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Halte! Au Cameroun, le SIDA fait encore des ravages. Vive le SIDA!

Le dimanche 1er décembre prochain, le Cameroun se joindra au monde entier pour se pencher une fois de plus sur le sort des millions de personnes dans le monde vivant avec le VIH. Comme il est de coutume en pareille circonstance, l’actualité est au bilan et commentaires sur les résultats obtenus dans la prévention et la prise en charge des citoyens de divers horizons. Les chiffres disponibles au ministère de la santé publique camerounais sont alarmants et ne rassurent sans doute pas.

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Les chiffres montrent que le Cameroun a une prévalence actuelle de 4,3% de la population totale et est répartie entre 5,6% chez les femmes et 2,9% chez les hommes. Le Cameroun est donc un des 20 pays prioritaires des programmes de soutien de l’ONUSIDA. Il reste classé pays à épidémie généralisée. Plus de 570.000 personnes pour une population de plus de 19.000.000 d’âmes vivent avec le VIH au Cameroun. D’ailleurs, plus de 3/4 des malades dans le monde se trouvent en Afrique du sud du Sahara. Voilà donc l’enjeux des dégâts qui nécessite une attention particulière de chacun de nous pour une vigilance accrue. S’il faut encore compter que chaque, pratiquement, plus de 40.000 malades sont enregistrés, l’urgence n’est plus à démontrer. Lorsqu’on pousse l’observation plus loin, il est avéré que la couche sociale pauvre est la plus affectée et représente plus de 82% des personnes concernées par le VIH. Alors que 50% des malades ont accès à ces soins. Mais, un peu plus de 122.000 malades seulement bénéficient des traitements efficaces. D’où la problématique d’accès aux soins d’antirétroviraux qui coûtent les yeux de la tête pour un pays dont le SMIG est pratiquement évalué à 28.000 Fcfa. Comme cette population n’a pas accès aux traitements, celui-ci est-il d’abord disponible en tout temps et en tout lieu? Ensuite, comment l’Etat réussit-il à financer ces traitements? Les malades sont-ils enfin satisfaits du service?

Les 3 et 4 juin 2013 à Yaoundé se sont tenues les 5e Journées scientifiques de l’Agence nationale de recherches sur le SIDA et les hépatites virales (ARNS, organisme français représenté par une antenne au Cameroun). Lors de ces journées scientifiques, une décision d’urgence est prise pour venir au secours des malades: la mise à la disposition de l’Etat camerounais de plus de 27 milliards de Fcfa pour pallier aux besoins de traitement en priorité. Ainsi, les traitements de première et de deuxième ligne sont mis à la disposition de 122.000 malades seulement.  Les statistiques datant de décembre 2012 peuvent être réparties de la façon suivante:

– Population Total: 20 549 221 (estimation juillet 2013);

– Taux de prévalence : 4,3% ( 5,6% chez les femmes et 2,9% chez les hommes)

– Taux de prévalence chez les femmes enceintes : 7,8%

– Taux de prévalence chez les homosexuels : 44,3% à Yaoundé et 24,2% à Douala

– Taux de prévalence chez les prostitués : 26%

– Taux de prévalence chez les hommes en tenu : 6%

– Montant alloué en juin 2013 : 27 milliards Fcfa (Agence nationale de recherches sur le SIDA et les hépatites virales (ARNS, organisme français représenté par une antenne au Cameroun))

– Montant des ressources publiques : 9,5 milliards de Fcfa

– Ressources partenaires internationaux : 64 milliards de francs CFA sur cinq ans, qui court depuis 2011 (Fonds mondial de lutte contre la SIDA, le paludisme et la tuberculose)

– Nombre de séropositifs : 570.000

– Nombre de malades indigents : 322.000

– Nombres de malades prix en charge par le fonds de la Centrale nationale d’approvisionnement en médicaments essentiels (CENAME, organisme publics sous tutelle du ministère de la Santé publique)

–  les ressources disponibles pour satisfaire ces besoins : 18 milliards Fcfa

– Prévision de prise en charge : 49%, donc à peu près 150.000 malades

– Nombre de malades éligibles aux ARV : 267.075 parmi lesquels 33.109 enfants

– Nombre d’infection annuelle : 40.000 en 2012, 46.000 en 2006 et en 2009

– Nombre de décès annuel : 32.800

– Nombre de centre de traitement agréé sur le territoire national : 155

Il serait donc fallacieux de prétendre à une satisfaction de la clientèle compte tenu de ce récapitulatif pas tout à fait reluisant de la situation des malades du VIH au Cameroun. Infrastructures et moyens financiers insuffisants sont parmi les griefs des ONG à l’encontre du gouvernement camerounais dans la prise en charge des plus indigents. De leur côté, les associations et ONG se battent comme de beaux diables pour, ne serait-ce que, sensibiliser la population pour une prévention efficace, mais aussi et surtout sensibiliser la population pour une meilleure prise en charge en prodiguant des conseils et des astuces pour assurer une bonne hygiène corporelle et de l’environnement des malades et séropositifs. Ainsi, l’association SunAids dirigée par Mme Lucie Zambou amis, depuis 2005, à la disposition du public un numéro vert (88 21 50 50) disponible du lundi au vendredi de 9H à 17H et accessible gratuitement aux réseaux de tous les opérateurs de téléphonie mobile au Cameroun. C’est l’innovation de cette année compte tenu du fait que ce numéro vert est resté inconnu du grand public jusqu’à ce jour.

Vivement, que les population en prenne conscience!

TKC_YVES

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tkcyves

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