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Jeux Olympiques de Rio : 27 records mondiaux et 91 records olympiques ont été battus en 2016

La cité des dieux, favella de l’éponyme film, bénéficiera des installations sportives ultramodernes comme legs d’une revue internationale des nations sous fond de sport et jeux. Les Jeux Olympiques au Brésil n’ont peut-être pas été tributaires du Mondial de football de 2014 autant qu’on le pensait, mais le Brésil a sommes toutes gagné des paris qui lui rendront d’énormes bénéfices qui ne font que commencer.

RIO et encore…

Après toutes les peurs concernant la sécurité, le terrorisme, la Zika, les transports et les infrastructures jamais terminées (c’est le cas à chaque fois sauf quand ce fut au tour de la Chine en 2008), le Brésil a tenu et s’est raconté dans son entièreté non sans quelques couacs retentissants. L’image de l’eau de la piscine de plongeon devenue verte à cause d’une prolifération d’algues et un manque de produits chimiques a fait le tour du monde… Néanmoins, Rio De Janeiro s’est modernisé : nouveau métro, nouveaux quartiers, nouvelles infrastructures, villages olympique à transformer en logements sociaux…

Parmi les mauvaises notes, Patrick Hickey, 71 ans et chef des comités olympiques européens, a été arrêté par la police pour avoir revendu illégalement des tickets. Il a également démissionné de ses fonctions officielles.

Surmontant la concurrence d’entreprises américaines et allemandes plus robustes mais aussi plus chères et moins douées de fantaisie, deux entreprises italiennes ont assuré les cérémonies d’ouverture et fermeture, avec un rendu très brésilien : LA FÊTE!

Cet alibi a suffi au Cameroun pour travailler pendant 4 ans à un seul objectif, amplement atteint le soir de la cérémonie d’ouverture (avec sa pléthore de touristes comme d’habitude). Nous n’étions en effet pas là pour une médaille mais pour un titre : la délégation la mieux habillée à l’inauguration.

Cela fait, rien d’autre ne nous intéressait et ça s’est vu

La magie des jeux ? Un infantilisme contagieux. Certaines légendes ne perdent pas les vieilles habitudes. Des athlètes dans la légende. Grâce à leurs magnifiques performances sportives, certains athlètes sont rentrés définitivement dans l’histoire et d’autres ont commencé ou continué d’écrire la leur.

Si la gymnastique artistique est un spectacle… Simone Biles est un SHOW ! Cette gamine de 145 centimètres, américaine, est l’une des raisons pour lesquelles je pense humblement que les parents riches du sport ne doivent pas faire partie des disciplines olympiques. Les gymnastes et tous ceux qui écrivent l’athlétisme avec la force de leur corps et le dynamisme de leur cerveau sont des exemples de persévérance extraordinaire. Ils s’entraînent durement nuit et jour pendant 4 ans pour une médaille qui peut ne pas arriver. L’Américaine Simone Biles a dominé les épreuves de gymnastique artistique en remportant 4 titres olympiques et une médaille de bronze. Avec ce quadruplé en or lors des mêmes JO, elle rejoint quatre autres gymnastes dans la légende et souhaite maintenant réaliser ce quintuplé inédit à Tokyo en 2020.

Michael Phelps et Usain Bolt raflent des Médailles comme si c’était leur dû et promettent de se retirer, sans qu’on y croit vraiment.

On savait que le jeune sprinter canadien André De Grasse débordait de talent. On ne s’attendait pas à ce qu’il reparte de Rio avec trois médailles au cou, même si un podium au 100 m ou au 200 m n’était pas hors de portée pour lui.

Par contre, l’athlète qui a profité de ces jeux pour se faire découvrir est Penny Oleksiak. La jeune nageuse de 16 ans a remporté quatre médailles à la piscine et recevra plusieurs appels d’universités américaines de renom sous peu.

Le Canadien Derek Drouin a peut-être mis la main sur l’or au saut en hauteur, mais la finale du saut à la perche a été des plus spectaculaires. Le Brésilien Thiago Braz Da Silva et le Français Renaud Lavillenie ont enflammé le Stade olympique.

