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Mondoblog : Matango Club a 1 an déjà!!!

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Je me rappelle que c’était le 09 octobre 2013 que mon premier billet a été publié ici même à la suite d’une sélection au concours de la plateforme Mondoblog 3ème session. Puisque la première de tout ce qui fait partie de ce monde: la naissance, les projets, le pouvoir et que sais-je encore, est une occasion de se rappeler des moments forts pour une sorte de bilan, je casse la tradition pour vous proposer l’article qui a fait l’objet de ma sélection. 

Il s’agit d’une histoire vraie qui m’a tout de suite inspirée alors que je venais de recevoir un mail de l’émission « Atelier des médias » de RFI me proposant de participer au concours Mondoblog 3ème session (2013). Comme tout le quartier en parlait, j’ai donc bondi sur l’occasion, comme on dit à Douala, et simuler le rôle de reporter. Je ne vous en dis pas plus, lisez seulement.

 

Les histoires des voisins

Le quartier chaud de Douala a vibré. Oui, vibré pendant plus de quatre heures d’horloge dans la nuit du 5 au 6 septembre 2013. Même une pluie diluvienne n’a pas pu calmer les ardeurs et le brouhaha perceptibles de loin. De loin même.

Après une rude journée de travail bien intense, en voulant me précipiter pour un repos bien mérité, je fus donc alerté par ces tintamarres à nul autre pareil. Je retiens mon souffle. Bépanda est un quartier qui peut surprendre à tout moment. Une idée me vint à l’instant: surement, il doit avoir une de ces inondations comme il est de coutume dans ce quartier chaud et insalubre. Un coup d’œil à travers les ouvertures ne me renseignait aucunement sur la suite de mes idées. Perplexe. Troublé. Qu’est-ce qui peut bien se passer à cette heure tardive, même si on en a l’habitude ? Malgré la réputation du quartier à nous révéler des histoires à dormir debout, je retenais tout de même mon attention sur le brouhaha.

L’attente fut longue et je me résolus à y voir claire dans ce qui apparaissait comme étrange à mes yeux de citoyen paisible. Mon arrivée sur les lieux coïncide donc avec celle de la police qui avait été alertée pour calmer les esprits. C’est mon voisin le plus proche. Un ami. Un frère, comme on dit chez nous au pays de Roger Milla pour désigner celui avec qui on sympathise amicalement. Je ne me souciais de rien tout en espérant être l’une des personnes à qui le voisin viendra faire des révélations sur ce qui lui arrive de si grave. Le temps que la police mette le calme, monsieur mon voisin, dans une colère sauvage s’avance vers moi en jurant au nom de sa feue mère : « Nadège, va au diable… Vilaine femme… Tu n’as pas honte de me faire ça? Fille du diable… Maudite que tu sois… Saleté et ordure.

J’ai cru à un acte d’infidélité ou de trahison. Que nenni. Il s’agit d’une sordide histoire d’immigration. Oui, une histoire d’immigration qui a mal tourné. J’allais dire, qui a été monté de toute pièce. Monsieur mon voisin raconte qu’il a été berné par Nadège. Mais, comment? Lui demandais-je. Mon voisin vit avec Nadège, sa femme, depuis sept ans maintenant. Il y a deux ans, fatiguée des promesses de mariage, elle a eu à imaginer une stratégie qui a fini par donner du fruit aujourd’hui. Elle avait informé son copain, monsieur mon voisin, d’une opportunité de voyage au Canada intitulé « Programme d’immigration choisie du Québec ». Ça tombait à pic parce que monsieur mon voisin en rêvait lui aussi. Nadège, médecin, est donc considérée comme requérante principale. Pour venir à bout de son stratagème, elle alla jusqu’à reconnaître les deux enfants de monsieur mon voisin. Alors, n’étant pas marié à l’époque, il décide d’accélérer les choses pour donner plus de chance à leur couple. Monsieur mon voisin commence d’abord par la dot, ensuite vint la célébration civile à grande pompe à la mairie du quartier. Enfin, une soirée bien arrosée dans un hôtel chic de la place. Ainsi, monsieur mon voisin devient l’époux de la fille avec laquelle il a vécu 7 ans sans jamais rien entreprendre. Ce n’est qu’en ce moment-là que la concubine devenue femme va reconnaître les deux enfants issus de la précédente union de son concubin. Tout était donc prêt pour que le couple heureux et la famille nombreuse aille au Canada.

C’est donc ce jour du brouhaha qui a donc attiré l’attention de tout le quartier. Parce que monsieur mon voisin à découvert que SA FEMME avait monté cette histoire de toute pièce juste pour se faire épouser!!! Comment l’as-tu découvert? Lui demandais-je encore en guise de consolation. Après moult réponses vague et autres incohérences de Nadège sur le projet de voyage, monsieur mon voisin, le MARI déçu va mener une enquête et va découvrir la « cerise sur le gâteau ». Vous avez dit que les femmes manquent de stratégies de nos jours?!

Tout a été fait pour calmer Monsieur mon voisin. Rien. André, puisque c’est son nom que vous cherchez depuis, commerçant de son état, n’a que les yeux pour se consoler. Voilà une femme ingénieuse! Mais seulement, les hommes présents ont jurés par les dieux du ciel repenser leur stratégie de promesse. Alors, chers messieurs, arrêter le vagabondage parce que les femmes sont désormais à nos trousses.

A bon entendeur, salut!

Tchakounté Kemayou

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Auteur·e

tkcyves

Commentaires

COLLIGNON
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Bravo! pas mal! sa tient en haleine, en lisant, on a envie de savoir la suite et c'est chouette!
Bravo les femmes!