. Mais au Cameroun je ne crois pas au verdict des urnes. Alors je demeure stupéfait, face à l’indifférentisme quasi unanime et complice des femmes francophones, sur les viols et les exécutions dont sont victimes d’autres femmes au Cameroun…

Nyëbë Edoa

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