Yves Tchakounté est un Camerounais, doctorant, chercheur, sociologue, universitaire, chroniqueur et… blogueur. Le social, l’humanitaire, le volontariat, le bénévolat sont ses champs d’action. L’économique, le politique, les sciences sociales, bref, l’actualité du monde sont ses champs de réflexion.
Au finish, Yves Tchakounté parle des choses de la vie, des choses que les gens se disent tout bas. Des occasions propices comme dans la rue, à la maison, au boulot, au quartier, au marché, au bar et surtout autour d’un pot, d’un matango, etc. sont ses terrains d’observations. Ce sont également des occasions où les tabous sont levés. Ces choses dont on a le courage de ne révéler qu’autour d’un pot entre amis. Les texte de Yves Tchakounté sondent l’angoisse, la peur que des hommes et des femmes ont de leur avenir, de leurs progénitures et celui de leur pays.
L’homme qui naît digne le restera à jamais. Yves Tchakounté, affectueusement désigné comme l’homme du « matango » a été forgé par une rigueur dans son éducation parentale. Il est issu d’un environnement qui l’oblige et le contraint à être toujours aussi exigent envers lui-même par le travail. Handicapé moteur, il est donc convaincu que le travail reste et restera sa voie de salut. Pas trop brillant, mais patient, téméraire et persévérant, il dompte ses peurs et ses défauts malgré les failles du système.
Yves Tchakounté n’a, jusqu’ici, lésiné sur aucun moyen pour se doter des outils intellectuels qui lui permettent d’analyser et de comprendre son environnement. C’est la raison pour laquelle son challenge n’a jamais changé : se consacrer aux études et à la recherche toute sa vie. Parce que, pour lui, la connaissance n’a pas de limites. Grâce à elle, on peut rendre service à son environnement, à sa famille, à son pays.
Né d’une famille modeste et vivant à New-Bell, quartier populeux en plein centre ville de Douala, Yves Tchakounté est issu de la souche même d’enfant de bidonville, de « quartiersard », de banlieusard. Atteint d’une polio à trois ans, il suis donc victime d’une paralysie qui le condamne et le lie à une de ces classes sociales que d’aucun n’affectionneraient pas d’y appartenir et qui finalement fait de l’être d’appartenance un homme différemment à part entière. Disons, un homme DIFFÉRENT par la morphologie, SEMBLABLE par la nature d’homme et UNIQUE par la socialisation.
L’homme du matango a donc été et même jusqu’à l’heure actuelle, marquée par les problématiques de différences qui nous plongent finalement dans les déprimes de la bêtise de ce monde.
De l’école primaire et secondaire dans un quartier de New-Bell si brouillant, il a vécu des moments de dures combats de l’existence dans les 1990 à 1992, années auxquelles le pays avait connu des bouleversements politiques majeurs. Déjà en classes de 5ème, 4ème et 3ème, tout gamin quand les événements appelés « Villes mortes » au Cameroun battaient son plein. Avec le vent de l’Est, les libertés « se réveillaient » en Afrique. A cette époque, il commence à s’interroger sur des problématiques d’enjeux de société. La lecture des ouvrages, des journaux écrits qui proposaient des analyses étaient son passe-temps quotidien.
Yves Tchakounté est alors un homme moulé dans cet environnement jusqu’à l’université où ses convictions pour le combat pour la liberté se sont affirmées et ré-affirmées. Nul doute que son choix pour les sciences sociales soit une évidence.
Inscrit à l’Université de Douala depuis 1998 où il prépare actuellement une thèse en sociologie option économie (Sociologie du travail), Yves Tchakounté poursuit son challenge. Les couches sociales marginalisées comme les enfants, les femmes, les vieillards, les handicapés, les jeunes, les chômeurs, etc., sont mes champs de prédilection. Déjà plus d’une décennie que Yves Tchakounté n’arrive pas à rompre avec le monde universitaire malgré malgré les embûches.
L’université a d’ailleurs été le premier champ d’observation des souffrances d’un peuple malade. Quel est le quotidien que vivent les universitaire dans pays sous le joug de la dictature depuis 1956. On ne pourrait donc pas s’empêcher se poser la question par curiosité : c’est quoi cette obsession, cette boulimie de la passion à ces études et recherches scientifiques dans un tel contexte d’un pays qui tue les jeunes ?
Au vue de toutes ces raisons, conviendrez bien que le blogging est une de ces opportunités parmi tant d’autres. Il est considéré comme un des outils privilégiés de communication pour porter à la connaissance du monde ses découvertes. A force de lectures, les découvertes sont si importantes qu’il devient nécessaire de les porter à la connaissance du monde. C’est ainsi que les questionnements dont les enjeux sur la vie politique, économiques et sociale des peuples ne sont plus tabous.
Il ne sera pas question de lire l’homme du matango sous le prisme d’analyse universitaire. Il s’agit pour lui de rendre accessible un domaine considéré comme élitiste. Puisque les questions d’existence et de bien-être sont essentiellement politiques, il s’agit donc de mettre moins l’accent sur le drame que sur l’analyse.
Tchakounté Kémayou
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