L’évolution de l’espèce…

Ces jeux olympiques de Rio ont vu de nombreux records mondiaux, olympiques et nationaux être battus par les athlètes. Un record mythique est tombé à Rio : celui de l’Américain Michael Johnson sur 400 m, qui était de 43 secondes 18. Le record du monde du 400 m avait déjà été hissé à des niveaux presque inhumains il y a 20 ans à Atlanta par l’inimitable Michael Johnson et amélioré ensuite.

Alors, 17 ans après, voir l’incroyable Sud-Africain Wayde Van Niekerk le battre comme s’il était seul dans la course laisse bouche bée et fait penser que les limites humaines sont plus loin qu’on ne croyait même si en même temps on n’imagine pas quel humain pourrait faire mieux.

Quand le Kenya est dans la place, les autres pays comptent sur la chance en athlétisme. Julius Yego est tombé mais n’a pas perdu… Ce Kényan atypique ne court pas. Avant de s’éloigner sur fauteuil roulant, le géant Kényan (Proportion musculaire énorme pour 1,75 m) était en tête et avait encore des lancers à exécuter… Son sport c’est le javelot et à cause de sa blessure il ne remportera que la médaille d’argent, pourtant il partait favori dans un sport où c’est lui le champion du monde. Sa particularité ? Un champion qui s’est surtout entraîné en regardant des vidéos sur YouTube.

Dur pour la Sud-Africaine Kaster Semenya, indiscutable championne des 1500 mètres. Continuer à gagner haut la main et voir ses concurrentes refuser de lui serrer la main… Son tort ? Elle est née dans un corps d’homme et est donc femme, comme l’ont prouvé tous les examens médicaux. Déjà pas sympathique dans la société puisque “intergender”, même le sport devient pour elle un problème : conditionnée par le jugement des autres et ses résultats époustouflants. Pourtant, dans le passé, on a accepté des hommes devenus femmes et maintenu des médailles de femmes devenues par la suite hommes. Alors pourquoi lui imposer l’humiliation d’une cure hormonale ?

Ce qui arrive à Rio en pleine mondovision au marcheur français Yohann Diniz alors qu’il devançait le deuxième de 42 secondes et avait pris une option sérieuse pour gagner l’épreuve des 10.000 m est loin de faire rire mais il a eu ses besoins qui pressaient, et a dû réfléchir pour choisir entre quitter la course et chercher des toilettes ou continuer. Il s’est soulagé en courant et il a finalement abandonné, mais pendant de nombreux kilomètres il a continué avec tout son paquet qui coulait de son froc.

Les États-Unis n’ont pas dominé autant qu’à l’habitude au basket-ball masculin, mais ils sont parvenus quand même à gagner, pareil pour les filles.

Un esprit olympique à géométrie variable

Selon la définition du Comité international olympique (CIO), l’esprit olympique « exige la compréhension mutuelle, l’esprit d’amitié, de solidarité et de fair-play ». Malheureusement cette philosophie n’a pas toujours été présente au Brésil que ce soit au niveau des athlètes, des institutions ou du public. On pense notamment au judoka égyptien Islam El Shehaby qui a refusé de serrer la main de son adversaire israélien Or Sasson ou encore au public brésilien qui a souvent sifflé les adversaires de ses propres sportifs. Que dire de la décision de la Fédération internationale d’athlétisme d’autoriser le relais 4×100 m américain dames à recourir seul alors que les Américaines avaient été éliminées lors des séries ?

Des athlètes brésiliennes des jeux Olympiques de Rio ont exprimé leur ras-le-bol d’être victimes d’agressions racistes ou autres sur les réseaux sociaux et sont passées à la contre-attaque. « Cette médaille est pour tous ceux qui ont dit que je devrais être dans une cage », a lancé la judoka noire Rafaela Silva, les larmes aux yeux, après avoir remporté l’or dans la catégorie des 57 kg.

Les JO de Rio sont ceux qui ont battu jusqu’ici le record de la vente et de la distribution des préservatifs.

Dans la catégorie des poids lourds à 91 kg, il a suffit de 23 secondes et un seul coup de poing au Nigérian Efe Ajagba pour venir à bout de Nigel Paul de Trinidad & Tobago. Le pugiliste a dit : « j’ai pensé à toute la rage que j’ai envers le gouvernement nigérian, j’ai renfermé ça dans un seul poing, je le l’ai allumé, je l’ai étendu et je me suis libéré ! »

La nouvelle la plus absurde

L’absurde ici est certainement l’histoire du faux vol à main armée impliquant la vedette américaine de la natation Ryan Lochte et trois de ses coéquipiers. Il sera intéressant de voir de quelle façon réagiront ses commanditaires.

Ces Jeux olympiques de Rio ont été marqués par l’arrivée de nouveaux pays sur la scène olympique et d’anciens pays qui ont enfin goûté aux joies du titre olympique. Parmi les pays faisant leur entrée aux JO le Kosovo, qui a tout de suite été sacré grâce à Majlinda Kelmendi en judo. Dès sa première participation, le Kosovo a remporté sa première médaille, la première en or. Les Îles Fiji aussi ont assuré, dès leur première apparition elles ont remporté le premier tournoi de rugby des jeux, qui se joue ici à 7 et non à 15.

Les JO à Rio ont trouvé leur reine pour les communicateurs brésiliens. Il s’agit de l’impressionnante éthiopienne Almaz Ayana, son nom est partout. Battre le record de 5000 m de 12 secondes… il faut le faire !

On observe un phénomène pour le moins troublant à la natation, mais nos médias semblent juger qu’il s’agit d’un sujet tabou…

Cela a été dit clairement, les Noirs peuvent aussi gagner dans la natation

Depuis que Simone Manuel est devenue la toute première femme Noire à remporter l’or olympique en natation, le débat est ouvert sur une discipline où, jusqu’ici, pour plusieurs raisons les Noirs n’ont pas brillé. Pourtant, on devrait se réjouir du fait que ceux qui, historiquement, dominent dans ces disciplines reconnaissent le potentiel de ces athlètes. N’empêche que le débat autour de la domination de plus en plus nette des athlètes Noirs, qu’ils soient d’Afrique, d’Europe, d’Océanie, ou des Amériques est un des plus farfelus de toujours.

Certaines revue scientifiques n’ont rien trouvé de moins que de parler “d’avantage génétique”. Loin de faire plaisir, c’est une nouvelle tentative de diminuer ce qui est le résultat de beaucoup de travail et d’abnégation. On insinue même que c’est injuste de faire courir ensemble un guépard et une tortue. Comme si le monde n’était pas déjà assez cruel envers une communauté raciale qui pousse chaque jour ses capacités physiques aux limites pour prouver qu’elle mérite d’exister.

Ce sont eux qu’on voit aux abords des routes comme éboueurs, dans la mer en train de nager vers l’espoir, dans nos villes, campagnes et brousses en train de courir pour la survie ou encore dans les ports comme dockers, dans les aéroports comme bagagistes, dans les champs et les mines des entrailles de la terre comme ouvriers dès qu’ils sont gamins ou sur les chantiers comme manœuvres. La relégation des Noirs aux tâches manuelles, physiques et musculaires est notoire, c’est une vieille histoire dans un monde hyper-technologique. Ce sont ces efforts corporels qu’ils répètent et étendent au sport. C’est pareil dans une équipe de foot. Avant de gagner autant et désormais plus que les autres, ce sont eux les tâcherons, ceux qui doivent courir jusqu’à se damner la langue au genou. Empaquetez tout ça et retrouvez-le aux Jeux Olympiques comme décharge de frustration et vous n’aurez pas envie de manquer de respect à ces athlètes en les minimisant comme “racialement prédisposés”.

C’est pour ça que l’olympisme est la plus grande vitrine humaine

Depuis que Tommie Smith et John Carlos ont levé le poing à Mexico en 1968 pour attirer l’attention sur le sort des Noirs aux USA, le monde a assisté à des choses telles que l’attentat activiste des palestiniens en 1972 à Munich, la volonté de boycott des Fédérations Africaines en 1976 pour attirer l’opinion sur le sort des Noirs en Afrique du Sud (alors que l’Afrique du sud blanche et raciste était admise), ou encore au choix cette année à Rio de faire participer, aux frais du CONI, comme 207ième délégation, des athlètes apatrides, inexistants dans leurs propres pays, parce que sans droits. Ça fonctionne mieux que l’ONU où ne triomphe que la supercherie et la brutalité.

Curieusement, le souvenir d’une photo de Mexico en 1968 hante encore les esprits. Cette année-là, un Américain Blanc reste impassible sur le podium pendant que les Noirs qui sont avec lui lèvent le poing. Cela n’a pas fait l’objet d’un tollé contre l’athlète Blanc qui ne lève pas le bras. En revanche, cette année, il y a eu une réaction quand l’américaine Gabby Douglas n’a pas posé la main sur sa poitrine au moment de l’exécution de l’hymne national américain. Tandis que chez Gabby Douglas ça n’a eu aucune incidence, l’américain Blanc, à l’époque comme aujourd’hui savait, très bien que soutenir le combat pour la dignité des Noirs signifiait bien plus que “Black Lives Matter », car ça voulait dire améliorer sont pays en donnant des chances à tous de le servir avec conviction.

Cette responsabilité, L’Éthiopien Feyisa Lilesa l’a prise sur lui. Au terme du marathon, dans la dernière épreuve, il a mis en évidence le problème des arrestations abusives d’activistes dans son pays. Il a traversé la ligne d’arrivée les bras croisés, geste qu’il a expliqué au moment de la remise de sa médaille d’argent. À cause de son geste, il risque désormais la mort. Il a jeté un pavé dans la mare, sans vouloir gâter la fête de clôture à personne.

Fête mouillée, fête fortunée… L’interminable dernière nuit de Rio est revenue sur le peuplement du Brésil, les autochtones Guaranì et leurs souvenirs endeuillés par des génocides, nostalgie de ce que nous avons été, européens conquérants, africains déportés régénérés par des religions comme le Candomblé…

La tribune a revu le président du Comité Olympique International, Bach. Précédé par un discours charmeur vis à vis du Brésil, l’Hymne Olympique, sous la pluie autant réelle qu’artificielle, le président a remis les honneurs au Premier Ministre Japonais venu en personne recevoir la torche. Il a signifié ce que veut dire pour son pays reprendre l’organisation du plus grand rassemblement humain après l’expérience de 1964. Il a dit merci pour 3 motifs : le soutien des populations japonaises, leur courage après le désastre de Fukushima en 2011, et merci aussi de vouloir encore organiser ces JO après 1964…. Et merci pour les Jeux fantastiques de Rio.

Le président intérimaire du Brésil a refait son show trilingue. Selon ses mots, l’autoestime d’être Brésilien s’est accrue. Les Brésiliens ont la médaille d’or en tant que public de tous.

27 records mondiaux et 91 records olympiques ont été battus. Une fois de plus la grande joie de vivre a célébré la diversité qui est notre plus bel enrichissement.

Les jeux sont terminés ?

Non! Les Jeux Paralympiques Rio ont commencé. Ne leur faisons pas manquer notre attention.

On est à Rio…

Alors CARNAVAL!

Mathias Mougoué Lionking

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Auteur·e

tkcyves

Commentaires

Egea
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Bonsoir
Je recherche un tableau récapitulatif des 27 records du monde qui ont été battus lors des JO de 2016 ( nom de l'athlète ainsi que la discipline)
Merci

EGEA Sandra
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Bonjour,

Pourriez - vous m'indiquer où je peux trouver un tableau récapitulatif des 27 records du monde battus lors des JO de 2016 (nom de l'athlète, discipline et record)?

Merci à vous